Agressions d’extrême-droite : Lyon Cap’ ment, invente et torture les faits

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Ce qui s’est passé samedi dernier n’est sans doute pas évident à comprendre pour quelqu’un de complètement étranger aux questions d’extrême-droite ou aux mouvements alternatifs anti-autoritaires, surtout sans enquêter et en bricolant une histoire à partir des infos qu’on chope chez les flics, mais Lyon Capitale vient aujourd’hui de commettre l’un des chefs-d’oeuvre d’approximation et d’invention de l’histoire de la presse lyonnaise. Ce ne serait pas grave si l’histoire n’était tragique.

Dans un article intitulé Coups de battes de base-ball : cinq militants d’extrême droite mis en examen, les deux auteurs, Lucie Blanchard et Fabien Fournier ont réussi à renvoyer dos à dos "extrême-gauche" et "extrême-droite" (ah ma bonne dame, c’est bien connu, les extrêmes…) alors que des personnes ont été violemment et gratuitement agressées en revenant d’un concert par des nervis nazillons armés lors d’un véritable guet-apens. Pour Lyon Cap’, se faire tabasser par l’extrême-droite quand on est "d’extrême-gauche" c’est un peu normal en somme. Il leur aurait entre autres suffi de lire Rebellyon pour en savoir un peu plus sur le contexte de cette soirée, et d’une montée inquiétante des violences d’extrême-droite contre les anti-racistes et antifascistes, qui avait motivé une manifestation de plusieurs milliers de personnes au printemps dernier.

Pour Blanchard et Fournier, arriver en courant sur un parking où des amis gisent en sang par terre, alertés par des cris et des bruits de coups, et se dire que les crânes rasés qui s’engouffrent rapidement dans leur caisse à quelques mètres de là y sont pour quelque chose, c’est aussi, de la même manière, une agression "gratuite". 1 partout balle au centre. En fait il existe une simple plainte pour le pare-brise de cette voiture, qui ne devrait pas avoir de suites d’après la police au vu du contexte.

Sinon on les remercie de redonner l’adresse du squat où était organisé le concert après lequel les personnes ont été agressées (on imagine la scène « Vas-y, note l’adresse, Fabien ! ça fait grave investigation si on donne l’adresse du squat !- Ah ouais, t’as trop raison Lucie »). Au fait, c’est rue des Bienvenus. Le lieu du concert était annoncé publiquement, sur Rebellyon notamment. Mais non, contrairement à ce qui est écrit dans leur article, ce squat n’a jamais eu l’intention de devenir un centre social autogéré. Et au bout de 6 ans d’existence, il n’est toujours pas "d’extrême-gauche" mais le logement de travailleurs/ses très précaires, d’étudiantEs, de glandeurs à mi-temps et de plusieurs chats, loin d’être tous actifs politiquement…

Par ailleurs, nous sommes heureux de voir que Blanchard et Fournier reprennent les mêmes catégories "journalistiques" (le réseau « anarcho-libertaire ») que le glorieux Daubé (Dauphiné Libéré), notre maître à tous et toutes en terme d’information de qualité, qu’ils lisent apparemment plus que le quotidien local. Leur "scoop" a en effet un sacré goût frelaté : cette affaire (puisqu’il faut l’appeler comme ça), a déjà fait l’objet de trois articles en une semaine dans Le Progrès ! En cherchant bien, on en trouve un de scoop dans leur papier : "une vingtaine d’arrestations dans les deux communautés". En fait il n’y a eu aucune arrestation du côté antifasciste. Aucune inculpation. Aucune audition à part celles des témoins de l’agression. Sérieux, ça fait peur un tel degré d’incompétence. Là on le remarque parce qu’on est au courant de l’histoire, mais en fait c’est tous les jours comme ça ce journal ?

Rappelons plus sérieusement que cette agression fait suite à une longue série de violences physiques d’extrême-droite sur Lyon ces derniers mois, à des appels à violence contre des syndicalistes sur des sites "identitaires", à des photos de militants diffusés avec leurs noms et prénoms… Des personnes travaillent actuellement à l’établissement des faits tels qu’ils se sont déroulés lors de cette soirée atroce où l’une de nos camarades a failli y rester. Nous laissons les grattes-papiers sensationnalistes, sans mémoire et sans honte de Lyon Capitale à leur infâme gagne-misère. Nous nous en souviendrons.

