À l’aéroport St Exupéry, il y a un centre de rétention administrative (CRA), rouage indispensable de la machine à expulser où les indésiré-es sont stocké-es pour désormais 32 jours. En passant de 12 à 32 jours, l’augmentation de la durée en centre de rétention implique tout un programme d’agrandissement et de construction de locaux. Au niveau national, il y a actuellement 715 places en centre de rétention administrative (CRA) - il y en aura 230 de plus en 2004 et 600 en 2006 (si l’on n’y fait rien...)
À l’échelle de la région lyonnaise, le CRA de l’aéroport St-Exupéry verra ses capacités « d’accueil » plus que doublées d’ici juin 2004 (de 52 actuellement à 124).
L’augmentation des places en centre de rétention et en zone d’attente est la condition nécessaire à l’application de la loi Sarkozy sur l’immigration (automne 2003) L’augmentation du temps d’enfermement ne doit pas être considérée comme une mesure anecdotique mais bien comme une tendance lourde permettant de multiplier les expulsions.
Cette politique migratoire encore plus répressive réduit les sans-papiers à davantage de précarité, les condamne à la clandestinité, les soumet aux contrôles (harcèlements policiers, rafles...) et à l’exploitation économique (travail au noir, difficultés d’accès à des logements décents,...)
La mise en œuvre de ces lois sur l’immigration s’accompagne de son cortège de violences et de brutalités policières. Depuis le 31 décembre 2002, au moins 5 sans-papiers ont été tués par les forces de l’ordre au cours de leur reconduite à la frontière ; la surpopulation des CRA suscite entre leurs murs une hausse des tensions et une multiplication des incidents. Ainsi, début janvier, 2 Algériens qui protestaient contre le manque de soins pour un de leur co-retenu ont été passés à tabac par des gardiens du CRA de Lyon-St-Exupéry. Récemment, 13 algériens ont entamés une grève de la faim au CRA de Lyon-St Exupéry pour protester contre les conditions de rétention qui s’avèrent d’autant plus précaires depuis l’extension du CRA qui, pour le moment à presque doublé ses capacités « d’accueil » en se contentant de mettre des lits à étages. La tension est donc à sont paroxysme, les agents de la police aux frontières n’y entreraient plus sans les CRS... (le Monde)
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