Mise à jours 9/05 à 15h30 : Lors de leur conférence de Presse, les identitaires ont appelé leurs partisans à se réunir place St Jean le 14 mai. Les déplacements depuis d’autres villes sont maintenus. La mobilisation antifasciste continue.
L’ivresse de la com’ fait perdre les pédales aux identitaires et saoule les journalistes
Si la tenue d’une conférence de presse lundi 9 mai était annoncée depuis la fin de la semaine sur les différents sites identitaires, afin de sauver la mise médiatique, l’invitation précise a été envoyée uniquement à la presse, précisant le lieu mais aussi la présence d’Arnaud Gouillon, « candidat » identitaire à la présidentielle (présenté comme le candidat « européen de souche », dixit le Bloc identitaire, dont le choix repose apparemment plus sur le patrimoine génétique consanguin que l’éloquence, également nommé en interne « Arnaud Couillon » pour sa vivacité d’esprit) ainsi que celle de Fabrice Robert, ancienne figure d’Unité Radicale, actuel président du Bloc Identitaire bien connu dans le Rhône, qui lui tient souvent la main en conférence de presse.
Ladite invitation envoyée à la presse, intitulée « cochons interdits, mais cochons insoumis » et envoyée hier midi 4 fois (ils tremblotaient un peu en appuyant sur « envoyer » ? ou alors ils tentaient de montrer qu’ils étaient pleins ?) vaut le détour : en-tête avec un fond rose et un petit cochon stylisé pour cacher le fond agressif, xénophobe et islamophobe de leurs activités. Les cochons « insoumis », bichette c’est trop touchant, trop rebelle.
Le communiqué révèle également - tout en demandant que les journalistes ne la diffusent pas pour « raisons de sécurité » - l’adresse exacte du local des identitaires où se tiendra la conférence de presse : c’est donc bien Montée du Change, toute petite rue derrière la place du Change, dans le Vieux Lyon. Local effectivement proche comme on le soupçonnait de la place du Change, ce serait donc bien celui dont sont sortis les identitaires pour le lynchage du 9 avril après la manifestation antifasciste. L’année dernière, des militants syndicalistes, simplement reconnus pour s’être exprimés à la télé, avaient déjà été lynchés à St Jean.
Enfin, leur mail fournit une généalogie éloquente de leur monomanie : l’Islam. Présentée sous des atours rigolos, la marche des cochons clôture dans leur communiqué la liste des actions xénophobes qu’ils ont menées : soupes populaires pour les personnes sans-abri mais uniquement avec du cochon, apéro saucisson-pinard volontairement excluant [1]. etc. (Voir encart fin d’article).
Une conférence pour tenter de rattraper le coup en abusant les journalistes
Avec des troupes militantes particulièrement faibles, la seule stratégie des identitaires est d’occuper le terrain médiatique. Ils comptent pour cela sur la complicité involontaire des journalistes. La semaine dernière, ils ont spammé les forums internet du Progrès en prenant différentes identités pour faire croire qu’un mouvement d’opinion soutenait leur initiative, poussant l’un des rédacteurs en chef à faire une mise au point dans le journal.
La meilleure réponse des journalistes serait d’ignorer les effets de communication (xénophobe) d’un groupe d’une quinzaine de personnes à Lyon.
Par ailleurs, la présence à cette conférence de presse d’Arnaud Gouillon et de Fabrice Robert montre bien que ces derniers tentent de rattraper la situation actuelle à leur avantage, en occupant l’espace médiatique, ce qui permettrait notamment de relancer la course de leur « candidat pour les présidentielles » si mal parti. Il y a donc fort à parier que les identitaires, ne pouvant tomber dans un affrontement radical avec la préfecture - institutionnalisation et com oblige - mais ne pouvant non plus accepter un échec pur et simple - au risque de voir les plus radicaux continuer à les quitter -, pencheront pour une solution intermediaire, du rassemblement symbolique dans le Vieux Lyon à la promenade limitée à St Jean, en jouant les victimes résistantes et insoumises. Leurs troupes violentes et venues de toute la France (bon ça fait 200 personnes maximum) seront présentes en ville et nécessiteront assurément la mobilisation de tous et toutes pendant le week-end, pour que de nouvelles agressions comme celles que connaît Lyon depuis un an n’aient pas lieu.
