Sommaire
Le chant des Canuts
A las barricadas
La Semaine sanglante
L’Internationale
Combien on vous paye ?
Autres
Le chant des Canuts
Histoire lyonnaise oblige, le chant des canuts est bien connu des militants libertaires lyonnais, particulièrement ceux de la Croix-rousse. Écrit en 1894 par Aristide Bruant en hommage aux Canuts de 1831, c’est LE chant de lutte lyonnais.
Pour chanter « veni Creator »
Il faut avoir chasuble d’or (bis)
Nous en tissons pour vous gens de l’Eglise
Et nous pauvres Canuts n’avons pas de chemise.
C’est nous les Canuts,
Nous sommes tous nus.
Pour gouverner il faut avoir
Manteaux et rubans en sautoir (bis)
Nous en tissons pour vous grands de la terre
Mais nous pauvres Canuts, sans drap on nous enterre.
C’est nous les Canuts
Nous sommes tous nus.
Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira (bis)
Nous tisserons le linceul du vieux monde
Et on entend déjà la révolte qui gronde.
C’est nous les Canuts,
Nous n’irons plus nus (bis). »
Un peu d’histoire sur les Canuts à lire sur Rebellyon :
21 novembre 1831 : début de la révolte des canuts
C’est tout le peuple de Lyon qui se révolte le 22 novembre 1831 !
23 novembre 1831 : le peuple de Lyon maître de la ville depuis 3h du matin
Quand les canuts faisaient reculer la troupe ...
9 avril 1834 : début de la 2e révolte des canuts et sa Sanglante semaine
Le 5 mai 1790, les canuts décident « de se gouverner par eux-mêmes » ! ... C’est à Lyon avec Denis Monnet que le syndicalisme est fondé
A las barricadas
Chant de la CNT pendant la révolution espagnole, sur l’air de la Varsovienne, c’est logiquement un chant repris régulièrement dans les cortèges de la CNT lyonnaise, héritière des anarchistes espagnols. Ecrite par Valeriano Orobón Fernández, elle est publié en 1933.
Negras tormentas agitan los aires
Nubes oscuras nos impiden ver.
Aunque nos espere el dolor y la muerte
Contra el enemigo nos llama el deber.
El bien más preciado es la libertad
Hay que defenderla con fe y valor.
Alza la bandera revolucionaria
que del triunfo sin cesar nos lleva en pos
Alza la bandera revolucionaria
que del triunfo sin cesar nos lleva en pos
En pie el pueblo obrero, a la batalla
Hay que derrocar a la reacción.
¡ A las barricadas ! ¡ A las barricadas !
Por el triunfo de la Confederación.
¡ A las barricadas ! ¡ A las barricadas !
Por el triunfo de la Confederación.
La Semaine sanglante
Cette chanson à propos du massacre des communards par les armées versaillaises à la fin de la commune de Paris, est écrite peu après par un chansonnier communard, Jean Baptiste Clément, également auteur du temps des cerises.
Sauf des mouchards et des gendarmes,
On ne voit plus par les chemins,
Que des vieillards tristes en larmes,
Des veuves et des orphelins.
Paris suinte la misère,
Les heureux mêmes sont tremblants.
La mode est aux conseils de guerre,
Et les pavés sont tous sanglants.
Refrain :
Oui mais !
Ça branle dans le manche,
Les mauvais jours finiront.
Et gare ! à la revanche
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Quand tous les pauvres s’y mettront.
Les journaux de l’ex-préfecture
Les flibustiers, les gens tarés,
Les parvenus par aventure,
Les complaisants, les décorés
Gens de Bourse et de coin de rues,
Amants de filles au rebut,
Grouillent comme un tas de verrues,
Sur les cadavres des vaincus.
Refrain -
On traque, on enchaîne, on fusille
Tout ceux qu’on ramasse au hasard.
La mère à côté de sa fille,
L’enfant dans les bras du vieillard.
Les châtiments du drapeau rouge
Sont remplacés par la terreur
De tous les chenapans de bouges,
Valets de rois et d’empereurs.
Refrain -
Nous voilà rendus aux jésuites
Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup.
Il va pleuvoir des eaux bénites,
Les troncs vont faire un argent fou.
Dès demain, en réjouissance
Et Saint-Eustache et l’Opéra
Vont se refaire concurrence,
Et le bagne se peuplera.
Refrain -
Demain les manons, les lorettes
Et les dames des beaux faubourgs
Porteront sur leurs collerettes
Des chassepots et des tambours
On mettra tout au tricolore,
Les plats du jour et les rubans,
Pendant que le héros Pandore
Fera fusiller nos enfants.
Refrain -
Demain les gens de la police
Refleuriront sur le trottoir,
Fiers de leurs états de service,
Et le pistolet en sautoir.
Sans pain, sans travail et sans armes,
Nous allons être gouvernés
Par des mouchards et des gendarmes,
Des sabre-peuple et des curés.
