La France nucléaire, vous y tenez ? Nous, non. C’est pourquoi nous refusons de nous asseoir autour de la table du débat public sur le « plan national de gestion des matières et déchets radioactifs ». Nous refusons d’être les élèves raisonnables acceptant le dialogue, cherchant le compromis lorsque l’on sait que ni nous (opposant.e.s de bure) ni eux (l’État) ne souhaitons changer de position. Nous préférons donc l’école buissonnière plutôt qu’accepter l’invitation à ce « dîner de cons ».
En d’autres mots, nous ne serons pas les garants démocratiques validant la poursuite du nucléaire en France. Nous ne souhaitons pas leur présenter nos arguments ni entendre les leurs. Il n’y a pas de compromis à nos yeux, nous demandons l’arrêt immédiat du nucléaire, avec comme premières mesures le non-démarrage de l’EPR de Flamanville et l’annulation de l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure.
Est-il si déraisonnable de refuser une mascarade lorsque l’on en voit une ? Nous retenons les leçons de notre collaboration avec les institutions nationales. Les débats publics de 2006 sur l’EPR de Flamanville et ceux de 2005 et 2013 sur la question des déchets, ont épuisé notre stock de naïveté. Nous avons parlé, suivi les règles de leur jeu mais l’État n’a pas écouté.
À Bure, nous apprenons quotidiennement que l’on ne peut accorder aucune confiance aux dirigeant.e.s, à leur police et à leur justice. Sur place, les opposants et opposantes sont surveillées, étouffées, envoyées en taule, interdites de territoire, mises sous contrôle judiciaire. D’un côté l’État humilie et emprisonne la revendication et de l’autre, il nous invite à partager des langues de chat. Non merci, j’ai piscine.
Ce que nous souhaitons, c’est discuter avec les non-dirigeant.e.s, avec celles et ceux qui pensent ne pas avoir leur mot à dire sur le nucléaire, avec les travailleurs et travailleuses du nucléaire, avec les voisins des centrales, avec les victimes présentes et futures.
C’est de cette envie qu’est né l’Atomik Tour. Nous sommes partis de Bure en janvier pour y revenir en août. Durant ces sept mois, nous nous arrêtons dans une cinquantaine de villes réparties sur tout le territoire pour rencontrer, discuter et questionner : « La France nucléaire, vous y tenez ? » À cette question, la réponse majoritaire est le non. Les Françaises et Français ne sont pas dupes sur cette énergie, mais cinquante ans de propagande ont empêché d’accepter l’idée qu’une vie sans énergie nucléaire est possible. On remarque que le oui est en tête aux abords des centrales atomiques, des arsenaux militaires et des centres de traitement nucléaire, qui ont un pied dans chaque foyer en contrôlant l’emploi et la culture.
L’Atomik Tour 2019 n’est que le début d’une nouvelle façon pour nous de militer contre le nucléaire. La répression locale, l’association de malfaiteurs et les interdictions de territoires rendent la lutte à Bure très difficile. En faisant naître cet aspect nomade de la lutte contre Cigéo, nous faisons coup double. Un, nous contournons les interdictions qui nous isolent, et ensuite nous contribuons à tisser la toile des initiatives antinucléaires et pas que.
Venez à notre rencontre les 13 et 14 mai :
Lundi 13 mai à partir de 18h30 : Apéro-discussion "Le nucléaire vraie fausse solution" (Les Ateliers, Lyon 4e)
Mardi 14 mai de 12h à 15h : Partage de paroles Place Sathonay (Lyon 1e)
Mardi 14 mai à 20h : Projection "Retour à la normale" suivie d’un débat (Mairie du 1e arrondissement)
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