Lyon, à la veille de la trêve hivernale, la préfecture fait le ménage dans les lieux occupés : pas moins de cinq squats :
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Chez Mémé
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et d’autres squats sans nom… -
ont été expulsés les deux dernières semaines d’octobre.
Alors que le tribunal avait accordé la trêve hivernale pour certains d’entre-eux, la préfecture a attendu sournoisement les derniers jours pour agir. Les personnes ont ainsi été maintenues dans leurs lieux d’habitation, espérant obtenir la trêve au lieu d’ouvrir d’autres lieux vides.
D’autres squats ont été quant à eux expulsés de manière illégale, alors que les personnes étaient sur les lieux depuis bien plus de 48 heures, empêchant ainsi toute procédure administrative qui leur aurait permis de passer l’hiver au chaud.
Une fois expulsés, les habitants se sont aussi vu traqués jusqu’aux portes de leur nouvelle maison. Les autorités n’ont pas hésité à mobiliser plusieurs camions de CRS pour essayer de déloger des personnes bénéficiant d’un bail précaire. Dans la tête des autorités, il est impossible de concevoir que des habitants, dont certains d’origine roumaine, puissent obtenir un logement. Cela en dit long sur le contrôle au faciès et la stigmatisation aujourd’hui en France…
Dans le même sens, dès que des Roms s’installent sur un terrain pour essayer de survivre, on assiste à une véritable chasse aux Roms de la part de la population. Actuellement, à Vaulx-en-Velin, des riverains se mobilisent chaque samedi pour demander l’expulsion du camp situé sur le terrain Derichebourg où entre 200 et 300 personnes sont installées. Cette mobilisation tente de faire pression pour faire sauter la décision de justice annonçant l’expulsion du camp le 19 novembre, pour une expulsion immédiate.
La préfecture compte jouer au plus malin et a l’air d’avoir étudié ce qui a été fait l’année précédente en matière de lutte contre les logements vides (voir les différent articles de« pied de biche et barricade » : Expulsion du foyer d’hébergement Fays !, Expulsion et harcèlement à Vaise : l’humiliation ordinaire, ...)
C’est pourquoi, la préfecture a fait le choix cette année de mettre les personnes sans logement dans des chambres d’hôtel plutôt que dans des centres d’hébergement d’urgence. Contrant ainsi la loi qui oblige le relogement des personnes présentes dans les centres d’hébergement d’urgence. Toutes les personnes hébergées cette année dans les hôtels seront donc facilement remises à la rue à la fin de la trêve.
Partout on nous oblige à la stigmatisation des personnes à la rues, mais perdre son job’, ne pas en trouver et/ou ne pas répondre aux critères de sélection des bailleurs sociaux peut arriver à tout le monde. Tant que ce système continuera d’exister, chacun et chacune peut se retrouver du jour au lendemain à la rue !
Les expulsions ne nous feront pas disparaître car il existe encore des personnes disposées à continuer d’avancer, à ne pas laisser tout ça rester tel quel, que ce soit pour une question de dignité personnelle ou de solidarité collective.
Ils ne se rendent pas compte : nous n’acceptons pas de nous voir nous ou quiconque à la rue et nous continuerons d’ouvrir tant qu’il y aura des personnes à la rue, des lieux vides et disponibles à la spéculation ou au vent !
Un toit et tout pour tou.te.s ! Pouvoir au peuple !
CSAO - Le Harraga
Pied De Biche et Barricade
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