À Lyon , le 1er arrondissement sous pression policière

3495 visites

Ces derniers temps, la Brigade Anti Criminalité qui sévit dans le premier arrondissement de Lyon s’est illustrée dans plusieurs agressions envers les populations que la politique municipale souhaiterait expulser des pentes de la Croix-Rousse en voie avancée d’embourgeoisement.

JPEG - 5.9 ko

Début juin, vers une heure du matin, Samir sortait son chien avant d’aller se coucher. Il tombe sur les flics de la BAC, qui l’ont déjà croisé dans le quartier mais qui lui demandent quand même ses papiers. Mais voilà, Samir ne s’était pas dit avant de sortir que promener son chien devant chez lui nécessitait de pouvoir justifier son identité. Donc les lardus, pour le plaisir et parce que c’est la consigne, l’embarque, en refusant qu’il ramène son chien qui finit à la fourrière. Il atterrit au commissariat place Sathonay, puis les flics décident de l’emmener faire une petite ballade, il le font monter dans leur voiture, pieds et mains menottés. Les insultes, les coups et les crachats pleuvent, alors qu’il ne sait pas où il est conduit, les flics lui maintenant la tête au sol dans la voiture, et quand ils le sortent, c’est aussi avec la tête face au sol, si bien qu’il ne sait pas où il s’est retrouvé.
De retour place Sathonay, il voit un médecin et un avocat, qui sont là pour faire de la figuration, le médecin ne lui fournissant même pas les médicaments qu’ils doit prendre matin et soir. Par contre, les flics, toujours les mêmes, lui amènent ... une dose d’héroïne, en l’accusant de l’avoir détenu, ce qui est faux. Jusqu’ici on connaissait la méthode qui consistait à accuser d’outrage et rébellion pour couvrir les passages à tabac (d’ailleurs Samir n’y coupera pas, un des flics lui réclamant des dommages et intérêts pour une pseudo ITT de 6 jours), maintenant la police innove, et c’est en glissant des « parachutes » (terme désignant une dose d’héroïne) dans les poches de ses victimes qu’elle croit se protéger.

Salvatore Cirincione, ancien militant des Brigades Rouges, habitant en France depuis 15 ans et tout à fait en règle, est arrêté jeudi 22 septembre vers 23h30 alors que le véhicule de la BAC vient d’emboutir le sien. Après l’avoir violemment menotté pour des prétextes imaginaires (délit de fuite alors qu’il a garé sa voiture à une dizaine de mètres) en braquant au flashball les personnes présentes sur la place Colbert qui tentaient de lui venir en aide, et l’avoir trimbalé entre le commissariat du premier arrondissement, le commissariat central et l’hôpital (Salvatore est handicapé à 80% et est sujet à des malaises cardiaques) les pandores décident de “s’amuser un peu” avec lui. Ils partent à 150 km/h, en le jetant contre les portières dans les virages (Salvatore est le seul à n’avoir pas sa ceinture de sécurité et bien sûr est menotté au point de ne plus sentir ses mains) et lui annoncent qu’ils vont le livrer au carabiniers italiens.
Après s’être engagés sur l’autoroute, ils prennent la première sortie, le ramènent et le laissent au commissariat, non sans l’avoir prévenu « on se retrouvera sale rouge » en esquissant le salut nazi. Vers 5 ou 6 heures du matin, il fait un malaise ; les policiers qui le gardent alors prennent peur, d’autant que plusieurs personnes avaient appelé le commissariat pour prendre de ses nouvelles en mentionnant ses problèmes de santé, et ils appellent le SAMU. Salvatore est alors conduit à l’hôpital sur les ordres du médecin, qui affirme que s’il « ne l’emmène pas tout de suite, il peut y passer ».
Depuis, Salvatore qui est retourné au commissariat signer sa fin de garde à vue, n’est accusé de rien.

Deux jours plus tard, c’est le fils d’une famille gérante d’un kebab dans le premier arrondissement qui recevait un coup de tâser, encore une fois de la part de la BAC, qui intervenait après une petite embrouille, règlée sans elle.

JPEG - 83.2 ko

Ces pratiques policières ne relèvent pas de dysfonctionnements individuels de nostalgiques des milices fascistes, mais bien d’une politique de « pacification » (au sens « algérien » du terme) des derniers quartiers populaires de Lyon, soutenue par une municipalité qui rêve d’une ville remplie de bobos qui vont à vélo’v consommer (équitable) dans des bars branchés, en souriant aux caméras.

Pour s’organiser dans nos quartiers pour faire face au contrôle policier de nos vies, chacunE est invitéE à venir témoigner, débattre et inventer de nouvelles formes de résistances le 22 octobre à 15 h à l’ESGC, 44 rue Georges, à la rencontre organisée par Témoins, le réseau Résistons Ensemble et l’Observatoire des Libertés Publiques.

Témoins

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info