Faire tomber le « vernis » des identitaires. Lutter contre le racisme. Eliminer la peste xénophobe
Par conséquent :
1. Appel à toutes les personnes qui se sont senties insultées ou mises en danger à se présenter à la conférence de presse qui aura lieu à 14 h ? C’est plus rigolo que de demander aux journalistes de « boycotter » cette parodie. Allons-y à plein pour gratter le vernis « respectable » et inoffensif. Et n’oublions pas nos appareils photos, ça facilitera les identifications d’auteurs de violences dans le Vieux-Lyon, lors des prochains incidents prévisibles et déjà récurrents depuis leur installation dans le quartier.
Vous pouvez aussi aller (en groupe de préférence) demander des explications lors des ouvertures de ce local censé être « secret » (voir sur leur site les annonces des différentes activités : la « torgnole », etc.).
2. Appel à toutes les personnes qui refusent la confiscation de l’histoire lyonnaise par une bande de tarés : local nommé « la traboule », la gastronomie lyonnaise, la révolte prolétaire de « La Rebeyne », etc. L’histoire lyonnaise est d’abord une histoire ouvrière et d’insoumission, de gens qui apprécient la vie et non d’excités racistes, une terre d’accueil, d’immigration, et de métissage [2], depuis des siècles et des siècles. Les traboules étaient utilisées par les résistants dans le Vieux Lyon et sur les Pentes de la Croix-Rousse, que les descendants des nazis et des fascistes récupèrent ce nom est tout simplement intolérable. Leurs potes nazis avec lesquels ils organisent coups de poing et manifs ont au moins eu l’honnêteté de s’installer « Impasse de l’Asphalte », au nom plus approprié.
3. Appel aux personnes du quartier, aux groupes antiracistes, aux personnes de confession musulmane, aux groupes d’anciens résistants etc. à tout faire pour obtenir la fermeture dans les plus brefs délais de ce local.
Pas de fasciste dans nos quartiers
pas de quartiers pour les fascistes.
Des lyonnais, résolument antifascistes.
Faites tourner.
Derrière la communication, la réalité des identitaires c’est ...
Voir les 8 premières minutes du documentaire « Ascenseur pour les fachos » (Canal+) qui traitent justement des identitaires, de leur stratégie et de leurs liens avec les néo-fasciste italiens :
Pour ceux qui auraient encore des doutes, quelques spécimens particulièrement chargés sont présentés sur fafwatch : en photo avec les t-shirt des identitaires ou encore La tirelire des identitaires.
Obsession de l’Islam ?
Un petit rappel est nécessaire pour aller au-délà de la communication actuelle des identitaires : s’il est facile de retrouver les référents idéologiques de ce groupuscule d’extrême-droite (GRECE, Nouvelle droite, etc.) il est encore plus facile de s’apercevoir du caractère monomaniaque de leur actions. Les identitaires, depuis leur refondation sur les cendres d’Unité Radicale (déjà dirigée par Fabrice Robert), axent leurs actions sur l’Islam, sa prétendue omniprésence dans la société française, et surtout sur un aspect absurde et discriminatoire : la volonté de "combattre l’islam par le cochon" (sic). On les a donc retrouvés ces dernières années derrière la "Soupe aux cochons", volontairement excluante, organisée par leur paravant "Solidarité des Français - SdF " (re-sic), ou encore à la source des apéros saucissons-pinards censés être organisés par des citoyens lambda, qui, à défaut d’avoir rassemblé plus d’une dizaine de personnes à Lyon, ont fait les gros titres des JT. Pour finir sur leur obsession de l’Islam, rappellons les Assises internationales contre l’islamisation de l’Europe.
Ah la métapolitique [3], c’est un vernis qui craque facilement !
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