Le manque à gagner est de 860 € par an et par salarié·e. Cette somme conséquente représente plus d’un demi-mois de salaire pour les moins bien réuméré·es (aide-soignant·es, orthophonistes, infirmièr·es, assitant·es sociales, secrétaires, éducateur·ices, psychomotricien·nes, etc.). Pour l’hôpital, l’économie sera dérisoire (environ 390 000 € sur l’année) par rapport aux économies totales que l’hôpital doit faire pour rembourser des dettes contractées auprès de banques privées (10 millions annuels) et à celles qu’il ajoute de son propre chef (7 millions annuels).
Tout cela arrive dans un contexte où les conditions de travail et, plus encore, de prise en charge des patient·es, se dégradent sous les coups des politiques d’austérité et de réduction budgétaires successives. La suppression des tickets restaurants touche aussi des personnels qui doivent supporter les conséquences du virage ambulatoire : de plus en plus de patient·es sont adressé·es aux centres extra-hospitaliers alors qu’ils n’ont pas toujours les moyens ou la structure adaptée pour les recevoir.
Cette décision est donc considérée comme « humiliante » ou « dégradante » par les salarié·e rencontré·es. « Symboliquement, c’est une gifle », résume ainsi l’une d’elle. Pour Pascal Mariotti, c’est aussi une façon de tenter de diviser les personnels : entre agent·es hospitalier·es qui ont un self où manger pour 2,50 € et agent·es extra-hospitalier·es qui ont besoin des tickets restaurants pour supporter le surcoût de la nourriture en ville ; entre agent·es du bas de l’échelle des salaires et médecins, pour qui l’incidence économique a bien moins de conséquence.
Le directeur a surtout versé la goutte d’eau qui fait déborder le vase de la colère. Remonté·es contre cette décision et contre le manque de reconnaissance qu’elle symbolise, une bonne partie des salarié·es se sont donc mis·es en grève contre cette mesure et ont notamment organisé des actions de self gratuit à l’hôpital. La direction a d’abord appliqué la politique de la chaise vide et du silence. En envahissant une réunion, les grévistes ont certes été reçus avec des paroles humiliantes, mais ils et elles ont obtenu une rencontre avec la direction, d’abord programmée le 21 mai, puis repoussée, sans doute dans l’espoir de voir le mouvement fléchir, le 23 mai.
Lors de la rencontre du 23 mai, où se sont rendu·es des salarié·s et des représentant·es syndicaux, Mariotti a indiqué qu’il donnerait une réponse la semaine prochaine. À suivre, donc.
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