Après plus d’un mois de contestation de ce projet malfaisant que constitue le CPE et qui est passé en force au Parlement de manière toute napoléonienne, Galouzeau de Villepin a donc déclaré hier dimanche 12 mars sur TF1 qu’il ne reculerait pas, se contentant au cours d’une intervention confuse de promettre quelques sucettes : possibilité d’être accompagné-e par un référent pendant les 2 ans duCPE, complément de rémunération de 3 mois en cas de rupture de contrat et des rendez-vous tous les 6 mois avec les « partenaires sociaux » qu’il a jusqu’alors méprisés.
Derrière l’unanimité de façade, on voit bien les craquements de la propre majorité du 1er ministre : à l’exception de de Robien qui sévit à l’Education Nationale, l’UDF est contre le CPE, et si Sarkozy soutient du bout des lèvres le projet parce qu’il a compris qu’il risque de perdre des plumes si de Villepin « plonge », il envoie son affidé de Charette dans les médias pour dire tout le mal qu’il pense de cette loi. Et malgré le « serrage de boulons », filtre la grogne des députés de droite qui voient bien que la situation est bien plus désespérée que leurs copains et copines des médias institutionnels ne le montrent. Même chez les présidents d’université qui ne passent pas pour de furieux anarchistes, 4 d’entre eux ont réclamé ce week-end la suspension du projet...
Mine de rien, derrière ses rodomontades, la gôche plurielle, elle, se frotte les mains puisque depuis le référendum de 2005, elle ne rêve qu’aux élections de 2007 et 2008 où elle pense reprendre les rênes du pays pour « adoucir » la mondialisation capitaliste néo-libérale qu’elle ne remet pas de toute façon en cause dans son principe. Rappelons-nous que Jospin a plus privatisé l’Économie que Balladur et Juppé réunis ! Et comme d’habitude, elle espère se refaire une virginité avec cette histoire de CPE.
Du côté des syndicats de salarié-es, seules les confédérations de la CNT, Sud, de la FSU et de FO ont jusqu’à présent appelé à des grèves interprofessionnelles ; les autres, en particulier la CGT et la CFDT, se contentant de mobiliser a minima et comptabilisant dans les participant-es aux manifestations contre le CPE leurs membres en grève pour des questions catégorielles, et attendant de voir ce qui se passe cette semaine pour plus ou moins mobiliser le samedi 18 mars.
Quant-à l’UNEF, après avoir longtemps freiné des 4 fers, elle tente maintenant dans les médias de se faire passer pour la tête du mouvement en optant pour un discours plus radical. Comme lors de la création de SOS-Racisme en 1985, de celle de la FIDL en 1987 et de la lutte contre le CIP de 1994, on voit à l’oeuvre le processus de sélection des futurs apparatchiks du PS et du PC.
Seules les actions de cette semaine seront en mesure d’arrêter vraiment la spirale infernale de broyage des citoyens au profit de quelques un-es dans cette société gérontocratique pré-totalitaire où la jeunesse est présentée comme une classe dangereuse et où l’on s’achemine même vers le dépistage des futurs délinquants dès l’âge de 36 mois !
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