La « brutalité » du film a capté, emporté, repoussé ou mis mal à l’aise. Il s’agit d’un effet de détournement : on reste fixé sur l’image comme dans un trauma. Tel est l’objectif : jouer sur le pulsionnel immédiat et mécanique pour faire passer en douce une idéologie redoutable et redoutablement bien huilée. Le tour de passe passe hollywoodien consiste à nier le réel d’une insurrection en le remplaçant par une fiction violente sans épaisseur et quasi nihiliste, au sens où tous les protagonistes obéissent à un schéma de profit et de domination qui mène à l’autodestruction. Ce phénomène classique d’inversion accusatoire nous en dit beaucoup sur l’imaginaire terrifiée et la sale ambiance qui règnent à Hollywood. Je propose ici de passer cette première émotion pour entrer dans les arcanes du système de pouvoir qui fait de l’art et des artistes de la monnaie vivante, des insurrections et des insurgés une manifestation chaotique des valeurs dominantes et de l’ailleurs une possibilité condamnée par avance.
>J’ai 2 potions : la Fanfare & la Révolution, weekend du 30/31 mars
Les 30 et 31 Mars, « J’ai 2 potions : la Fanfare & la Révolution » — Rencontres musico-militantes contre toutes les expulsions
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