Le Progrès a publié le 30 juin un article à propos d’une fresque réalisée dans un village de la Loire.
Après un titre tape-à-l’œil, « Saint-Rirand : la paroisse abrite une fresque... avec des croix gammées », le chapo de l’article précise : Réalisée en 2015 par l’artiste Xavier Lecomte, l’œuvre a pour objectif de dénoncer "le racisme, l’extrémisme, ou les génocides".
On s’attend à découvrir une œuvre progressiste. Mais on découvre vite que la fresque déguise un message homophobe dans un décor antifasciste, ce que le journaliste passe totalement sous silence.
Dans l’ensemble, il s’agit d’une fresque assez classique pour une église de village : un christ en croix accompagné des tables de la loi. Par contre, ce qui se démarque est la présence de signes censés symbolisés « la connerie humaine » marqués au fer sur des moutons. Le journaliste du Progrès ne remarque que les symboles sur lesquels le journal titre : des croix gammées.
Sur cette œuvre de 60 m², l’artiste a représenté les agneaux noirs égarés avec des marques au fer rouge. Des croix gammées, des symboles d’argent et des unicodes doublés pour représenter les malheurs de l’Humanité. Une œuvre religieuse marquée de l’art contemporain, que les habitants ont appris à apprécier.
« Le but du jeu, c’était de faire réagir. Ce sont les vices de l’Homme, qui font aussi partie du lourd passé de l’Église, explique l’artiste. De ce point de vue, c’est réussi. « Les marques ont un peu choqué au départ, explique Roland Pelin, maire du village au moment de la restauration de l’église. C’est pour cela que le curé de l’époque a souhaité accompagner l’œuvre d’une pochette explicative. »
Et l’artiste en rajoute une couche : « Il se passe des choses toujours plus surréalistes en 2018. C’est dur à stopper, la connerie humaine. Perso, je préfère embrasser quelqu’un que de lui taper dans la gueule. L’amour, c’est toujours mieux. Non ? »
L’amour, peut-être, mais pas n’importe lequel : parmi les symboles que l’on peut voir sur les photos, on trouve des euros et des dollars mais aussi ceux qui représentent classiquement le féminin et le masculin. Doublés, de tels signes symbolisent l’homosexualité. Le message homophobe est on ne peut plus clair : l’homosexualité est ici mise en équivalence avec le nazisme.
Que Le Progrès passe cette info sous silence alors même que le journal publie des photos de ces détails est choquant. Si la rédaction veut dénoncer les « erreurs » du passé, elle pourrait notamment rappeler que les nazis ont déporté et exterminé des dizaines de milliers d’homosexuels, avec le silence coupable l’église catholique. On pourrait ajouter que, comme l’idéologie nazie, l’homophobie continue de tuer. Et l’homophobie gagne encore du terrain, avec la bénédiction du maire de Saint-Rirand et du Progrès.
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