La « brutalité » du film a capté, emporté, repoussé ou mis mal à l’aise. Il s’agit d’un effet de détournement : on reste fixé sur l’image comme dans un trauma. Tel est l’objectif : jouer sur le pulsionnel immédiat et mécanique pour faire passer en douce une idéologie redoutable et redoutablement bien huilée. Le tour de passe passe hollywoodien consiste à nier le réel d’une insurrection en le remplaçant par une fiction violente sans épaisseur et quasi nihiliste, au sens où tous les protagonistes obéissent à un schéma de profit et de domination qui mène à l’autodestruction. Ce phénomène classique d’inversion accusatoire nous en dit beaucoup sur l’imaginaire terrifiée et la sale ambiance qui règnent à Hollywood. Je propose ici de passer cette première émotion pour entrer dans les arcanes du système de pouvoir qui fait de l’art et des artistes de la monnaie vivante, des insurrections et des insurgés une manifestation chaotique des valeurs dominantes et de l’ailleurs une possibilité condamnée par avance.
>20 ans d’infos anti-autoritaires : semaine d’anniversaire de Rebellyon !

En 2025, Rebellyon souffle ses vingt bougies ! Pour marquer le coup, les ami·es du site vous donnent rendez-vous la semaine du 9 au 14 juin pour fêter ça avec des ateliers, des tables rondes, des concerts, une projection et d’autres surprises.
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