Des journées de grève ont déjà eu lieu depuis la rentrée et nous en sommes désolés.
Désolés de perdre des jours de salaire pour imposer une négociation qui aurait dû se dérouler auparavant.
Désolés de contribuer à perturber une rentrée qui l’est déjà beaucoup par les 16000 suppressions de postes dans l’Education Nationale et la fin de la formation des enseignants.
Désolés d’être une fois de plus obligés de nous battre pour défendre des droits acquis par nos anciens, et dont nous souhaitons que tous - nous, vous et nos enfants - continuent à bénéficier à l’avenir.
Désolés d’avoir à rappeler que retarder le départ en retraite des plus âgés c’est aussi repousser d’autant l’embauche des jeunes.
Nous sommes désolés, mais surtout déterminés à continuer à nous battre,
Parce que cette pseudo « réforme » est terriblement injuste et n’a pas pour véritable objectif de nous faire travailler plus longtemps, mais plutôt de baisser les pensions. Depuis 1993 (réforme Balladur), le niveau de vie des retraités est en baisse constante. En 2010, 10% des 14,5 millions de retraités perçoivent une pension inférieure au seuil de pauvreté (910 euros), contre 5 % en 1990. La baisse du pouvoir d’achat des retraités de la fonction publique est de 0,5 % par an, et celle des salariés du secteur privé de 0,9 %. C’est cela que le gouvernement veut encore aggraver en reculant l’âge légal de la retraite.
Une réforme indispensable du fait de la hausse de l’espérance de vie ?
Le gouvernement prétend que sa réforme est incontournable du fait des évolutions démographiques. Il ment. Il y a certes plus de retraites à payer sans qu’il y ait plus de travailleurs pour les financer. Mais ce n’est en rien un « problème », pour une raison très simple : la hausse de la productivité du travail et l’augmentation des richesses est telle qu’un travailleur actif peut aujourd’hui financer bien plus de retraités qu’en 1960. Si la logique du gouvernement était vraie, on mourrait de faim en France aujourd’hui, puisque le nombre d’agriculteurs a beaucoup diminué depuis 50 ans alors que la population augmentait. Or, on mange plus et mieux aujourd’hui qu’il y a 50 ans ! Avec la croissance économique et le progrès technologique, on peut sans aucun problème financer plus de retraites avec moins de travailleurs. Il n’y a aucune raison de se serrer la ceinture pendant que les plus riches détournent à leur profit les nouvelles créations de richesses.
Travailler plus longtemps ?
Depuis 1993, nous sommes obligés de cotiser de plus en plus longtemps, parce que nous sommes censés travailler plus longtemps. Dans la vraie vie, cela ne se passe pas comme ça : l’âge effectif de cessation d’activité augmente en réalité très peu, et reste proche de 59 ans. En Allemagne, où l’âge légal de la retraite est de 67 ans, les travailleurs, usés, cessent en réalité de travailler vers 61 ou 62 ans. Simplement, avec l’augmentation de la durée de cotisation et de l’âge légal, on part en retraite sans avoir les conditions nécessaires pour avoir un taux plein, et on touche donc des pensions beaucoup plus faibles.
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