Les contrôleurs comme on les aime

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Fin février 2013, c’est le bordel chez Kéolis. Un scandale vient d’éclater. À la suite d’une enquête interne, la direction s’est rendu compte qu’une petite partie de ses agents de contrôle n’en branlent pas une.

« Cette affaire nous rend un peu triste, c’était des agents assermentés »
(Bernard Rivalta)

Fin février 2013, c’est le bordel chez Kéolis. Un scandale vient d’éclater. À la suite d’une enquête interne, la direction s’est rendu compte qu’une petite partie de ses agents de contrôle n’en branlent pas une. Plutôt que de passer leur journée à bosser, certains contrôleurs ont pris l’habitude de badger leur propre carte ou celles (perdues) de voyageurs pour faire croire qu’ils triment [1]. Autres techniques pour ne pas aller travailler : certains ouvrent le bottin et envoient au hasard des amendes à n’importe qui ; d’autres dressent plusieurs contraventions à une même personne contrôlée une seule fois en infraction. Faut reconnaître qu’il y avait de l’idée même s’ils sont allés un peu loin. Finalement des gens se sont plaints, ça a fini par se savoir puis des collègues les ont apparemment dénoncés. Bonjour l’ambiance. En plus de la douzaine de contrôleurs qui se sont fait chopper, une quinzaine d’autres sont soupçonnés d’avoir fait de même, tout en maintenant, pour la forme, un semblant d’activité professionnel.

La section CGT des TCL est montée au créneau pour les défendre en retraduisant tout ça dans son langage plaintif (trop de pressions sur les contrôleurs, la politique du chiffre, le nombre de contrôles quotidiens impossible à tenir, etc.) Quoi qu’il en soit, ce qu’il y a à retenir de cette affaire, et ce qui est encourageant, c’est que des gens ont eu un accès de lucidité devant l’absurdité de leur travail et se sont arrangés pour lui échapper collectivement. Comme quoi, dans toute situation, c’est toujours possible de refuser de faire le flic. Jamais personne n’est obligé d’être une petite machine répressive.

Au final, un certain nombre de contrôleurs se sont faits licencier pour « faute grave ». Ils ne se sont pas rendus compte qu’en ces temps d’informatisation galopante du monde, c’était assez facile pour leur direction de piger qu’ils n’en foutaient pas une : chaque action avec leur petite machine portative laisse forcément des traces numériques.

Contrôleur, il ne tient qu’à toi d’inventer, seul ou avec tes collègues, de nouvelles techniques pour ne pas travailler !

L’armée du crime est prête à t’ouvrir ses portes !

collectif Face aux TCL - faceauxtcl(at)riseup.net

Notes

[1Jusqu’à plusieurs centaines de fois par jour !

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