Mais ce serait-y pas l’actuel manque de personnel à Lyon Cap’ qui ferait recopier de travers les ragots de la préfecture ?

Mise à jour mercredi 26 janvier 17 h : on a retrouvé le scoop de Lyon Cap’ !

L’article était un peu étrange, et donnait une part importante à ce qui apparaît aux flics comme insignifiant : l’affaire de la deuxième plainte, celle au sujet de la voiture qui aurait été caillassée par les antifas. Les flics y accordant très peu d’importance, sa mise en valeur dans l’article de Lyon Cap’ nous interrogeait. Nous savons maintenant pourquoi, de sources concordantes. Fabien Fournier, le 15 janvier, de retour du stade de Gerland, était dans cette voiture, sur le lieu de l’agression, "par hasard", en compagnie de supporters. D’où sa connaissance très particulière du dossier. Ceci explique cela, mais pas encore tout. Notamment pourquoi ne pas l’avoir précisé dans l’article ?

P.-S.

PS : Depuis, le passage sur le lieu du concert a été légèrement modifié dans l’article de Lyon Cap’.

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  • Le 22 février 2011 à 22:20, par Papseudo

    ... Hé, Rebellyon, faites gaffe à ne pas reproduire les erreurs de syntaxe que commet cette « Anna » ou quiconque se cache derrière cet aimable prénom : lorsqu’ « elle » parle de la « subjectivité qui ne vous étouffe pas » elle veut évidemment dire le contraire, l’objectivité. Alors ne répondez pas avec les mêmes approximations, il en va de votre crédibilité !

    Ne vous méprenez pas : ce n’est pas une remontrance de vieille prof puriste que je vous adresse. Chacun de nos mots a son poids, son importance ; il ne faut pas faire comme s’ils étaient quantités négligeables. Les mots sont nos armes : affûtons-les, graissons-les, maintenons-les en bon état et exempts de défauts, ils nous aideront à porter des coups là où ça fait mal face à la barbarie (grammaticale ou autre) ...

  • Le 10 février 2011 à 12:40, par blazou

    L’ennui, Anna, c’est que la majorité des gens estiment que, en échelle de valeur si tu veut miser sur l’objectivité, une vitre ne vaut pas de massacrer tout un groupe de personnes. En plus comment vas-tu prouver de quelle manière cette « agression » a voiture c’est produite ? Cela pourrais très bien être un coup de batte pour se donner un bon alibi, alors ton adage... Sache simplement que tu peut vivre toute ta vie selon ses principes mais que tu ne pourra jamais être a l’abri d’une violence que t’imposera une personne qui s’en branle.

  • Le 9 février 2011 à 18:27, par Anna

    Peut-être allez-vous mieux comprendre ma position grâce à l’adage populaire suivant : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l’on te fasse. », niveau CM2

  • Le 7 février 2011 à 23:52, par toulonnais

    Anna dit :

    « N’est-ce pas justement de diffamation dont vous souffrez lorsque les médias ou l’opinion publique taxe les sympathisants d’extrême gauche d’excitateurs ou d’anarchistes ? »

    Pour l’accusation d’anarchistes, on assume sans problème, en fait.

     :-)

  • Le 7 février 2011 à 16:34, par Réponse à Anna

    Bonjour, quel que soit votre avis sur Rebellyon, il paraît étonnant voire malhonnête de nous taxer de diffamation dans cet article.

    Le fait est que l’un des deux auteurs de l’article incriminé était présent au moment des faits, qu’il (ou ses potes présents avec lui dans la voiture, nous ne savons pas encore) a porté plainte contre des camarades, qu’il a ensuite relaté l’incident (en le grossissant) dans les colonnes de son journal, mais qu’à aucun moment il n’a informé ses lecteurs de son implication au minimum judiciaire (donc partisane) dans cette affaire.

    Quand on veut être discret, on ne claironne pas sur les toits sa participation à de tels événements (nous avons plusieurs témoignages concordants) pour ensuite le taire dans un article grand public pour faire passer sa version des faits.

