Présentation de la Jeune Garde Lyon

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La Jeune Garde Lyon est un groupe antifasciste formé à Lyon en janvier 2018.
Après plusieurs apparitions publiques en manifestations et quelques communiqués, voici un texte de présentation de notre groupe.

Présentation de la Jeune Garde Lyon

La Jeune Garde Lyon s’est formé en janvier 2018 après quelques mois de réflexions et d’analyse sur la situation lyonnaise. Il est composé d’individu-e-s affilié-e-s ou non à d’autres collectifs, organisations ou partis politiques.
Lassé-e-s d’une lutte antifasciste isolée politiquement sur Lyon, nous souhaitons lui donner un nouveau souffle.

La création de La Jeune Garde Lyon ne se fait pas en opposition aux initiatives antifascistes existantes mais bien sur une autre vision et une autre dynamique, en espérant pouvoir diversifier et amplifier la lutte antifasciste lyonnaise.

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Il nous parait essentiel d’entreprendre un travail analytique et argumentatif à destination de tou-te-s. L’information est nécessaire afin de convaincre des personnes souvent réticentes face à l’image donnée par certaines pratiques dans la lutte antifasciste.
Parallèlement à cela, nous souhaitons également regagner la rue : cet espace a trop souvent été laissé aux différents groupuscules fascistes installés depuis plusieurs années à Lyon.

Notre objectif est de briser une certaine image de l’antifascisme actuel souvent critiquée et uniquement perçue comme un combat contre les groupes d’extrême-droite. Cela sera possible en donnant un caractère politique à la lutte contre toutes les formes de dominations et de discriminations.

Nous ne nous reconnaissons pas dans la stratégie de lutte antifasciste autonome qui, de notre point de vue, a permis la création d’une subculture antifasciste dite « antifa ». Se rassemblant autour de codes, de signes de reconnaissances, de scènes musicales et de lieux qui lui sont propre, cette subculture a participé à la dé-popularisation de la lutte politique antifasciste. Elle l’a de fait éloignée de la population en ne la rendant accessible qu’aux personnes qui se reconnaissent dans cette subculture : en bref elle l’a isolée.

Quiconque se retrouve isolé n’a de compte à rendre à personne. Il s’ensuit alors une absence d’autocritique, qui se définit nécessairement par l’incapacité d’apprendre de ses erreurs et donc de réajuster sa pratique.

Nous ne prétendons pas avoir trouvé une alternative aboutie à cette problématique. Mais nous proposons une autre manière de fonctionner et de concevoir la lutte en nous inspirant des expériences antifascistes populaires basées sur la lutte des classes tel les TPPS (Toujours Prêts Pour Servir), les Jeunes Gardes Socialistes/communistes en France ou les expériences des Comités de Résistance dans les quartiers en Turquie, en Grèce ou au Mexique.

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Se revendiquer d’un antifascisme de lutte des classes qui se différencie de la stratégie « antifasciste autonomes », c’est comprendre que la victoire sur le fascisme n’est pas possible à l’intérieur de la société capitaliste. Seul le renversement de la société capitaliste pourra permettre de le vaincre définitivement.

L’antifascisme ne se construit pas à travers des valeurs abstraites mais bel et bien dans une critique matérialiste de la société. Nous considérons le fascisme comme un prolongement du système capitaliste, comme sa forme la plus réactionnaire et autoritaire. Lorsque les fascistes arrivent au pouvoir, ils n’abolissent pas le système d’exploitation économique sur lequel repose le capitalisme. Le capitalisme perdure, sous le fascisme, dans sa forme la plus radicale.

L’histoire nous le montre : Arrivés au pouvoir, les nazis ou les fascistes en Italie ont écrasé les organisations syndicales et politiques prolétaires et ont maintenu les élites sociales en place.
Même lorsqu’ils ne sont pas au pouvoir, les fascistes remplissent ce rôle de supplétifs de l’État. Leurs milices s’attaquent aux grèves des travailleurs-euses, mais usent aussi de violences pour briser les mouvements de luttes des communautés racisées, LGBTIQ+, et des femmes.
Ils poursuivent la stratégie de division au sein du peuple nécessaire pour maintenir en place le pouvoir dominant : diviser pour mieux régner.

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Nous devons donc lutter sur chacun de ces fronts pour faire reculer ces idées réactionnaires. Pour autant, il est nécessaire de ne pas tomber dans une lutte de « valeurs », qui tiendrait d’un antifascisme "humaniste" déconnecté des réalités économiques, sociales et matérielles. Le but n’est pas de considérer ces luttes comme étant « le bien » ou « le mal », mais d’appréhender ces idéologies et les groupes fascistes comme les ennemis des classes populaires et les alliés des classes dominantes.

Nous reconnaissons qu’il existe une frange des classes dominantes, souvent démocrates, qui se revendiquent d’une lutte contre le fascisme. Cela rejoint ce que nous dénoncions plus haut lorsque nous parlions d’un « antifascisme de valeurs ». Ces organisations politiques, qui se disent ouvertement hostiles aux régimes fascistes, sont conscientes des dangers autoritaires qu’ils entraînent, mais sont déconnectées des intérêts des classes populaires.
Elles n’envisagent aucune remise en question des élites et ne font aucune critique des politiques racistes menées par l’État français.
C’est pourquoi ces organisations ne sont pas une solution viable. Cependant nous pouvons être amenés à travailler ponctuellement avec elles sur certaines campagnes, tout en connaissant leurs limites.

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C’est pourquoi ici et maintenant, nous nous donnons comme objectif de combattre les fascistes dans nos quartiers, dans nos facs, sur nos lieux de travail, et d’informer et mobiliser afin d’empêcher le renforcement de leur emprise sur notre société.
Pour cela, il est plus que nécessaire de ne pas rester isolé-e-s. Nous devons chercher l’union de toutes les organisations révolutionnaires ou démocrates, communistes et anarchistes, mais aussi des organisations de masse défendant les intérêts des travailleurs et des travailleuses comme dans les syndicats, les organisations communautaires, antiracistes, féministes et LGBTQI+...

Nos premières implications se sont faites au sein du collectif pour la fermeture du Pavillon Noir ainsi que dans les campagnes de solidarité avec les forces kurdes dans la défense d’Afrin et du Rojava contre l’Etat turc et l’impérialisme de notre propre pays.

Nos premiers communiqués ont été écrits en solidarité avec Diren Coksun, femme trans turque prisonnière politique et en hommage au combattant internationaliste Olivier (Kendal Breizh) mort à Afrin.

Nous avons la volonté d’ouvrir ce groupe militant à chacun-e-s, avec pour objectif de le faire progresser sur les toutes les questions d’oppressions et de discriminations.
C’est en s’investissant dans les luttes de manière à amener une contribution pertinente que nous ferons de la Jeune Garde Lyon un groupe antifasciste reconnu pour son action politique.

Si vous souhaitez nous rencontrer, voici notre mail de contact : jeunegardelyon@riseup.net

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  • Le 29 juin 2021 à 22:06, par

    C’est con de faire tout un blabla contre l’antifascisme folklorique pour finir par être l’orga la plus folko de France et jouer les virilo menaçant de taper tout ce qui est pas d’accord en manif

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