Cet énième pamphlet rageur serait passé complètement inaperçu au milieu des centaines d’autres auxquels nous avons droit après chaque manifestation si une phrase particulièrement indécente n’avait pas attiré l’attention (et la colère) de certain.e.s camarades :
« Pendant que des personnes se suicident sur leur lieu de travail, les représentant.es syndicaux.les se gavent de merguez. »
Que « la CGT » (encore faut-il comprendre ce qu’est une fédération syndicale et comment ça fonctionne avant de considérer la cégétte comme un bloc homogène) se révèle incapable de s’adapter à la restructuration du rapport de classe et aux nouvelles modalités de lutte qui l’accompagnent, c’est une chose. Que les syndicats majoritaires aient passablement abandonné les salariés des TPE et les chômeurs et que le soutien aux précaires (notamment Deliveroo) et aux travailleurs sans-papiers soit encore trop faible, on peut aisément l’admettre. Qu’un manque de solidarité flagrant puisse advenir dans les manifestations voire même vis-à-vis de syndicats trop « radicaux » (on se souvient de la polémique autour de l’affiche de l’Info Com’ dénonçant les violences policières, de l’exclusion de SUD de l’intersyndicale cheminote à cause de son préavis de grève reconductible ou encore des réprimandes suite aux sabotages de la CGT-Energie), c’est également à déplorer.
Mais peut-être que la personne qui a écrit cette stupidité (réduire le syndicalisme à « manger des merguez » c’est comme réduire l’autonomie à lancer des cailloux et écrire ACAB au tipp-ex sur son sac à dos) ferait bien de réfléchir au nombre de suicides qui ont été évités grâce à l’action syndicale de classe, à la grève et aux luttes qui ont empêché des licenciements, des harcèlements moraux et sexuels et permis d’améliorer des conditions de travail invivables et inhumaines. [...]
>Conflit de classes inversé, l’épine dans le pied des luttes sociales
Hiver 2023, mouvement social contre la réforme des retraites. Fonctionnaires, salarié·e·s d’entreprises publiques, étudiant·e·s sont en grève et dans la rue. Caissier·ères, ouvrier·ères du bâtiment, femmes de ménage, livreurs deliveroo et autres salarié·e·s de la « deuxième ligne » sont au taf....
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