Plusieurs semaines que des groupes réactionnaires manifestent contre l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples LGBT et déversent leur homo-lesbo-transphobie dans plus de 70 villes en France.
Plusieurs semaines que des groupes réactionnaires prétendent sauver la Famille et préserver les enfants d’un « mensonge » qu’eux seuls fantasment quand d’autres n’hésitent pas à instrumentaliser l’épidémie de sida pour refuser l’égalité des droits [1] .
Plusieurs semaines que des personnalités religieuses comme politiques invoquent la sacrosainte « différence des sexes » pour refuser aux couples LGBT, aux familles homoparentales et/ou transparentales la reconnaissance juridique de leur existence.
Le week-end des 17 et 18 novembre des actions seront menées par des catholiques intégristes et des groupes de droite extrême, initiatives faisant encore une fois l’objet d’un soutien de l’Église et d’une indulgence de l’État.
L’homophobie véhiculée par ces actions est sans aucune ambiguïté. Présentant « l’homosexualité » à la fois comme la cause et le symptôme de la décadence de notre société, ces mouvements conservateurs et traditionalistes voudraient nous renvoyer dans le placard ou nous enrôler dans des « programmes de guérison » (pour la modique somme de 433€ [2] ).
Ces discours nient l’existence de nombreuses familles LGBT au nom d’une vision hétéropatriarcale où famille rime avec « papa-maman-mariage-enfants ». Ces organisations et ces personnalités politiques défendent bec et ongles (et Lycra) un ordre symbolique rétrograde, patriarcal et hétérocentré qui voudrait faire de la « différence des sexes » la base de toute stabilité individuelle, collective ou nationale.
A ceux-là, nous rappelons que c’est bien leur homophobie, leur transphobie et leur misogynie qui est responsable de la mort de milliers d’entre nous.
Nous n’oublions pas :
- Les meurtres, viols correctifs et agressions physiques dont ils sont les auteur-e-s ou les complices
- La mort dans l’indifférence la plus totale de milliers de trans et de pédés à la suite de l’épidémie de Sida ni les dizaines de milliers de contaminations en France et dans le monde entier du fait du refus de la promotion du préservatif
- Les internements psychiatriques forcés et les tortures médicalisées des anormaux-ales jusqu’à une époque récente (lobotomie, électrochocs…)
- La propagande et les actions des comités anti-avortement quand l’existence des centres IVG est déjà menacée par les réformes des gouvernements successifs.
- Et nous n’oublions pas non plus que les plus soucieux-se-s de « la protection » et de l’épanouissement des enfants sont les premier-ère-s à chasser les leurs du domicile familial quand ils s’avèrent trans, gouines
- ou pédés.
Nous refusons de laisser ces groupes catholiques et fascisants s’approprier l’espace public afin d’y déverser leur discours putride et haineux. Nous ne laisserons plus de tels propos être prononcés sans opposition radicale, sans manifester notre colère. La légitimité des projets parentaux et/ou matrimoniaux ne se mesure pas au sexe, au genre, à la sexualité ou au nombre des personnes impliquées, pas plus qu’elle ne dépend du type de relation que ces personnes construisent entre elles.
Nous refusons également de voir nos choix politiques soumis à l’interprétation erronée d’un certain corpus psychanalytique obsolète. Nos vies, nos désirs, nos corps, nos choix, nos familles et nos unions viennent contredire, chaque jour un peu plus, ce système politique qui fait de l’hétérosexualité la norme, du sexisme la règle et des hommes et femmes cisgenres les seuls sujets possibles.
Nous dénonçons l’homophobie de celles et ceux qui manifestent aujourd’hui contre le mariage ouvert à tou-te-s. Mais nous souhaitons également pointer le caractère discriminant de la loi telle qu’elle est débattue actuellement par le PS : en liant l’adoption par des couples de même sexe à leur mariage préalable obligatoire, cette proposition de loi limite de façon spécifique les parentalités homosexuelles à la forme la plus étriquée et
traditionnelle qui soit. Elle tend ainsi à réinscrire la filiation dans un cadre normatif qui nie la réalité multiple des formes de parentalité (y compris hétérosexuelle). De plus, en proposant un projet de loi a minima et en retardant régulièrement les échéances sous prétexte d’un débat ouvert aux homophobes, jusque dans son propre camp (Poignant, Collomb, Jospin [3] , les Poissons Roses [4] ), le gouvernement se montre complice de ces déversements de haine homolesbo-transphobes. Nos droits ne sont pas une variable d’ajustement pour s’assurer une victoire électorale.
NOUS NE QUÉMANDERONS PAS LES PLEINS DROITS QUI NOUS REVIENNENT ; NOUS NE TENDRONS NI LA MAIN NI L’AUTRE JOUE : PRÉPARONS LES PLANCHES ET LES CLOUS !
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