Lyon la nuit est sauvage

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Lyon 2 compléments

Chaque soir depuis le 49.3 nous manifestons. Mercredi, alors que son altesse doit prendre la parole, retrouvons-nous encore.

Chaque soir depuis le 49.3 nous manifestons.
On a vécu des choses grandioses, d’autres qui posent question.
Puisqu’une nouvelle semaine de soirées agitées s’est ouverte hier, et puisque le Roi parle demain, il faut qu’on essaye de faire un premier bilan.

Jeudi 49.3  : des centaines de personnes se rassemblent spontanément place des Terreaux. Le rassemblement est rejoint par une partie du cortège syndical rassemblé à la préfecture. Il s’élance une première fois dans les rues autour de la place, une seconde fois vers République, une troisième fois vers Herriot. Les gazs policiers finissent par l’éclater en de multiples cortège qui s’élancent vers le 6e, le centre ou les Pentes. La nuit se termine pour certain.e.s en haut de la Croix Rousse, au bout d’un long trajet ponctué de tags et de banques éclatées.

Vendredi 49.4 : un rendez-vous a tourné : Jacobins. Autant de gens que la veille, on s’élance. Évidemment que le quartier n’est pas propice à un soutien populaire, mais il permet deux choses : que le dispositif s’écarte (pas question de gazer les clients de la rue Mercière), il était sur les quais ; et que des tags soient posés là où ce n’est jamais possible (la plupart sont encore présents). Arrivés sur les Pentes la détermination a changé par rapport à la veille : plus question de monter, les petites rues servent à se réfugier pour mieux redescendre encore et encore vers le centre. La police est même tenue à distance un temps au-dessus de Sathonay. C’est encore plus fou que la veille.

Samedi 49.5  : cette fois le rendez-vous est à Foch. Une lassitude des Pentes, il s’agirait d’aller gêner les bourgeois. Mauvaise pioche, le dispositif policier n’a aucun mal à se déployer autour du point de rendez-vous. Le rassemblement est vite éclaté. Un second rendez-vous tourne pour Guillotière, dans l’espoir que le terrain sera plus propice. La police est déjà sur place. À nouveau plusieurs cortèges mais plus petits que les fois d’avant et traqués notamment par la bac. Ça finit à Bellecour.

Dimanche 49.6 : déambulation dans les Pentes, au départ de Terreaux et de l’occupation du musée. Fanfare. Sentiment de redite. C’est tout de même l’occasion de repeindre les murs qui avaient été karcherisés.

Lundi 49.7  : la tension monte toute la journée et pourtant aucun rendez-vous ne circule. Ça surgit en fin d’après-midi : Guichard ou Terreaux, ce sera l’un puis l’autre. À Guichard, il y a du monde mais moins que jeudi et vendredi. Il reste plutôt la tendance jeune du mouvement. Vu le point de rendez-vous, les flics ne se font pas prier pour intervenir dès le départ. À l’inverse de samedi ça se retourne contre eux. Pleins de mini cortèges qui finissent certains au fin fond du 7, d’autres au fin fond du 6, et même à Bellecour, et même à Perrache. Les poubelles brûlent. Le rendez-vous Terreaux a circulé, et ça repart dans les Pentes, et ça brûle et ça brûle et ça brûle des poubelles, comme à Paris, comme partout.

Demain le Roi parle, jeudi les syndicats vont vouloir nous faire retourner sur leur cortège ennuyeux « Lyon3-Bellecour », tout droit.
Du coup on aura envie de revenir le soir, encore et encore.

Mais où ?
Samedi on a fait des erreurs : c’était un terrain facile pour la police, relativement désert, avec l’hostilité des habitants, alors que dans le même temps il y avait des milliers de gens sur la Presqu’île (comme tout samedi soir). Ce n’est même pas tellement vrai que l’on gêne plus les bourgeois à Foch (pour info le prix des apparts dans le 4e est maintenant supérieur au 6e). Et la Guillotière, on a pu constater que ce n’était pas du tout un quartier où les flics se sentent moins à l’aise : bien au contraire, ils ont l’habitude là-bas de se lâcher.
Lundi aussi on a bredouillé, au départ en tout cas. On n’a jamais pu atteindre la préf, ni la permanence Renaissance du 3e, et les flics ont pu profiter des rues et boulevards rectilignes. Pour l’anecdote, en rentrant de ce premier rendez-vous on a croisé Bruno Bernard (le président de la métropole) qui se promenait tranquille rue de la Ré. La police ne se serait jamais permise la même chose ici, parce qu’elle ne veut gazer ni les Bruno ni les Bernard (et il y en avait beaucoup pour un lundi soir).
Pour mercredi et jeudi, on espère que ceux et celles qui ont commencé à lancer des appels continueront (on ne veut pas ajouter de confusion) mais qu’on aura ensemble pris en compte ces premiers succès et échecs. Ce n’est qu’un début.

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  • Le 22 mars 2023 à 14:08, par Orysha

    Pour le 49.7, j’ai remarqué que la préfecture possédait une mentalité de forteresse assiégée : c’est très compliqué de passer les remparts en force (un camion de policiers positionné à chaque rue qui y mène).

    En revanche c’est l’enfance de l’art pour s’en approcher discrètement. Je suis descendu de la place Guichard jusqu’à la Préf sans subir le moindre contrôle d’identité, j’ai failli aller taper sur l’épaule des keufs pour leur dire qu’ils mériteraient tous un blâme. Je ne sais pas si c’est l’absence de sac à dos qui les rassure ou si ils ne m’ont même pas vu (faites attention aux caméras de la préfecture quand même).

    Ils s’attendent à de la violence pas à de la ruse.

    D’ailleurs Dernière Rénovation a fait un joli boulot de décoration ce matin apparemment.

    Pour le 49.8 en pointillés hier donc j’ai constaté un manque de com certain c’est dommage mais ça se corrige. Autre conseil de base que vous appliquez sans doute déjà : connaissez la ville mieux que les policiers.

    Je rejoins l’idée du copain cependant je pense qu’il faudrait des groupes d’une cinquantaine de personnes minimum au départ quitte à les disloquer pour mieux se regrouper ensuite.

    Bon courage à toutes et tous.

    A bientôt dans la rue

  • Le 22 mars 2023 à 11:12, par Anton

    Pourquoi ne pas avoir deux ou trois points de ralliements differents afin que les groupes très mobile qui se divisent sachent toujours oû revenir, pour se regrouper, et repartir séparé ou pas (après tout, Napoleon faisait ça, ça peut marcher pour nous). Il faut aussi être capable par plusieurs groupes de les prendre par l’arrière.

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