Environ 50 000 étudiant-e-s sont descendus mercredi dans les rues de Londres contre les réductions budgétaires dans l’éducation dans une « manifestation et destruction nationale » (jeu de mots autour de « demo » : demolition and demonstration) appelée par deux syndicats universitaires. Récits et photos (1, 2, 3) et vidéo de l’entrée des manifestants dans le siège du parti conservateur.
L’immeuble du quartier général du parti conservateur a été occupé et en grande partie saccagé, et des manifestant-e-s ont occupé le toit, à partir duquel illes ont fait une déclaration :
Nous nous opposons à toutes les réductions budgétaires et nous sommes solidaires des travailleurs du secteur public, et toutes les personnes pauvres, handicapées, âgées et les travailleurs. Nous occupons le toit en opposition à la marchandisation de l’éducation imposée par la coalition gouvernementale, l’aide aux plus riches et l’attaque des plus pauvres. Nous appelons à l’action directe contre ces réductions bugétaires. C’est seulement le début d’une résistance à la destruction de notre système éducatif et nos services publics.
Plus tard, Parliament Square a à nouveau été occupée par l’Open University et jeudi, la campagne contre les frais d’inscription et les coupes budgétaires appelle à un rassemblement contre les personnes arrêtées tandis qu’un blog contre la répression a été mis en place.
Une trentaine de personnes a été arrêtée suite au saccage du siège conservateur, et des appels ont même été passé dans la presse pour reconnaître et dénoncer des manifestant-e-s. Un appel à la solidarité et à l’unité du mouvement face à une campagne de presse contre « les casseurs » a été largement diffusé. Voici une traduction parue sur ArticleXI :
Nous avons besoin d’unité
« La manifestation nationale de mercredi organisée par le NCUS/UCU [2] qui a mobilisé 50 000 personnes a été une magnifique démonstration de force en réponse aux attaques sauvages des conservateurs et démocrates contre l’éducation. Les tories veulent opérer d’énormes coupes, introduire des droits d’inscription de 9 000 livres et des coupes dans l’EMA (système de financement des études N.d.T.). Ces attaques vont fermer les portes de l’éducation supérieure et de la formation continue à des générations de jeunes.
Durant la manifestation, plus de 5 000 étudiants ont montré leur détermination à défendre l’avenir de l’éducation en occupant le quartier général du parti conservateur et sa cour pendant plusieurs heures. L’humeur était à la gaieté, avec des slogans, des chants et des feux. Mais 32 personnes au moins sont maintenant arrêtées, et la police et les médias semblent sur le point de lancer une chasse aux sorcières condamnant des manifestants pacifiques présentés comme "criminels" et "violents".
On fait beaucoup d’histoires pour quelques vitres cassées durant la manifestation, mais les vrais vandales sont ceux qui mènent une guerre contre notre système éducatif.
Nous rejetons toute tentative de caractériser l’occupation de l’immeuble Millbank comme minoritaire, "extrémiste" ou non-représentative de notre mouvement.
Nous saluons le fait que des milliers d’étudiants ont voulu envoyer aux Tories le message que nous nous battrons pour gagner. Les occupations sont une longue tradition établie dans le mouvement étudiant, et devraient être défendues. C’est ce genre d’actions en France et en Grèce qui ont été une inspiration pour beaucoup d’ouvriers et d’étudiants en Grande-Bretagne, confrontés à une énorme attaque contre l’emploi, les prestations sociales, le logement et le secteur public.Nous sommes aux côtés des manifestants, et de quiconque subit une répression à cause de la manifestation. »
D’autres textes, parus notamment sur le site de la contestation des restrictions budgétaires, Anticuts.com, font vraiment écho à ce qu’il a pu se passer en France ces dernières semaines et à la notion de casseurs. On peut lire notamment « La violence d’une minorité ? Les raisons pour lesquelles nous devrions féliciter les manifestants de Millbank » (Millbank étant le surnom du QG des conservateurs).
Le blog Anthropologie du présent a également rassemblé de nombreux articles de la presse marchande anglaise et des vidéos sur cette journée du mercredi 10 novembre.
D’Athènes à Londres en passant par Lyon, nous ne paierons pas leur crise !
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