Le camp de Roms qui se trouvait à côté de la ligne de tram et de la piste cyclable a été expulsé.
Quand ? Je ne sais pas.
Tout ce qu’il en reste : des bulldozers qui font leur sale boulot. Les baraques en morceaux, un gros tas. Des poussettes par terre, par ci, par là. Un vieux canapé en cuir dans l’herbe. La caravane qui se trouvait sur le parking, elle aussi, a disparu.
Il n’y a pas plus « rien ». Rien ? Si, des bouts de bois entassés et des ordures. Où sont passées les familles ? Combien sont de nouveau à la rue ? Combien d’enfants, d’enfants en bas âge parmi eux, combien de femmes, de femmes enceintes, combien d’hommes à la rue ? Qui se permet de décider, alors même que la trêve hivernale des expulsions de squatts et locataires a commencé il y a 3 jours, que ce camp serait anéanti ?
Ces roumains, déjà entassés dans de mauvaises conditions, seraient-ils pour « nos » dirigeants des « sous »-hommes, des « sous »-femmes, des « sous »-enfants, alors qu’ils sont juste « fautifs » d’être nés à un endroit où il ne faisait pas « si » bon vivre ? On s’en doutait déjà, en voilà une preuve de plus. Preuve de l’inhumanité, du racisme ambiant, et de tant d’autres qualificatifs si peu jolis à dire.
Les tribunaux avaient tout d’abord jugé que le camp étant le domicile des familles, il ne pourrait être détruit, d’autant plus qu’il n’y avait pas de projet concret et donc que « reprendre » le terrain ne serait pas utile. Mais peut-être ce projet s’est-il formé. Peut-être que « reprendre » le terrain, mettre des vies une fois de plus en danger, était devenu utile. A moins que les juges ne soient devenus corruptibles... l’accusation est grave. Mais ce n’est pas une accusation : c’est un questionnement. Ou plutôt : une incompréhension.
Il n’y a plus rien. La machine a pris la place de l’Homme. Elle détruit tout, une fois de plus, anéantit.
Je n’ai pas de conclusion à vous proposer. Juste de l’écoeurement. Juste l’envie d’en parler.
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