« C’est cet enculé de Barroso ... » Mon interlocuteur souhaite exprimer son aversion envers le président de la Commission européenne. Je lui fais remarquer que l’insulte est homophobe. Il semble surpris, cherche à justifier son propos : « Non, mais c’est vraiment un connard ». « Oui, je vois bien ce que tu veux dire, mais le traiter d’enculé, c’est homophobe ». Il bafouille un peu, rougit même, et rapidement conclut que j’ai raison, que ça n’est pas ce qu’il voulait faire, qu’il n’est pas du tout homophobe. Je réponds que j’en suis certaine et reprend la conversation là où nous l’avions laissée afin d’éviter que le froid jeté ne s’éternise.
L’incident est typique. Il m’arrive souvent de reprendre les gens qui emploient le terme d’« enculé », avec des collègues ou des amis d’amis ; ce qui s’ensuit est généralement une conversation trop longue et souvent pénible pendant laquelle la personne avec qui je parle essaie de prouver qu’elle est dans son droit. Les arguments sont toujours plus ou moins les mêmes. Il existe une panoplie relativement standard.
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