Refrain -
Le peuple au collier de misère
Sera-t-il donc toujours rivé ?
Jusques à quand les gens de guerre
Tiendront-ils le haut du pavé ?
Jusques à quand la Sainte Clique
Nous croira-t-elle un vil bétail ?
À quand enfin la République
De la Justice et du Travail ?
Refrain -
L’Internationale
L’internationale est écrite en 1871 par Eugène Pottier alors qu’il se cache dans Paris après avoir échappé aux massacres de la semaine sanglante, c’est bien sûr de l’AIT qu’il s’agit là. Souvent associé dans l’imaginaire collectif aux communistes, notons que la plupart d’entre eux (PCF, URSS, etc) ne chantent pas le cinquième couplet.
Plus d’info dans un autre article Rebellyon.info, rubrique mémoire : L’internationale chanté pour la première fois le 23 juillet 1888
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère,
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
Foule esclave, debout ! debout !
Le monde va changer de base :
Nous ne sommes rien, soyons tout !
Refrain : (2 fois sur deux airs différents)
C’est la lutte finale
Groupons-nous, et demain,
L’Internationale,
Sera le genre humain.
Il n’est pas de sauveurs suprêmes,
Ni Dieu, ni César, ni tribun,
Producteurs sauvons-nous nous-mêmes !
Décrétons le salut commun !
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer l’esprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer tant qu’il est chaud !
Refrain
L’État comprime et la loi triche,
L’impôt saigne le malheureux ;
Nul devoir ne s’impose au riche,
Le droit du pauvre est un mot creux.
C’est assez languir en tutelle,
L’égalité veut d’autres lois :
« Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
Égaux, pas de devoirs sans droits ! »
Refrain
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail,
Ont-ils jamais fait autre chose,
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande,
Ce qu’il a créé s’est fondu.
En décrétant qu’on le lui rende,
Le peuple ne veut que son dû.
Refrain
Les Rois nous saoulaient de fumées,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en l’air et rompons les rangs !
S’ils s’obstinent, ces cannibales,
A faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux.
Refrain
Ouvriers, Paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs ;
La terre n’appartient qu’aux hommes,
L’oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent !
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours !
Refrain
Combien on vous paye ?
Une chanson un peu oubliée ces derniers temps, qui fait pourtant toujours son petit effet face à la police... Écrit dans les années 1980.
Oh je voyais déjà devant nous les casqués,
Les fusils lance-grenades, et les grands boucliers,
Tout ça pour nous bloquer quand nous n’avions pour nous
Que nos poings, le bon droit, et puis quelques cailloux.
D’abord on s’avançait en frappant dans les mains,
Y en avait parmi eux, de vrais têtes de gamins,
Les regards s’affrontaient, face à face, de tout près,
Eux devaient la boucler, nous pas et on chantait
Allez les gars, combien on vous paye, combien on vous paye pour faire ça ?
Allez les gars, combien on vous paye, combien on vous paye pour faire ça ?
Combien ça vaut, quel est le prix
De te faire détester ainsi
Par tous ces gens qu’tu connais pas,
Qui sans ça n’auraient rien contr’ toi ?
Tu sais, nous on est pas méchants,
On ne grenade pas les enfants.
On nous attaque, on se défend,
Désolé si c’est toi qui prend.
Allez les gars, combien on vous paye, combien on vous paye pour faire ça ?
Allez les gars, combien on vous paye, combien on vous paye pour faire ça ?
Pense que ceux pour qui tu travailles,
Qu’on voit jamais dans la bataille,
Pendant qu’tu encaisses des cailloux,
Empain, Schneider ramassent les sous.
Avoue franchement qu’c’est quand même pas
La vie qu’t’avais rêvée pour toi :
Cogner des gens pour faire tes heures.
T’aurais mieux fait d’rester chômeur.
Allez les gars, combien on vous paye, combien on vous paye pour faire ça ?
Allez les gars, combien on vous paye, combien on vous paye pour faire ça ?
Je ne me fais guère d’illusions
Sur la portée de cette chanson.
Je sais qu’tu vas pas hésiter
Dans deux minutes à m’castagner.
Je sais qu’tu vas pas hésiter,
T’es bien dressé, baratiné,
Mais au moins j’aurai essayé,
Avant les bosses, de te causer.
Allez les gars, combien on vous paye, combien on vous paye pour faire ça ?
Allez les gars, combien on vous paye, combien on vous paye pour faire ça ?
Autres...
Sur Rebellyon :
« Le lendemain du 30 avril... » de Jules Célès
« Le chant des ouvriers » de Pierre Dupont
et sur d’autres sites :
La java des bons enfants
La chanson de Craonne (antimilitarisme oblige)
Bella Ciao
Le triomphe de l’anarchie
La ravachole
L’Estaca
etc
etc
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