Nous faisons le constat d’un tournant particulièrement inquiétant dans notre secteur.
D’une part à travers des coupes budgétaires qui menacent directement nos emplois et nos créations mais aussi l’accès du public à une offre culturelle abordable pour tou⋅tes. Ces coupes fragilisent en effet de petites et moyennes structures qui proposent entre autres des ateliers créatifs ou des représentations dans des cadres habituellement non dédiés au spectacle ou à l’art (écoles, prisons, espace public etc.) et dans la perspective de développer un véritable service public de la culture. Notre protection sociale est également attaquée à travers le projet de loi de financement de la sécurité sociale et la réforme du RSA qui viennent aggraver une situation déjà critique pour certain·es, qu’il s’agisse de l’accès aux arrêts de travail ou à l’assurance chômage (inexistante en ce qui concerne les artistes-auteurices).
D’autre part, au-delà de ces attaques directes contre nos conditions de vie, c’est la volonté idéologique d’imposer une culture unique, façonnée par et pour celles et ceux qui ont le pouvoir, qui nous inquiète particulièrement. Derrière ces soi-disant politiques culturelles, c’est bien une idéologie d’arrière-garde, libérale, raciste, rétrograde qui ne se cache même plus. En Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez déroule des ponts d’or à Michelin (qui licencie pourtant à tour de bras) en finançant les politiques culturelles paternalistes du groupe. Dans un contexte général de montée des idées d’extrême-droite, ces signaux ne sont pas anodins. Ce dimanche 16 février encore des nervis nazis ont attaqué une conférence antifasciste à coups de couteau faisant plusieurs blessés graves. Bruno Retailleau n’a eu comme seule réponse que de renvoyer dos à dos « extrême droite et ultra-gauche ». Nous exprimons toute notre solidarité aux camarades attaqués.
Nous pensons qu’il est essentiel de nous mobiliser en tant que travailleur⋅euses des arts et de la culture dans cette bataille idéologique en portant les idées antifascistes, internationalistes, de solidarité mais aussi en s’organisant pour défendre nos conditions matérielles d’existence. L’agitation réactionnaire et les politiques austéritaires sont les deux jambes du même corps en marche. L’extrême droite accompagne et soutient les politiques austéritaires depuis toujours : dans notre secteur, dans le service public et plus généralement
contre les plus précaires d’entre nous, en particulier les minorités de genre, les personnes marginalisées en fonction de leur handicap réel ou supposé, les personnes racisées etc.
Les capitalistes nous attaquent de toute part : nous devons riposter sur tous les fronts.
Retrouvons-nous en Assemblée générale pour préparer la riposte le mardi 11 mars, 18h à la Bourse du travail de Lyon en vue d’une grande journée de mobilisation le 20 mars !
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