    Enfin, nous sommes heureux de voir que la subjectivité ne vous étouffe pas non plus particulièrement quand vous évoquez une « lourde agression ». Il y a un moment où il faut remettre les pieds sur terre : il ne s’agit que d’une vitre de voiture brisée, fusse-t-elle un événement sans précédent dans la carrière d’un journaliste de bureau.

  • Le 7 février 2011 à 15:10, par Anna

    Bien que je sache que la subjectivité n’est pas ce qui étouffe la ligne éditoriale de ce site d’info, je trouve extrémement grave de faire preuve de diffamation envers une personne qui se retrouve victime d’une lourde agression.
    N’est-ce pas justement de diffamation dont vous souffrez lorsque les médias ou l’opinion publique taxe les sympathisants d’extrême gauche d’excitateurs ou d’anarchistes ?
    Toutes les situations peuvent subir des interprétations diverses mais votre déontologie est remise en cause à partir du moment où vous injuriez un individu sans preuves tangibles.

  • Le 26 janvier 2011 à 21:18, par ploum

    Si le journaliste était dans la voiture « caillassé » c’est qu’il était déjà dans la station essence soit lors de l’agression, tout du moins quelques minutes après, et très très probablement lors de la prise en charge des deux agressés par les pompiers. Et ce brave journaliste attend une semaine avant de sortir un mauvais papier sur des évènements qu’il connait depuis le soir même ? Il le tenait pourtant son « scoop » !

    De toute façon le communiqué de presse était dans la boite mail des journalistes en même temps que sa publication sur rebellyon, non ? Donc dès dimanche soir ou lundi matin. Si en plus il porte plaine pour la voiture, il est au courant depuis bien longtemps, ça en fait du temps pour préparer un article pourtant si mauvais !

  • Le 26 janvier 2011 à 12:01

    Lyon Cap ne veut pas vous faire de pub : il ne donne pas le lien vers votre site.
    Vous devriez faire pareil avec le lien vers leur article, coupez l’url d’un espace entre le nom de domaine et l’extension : « http://www.lyoncapitale - .fr » afin que les moteurs de rechercheurs ne prennent pas en compte ce lien (et fassent donc remonter lyon capitale dans les résultats de recherche).
    C’est stupide mais il faudrait le faire systématiquement, et eux le font.

  • Le 26 janvier 2011 à 11:55, par //

    Franchement vu la ligne éditoriale de Lyon capitale il faut pas s’étonner que leurs journaleux soient des incapables.
    En attendant cela soulève un autre problème qui est la subjectivité de tous les médias dès qu’une « affaire » concerne les militants de gauche radicale.
    Sans arrêt nous sommes présentés comme « l’ennemi de l’intérieur » et une circulaire de Dati demandait de confier toute affaire concernant leur si chère « ultra gauche » aux brigades anti terroristes et c’est comme ça que des personnes finissent par se taper 96 heures de garde à vue pour des affiches ou du verre brisé ce qui est aberrant.

    Si on regarde un peu la recrudescence des violences d’extrême droite ces derniers temps on peut s’étonner de l’apparente sympathie dont ils bénéficient dans la classe dirigeante et on parle de faits graves , un meurtre à marseille , une tentative de meurtre le week end dernier à villeurbanne , une tentative d’assassinat de chirac...

    Bon c’est sur que la moitié du gouvernement a fait partie de mouvement du style « occident » donc faut pas s’étonner mais ça reste quand même a gerber.

  • Le 25 janvier 2011 à 23:32, par dissent

    Aussi rebellyon est mentionné dans l’article mais jamais cité.. « Plusieurs personnes ont violemment été prises à partie sur le trajet de la soirée entre le métro et le lieu du concert », précise un article cosigné par plusieurs associations de gauche sur Internet".
    C’est marrant

  • Le 25 janvier 2011 à 19:46

    Bon article, même si le truc le plus crapuleu n’a pas été relever : lyon cap dit qu’il s’agit d’un reglement de compte. Sinon, ils ont déjà viré l’article de la une et fermé les coms.

  • Le 25 janvier 2011 à 16:58, par fantomette

    les références aux Bienvenues viennent d’être corrigées sur l’article par Lyon Capitale

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