Quatre tentatives de suicide en deux ans à la CNR, gestionnaire des barrages sur le Rhône

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La gestion des barrages sur le Rhône va être ouverte à la concurrence. Cela va affecter le fonctionnement de la Compagnie nationale du Rhône (CNR) qui les gère depuis 1934. L’entreprise s’est réorganisée et le moins que l’on puisse dire est que cela a eu des conséquences catastrophiques, avec de nombreuses tentatives de suicide parmi ses salarié·es. C’est ce que révèle un article du site Médiacités (accès sur abonnement).

En 2014 avait été annoncée une prolongation de la délégation de service publique jusqu’en 2023. Depuis, c’est l’expectative la plus totale et, selon Médiacités, ni les gestionnaires ni les salarié·es ne savent à quoi s’en tenir. L’entreprise, détenue par Engie (ex GDF), l’État et les collectivités territoriales riveraines du Rhône, tient dans ce contexte son assemblée générale le 26 avril 2018. Plus grave, la société a été marquée par une série de tentatives de suicides ces deux dernières années.

La CGT dénonce un mal-être interne et révèle que quatre tentatives de suicide (dont deux du même agent) se sont produites parmi les salariés de la CNR, sur le lieu de travail (au siège à Lyon, au port Edouard-Herriot, à Valence et à Beauchastel en Ardèche), entre le 4 janvier 2016 et le 24 janvier 2018, le dernier acte suicidaire n’étant pas reconnu comme tel par la direction, selon le syndicat.

Si aucune des tentatives n’a abouti, les trois personnes sont encore en arrêt maladie. L’entreprise ne communique pas sur les résultats des enquêtes qui ont été ouvertes. Pour le responsable local de la CGT, c’est clairement le malaise social ambiance au sein de l’entreprise qui est la cause de ces tentatives. Un rapport réalisé pour le CHSCT va dans le même sens.

D’après un rapport commandé par le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) au cabinet Ergonomnia et que Mediacités s’est procuré, au moins une des tentatives de suicides (celle survenue le 2 février 2017 à Valence) serait directement liée à la réorganisation. L’acte « était en étroite relation avec le repositionnement professionnel (du salarié) suite à la requalification de son poste », écrit l’expert, qui a remis ses conclusions mi-novembre dernier.

Contactée par les journalistes de Médiacités, la direction de la CNR botte en touche, affirmant que la majorité des salarié·es sont satisfait·es de leurs conditions de travail. Pourtant, elle ne semble plus pouvoir faire semblant d’ignorer la situation.

L’équipe de la PDG Elisabeth Ayrault semble néanmoins consciente du malaise de ses agents vu le déploiement d’un « plan d’action » sur l’intranet, d’un réseau d’alerte et de traitement, d’un numéro vert d’écoute externalisé ou au regard de la nomination d’un référent pour les risques psycho-sociaux.

Selon un article paru dans Le Monde en 2016, 200 000 personnes tentent de mettre fin à leurs jours chaque année en France. La souffrance au travail serait la première raison invoquée par 3,5% des personnes ayant appelé le numéro vert de SOS Amitié pour discuter de leurs envies de suicide. Macabre, le décompte des suicides entraînés par le travail est aussi difficile à réaliser. Une chose est certaine : le travail tue et pousse beaucoup d’entre-nous à avoir envie de mourir.

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