Un 25 novembre à Oaxaca au Mexique

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Des familles de victimes et des associations civiles ont appelé à une Marche pour la Justice et une vie libre de violence contre les Femmes le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes- dans la ville de Oaxaca de Juarez (Mexique). Les manifestant.es se sont dirigé.es jusqu’au centre judiciaire d’Ixcotel où les familles ont pris la parole.

Les membres la Défensoria des Droits Humains et les organisations gouvernementales qui sont supposées lutter pour les droits des victimes à Oaxaca n’ont pas assisté à la marche. Soulignons que l’article 33 de la constitution des Etats Unis du Mexique interdit aux étranger.es de participer à n’importe quel événement politique sous peine d’expulsion et d’interdiction d’entrée sur le territoire.

La journée internationale contre les violences faites aux femmes se célèbre dans le monde entier puisque que manifester pour la Justice contre les féminicides, les viols, les harcèlements et les violences en tous genres contre autrui -ici les femmes- ne semble pas un délit. Et bien au Mexique c’est différent. Au Mexique, le gouvernement paie des défenseur.es des Droits Humains pour qu’il.elles restent dans leurs bureaux à remplir des formulaires, des témoignages de personnes ayant souffert un éventail assez large de violences (disparitions, tortures, viols, séquestrations etc...).
Au Mexique, le taux d’impunité est de 98 % pour les crimes et délits, 99 % pour les féminicides. Ces statistiques ne prennent pas en compte les disparitions de migrant.es qui ne sont pas répertoriées ni les cas de personnes qui ne portent pas plainte.

Pourquoi donc ? Parce que c’est souvent le même gouvernement qui assassine, fait disparaître, impose le silence et l’impunité. Ses institutions sont une façade sarcastique, un masque qui ne fonctionne pas.

Les familles des victimes menaient la marche en portant les portraits de leurs filles, leurs sœurs, leurs petites filles assassinées. Depuis l’actuel sexténat du gouverneur Cabino Cué, 240 femmes se sont faites assassinées sans que la Justice de Oaxaca n’ai fait sont travail. Quatre familles étaient présentes ainsi que des représentantes de 12 organisations civiles. Une autre famille était là afin de défendre l’emprisonnement inique de leur fille qui est est en prison parce qu’elle est pauvre, femme et « indigène ». Les manifestant.es se sont dirigé.es au centre judiciaire d’Ixcotel afin d’interpeller les juges, de réclamer qu’ils traitent leurs cas et qu’ils « incorporent la perspective de genre à leur sentence ».

Ils.Elles ont bloqué le périphérique avec des voitures. Les passant.es regardaient cette marche funèbre en silence. A chaque rue bloquée, les pères, les mères racontaient comment avaient été tué leur fille et la grande impunité dont jouissent leurs assassins alors même qu’ils sont -dans la majorité des cas- connus. Les proches des victimes et une membre de l’association civile Consorcio ont pris la parole dans l’enceinte du centre judiciaire.

Personne ne les a reçu, personne ne les a écouté.

Ils.Elles ont laissé sur le sol 240 tombes de cartons portant toutes le nom d’une victime -quand il est connu-. La cours s’est transformée en cimetière de carton.

Le peu de participation de la société civile et des organisations gouvernementales tout comme l’absence et le silence du corps judiciaire démontrent le manque de réponse institutionnelles et gouvernementales ainsi que le désintérêt de l’Etat de Oaxaca quant aux féminicides. Cela reflète également l’échec des politiques d’égalité et de protection envers les femmes de l’Etat de Oaxaca alors que les violences qu’elles subissent sont une des premières cause de mort violente de cet Etat et du Mexique. Enfin, ceci démontre l’absence de Justice au Mexique, l’impunité totale dont jouissent les assassins, la corruption des juges et le terrorisme d’Etat.

Ci dessous des vidéos des prises de paroles des familles et d’une membre de l’association civile Consorcio. Chaque personne a donné son autorisation à la diffusion de celles ci : la première et la seconde.

Et ici on peut écouter la grand mère de Dafne Denisse Carreño Bengochea, une femme assassinée par son mari, à la quatrième minute.

Ce cas en particulier révèle une fois de plus la violence de classe, le machisme et le racisme qui régissent la société mexicaine et en particulier, l’État de Oaxaca.

P.-S.

Associations civiles présentes lors de la Marche :
Zoila E. Bengochea, Consorcio para el Dialogo Parlamentario y la Equidad Oaxaca, Colectivo Mujer Nueva, Colectivo Herramientas para el Buen Vivir, Diversidades y No Discriminación, Casa de la Mujer Rosario Castellaños, Grupo de Mujeres 8 de Marzo, La Red Nacional Católica de Jóvenes por el Derecho a Decidir Oaxaca, Campo A.C., Calpulli A.C., Foro Oaxaqueño de la Niñez, Colectivo Mujeres Lilas.

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