Jeudi 19 Janvier - La conservation des fonds : entre pratiques alternatives et institutionnelles
Aux Archives Municipales de Lyon
- 09 h 30 : Anne-Catherine Marin, Mimmo Pucciarelli, Un pont en papier
- 10 h :Michel Chomarat, La presse marginale dans les bibliothèques publiques.
- 10 h 20 : Marie Bourgoin, La fanzinothèque.
- 10 h 40 : Débat.
- 11 h : Isabelle Rivé, Presse clandestine et milieux résistants à Lyon pendant la deuxième guerre.
- 11 h 20 : Franck Veyron, Pratiques originales de collecte et de conservation à la Bibliothèque de documentation international contemporaine.
- 11 h 40 : Marianne Enckell, Un demi-siècle de conservation anarchiste au CIRA.
- 12 h : Débat.
- 12 h 30 : Repas.
Source historiques, modèles et frontières de la presse alternative
- 14 h : Alan Marshall, La technique et la communication… prolongement de la Révolution française.
- 14 h 20 : Roger Bautier, Les implications d’une presse d’opinion : la formation et l’expression de l’opinion.
- 14 h 40 : Benjamin Ferron, La production des idéologies dominées : l’exemple des médias des mouvements sociaux contre la mondialisation néolibérale.
- 15 h : Débat
- 15 h 30 : Benoît Bruant, La presse satirique, tradition et réinvention d’un modèle populaire de contestation.
- 15 h 50 : Patrice Bouveret, La presse alternative : entre contre-information, contestation et expertise.
- 16 h 10 : Débat
Vendredi 20 Janvier - Pluralité des causes, singularité des engagements
Aux Archives Municipales de Lyon
- 10 h 20 : Anne Jacquemot, Revendiquer la reconnaissance des médecines alternatives : une histoire dans la presse d’information en santé.
- 10 h 40 : Laurent Martin, La bande dessinée underground américaine des années 1960 - 1970.
- 11 h : Débat.
- 11 h 20 : Antoine Idier, La presse alternative homosexuelle à Lyon dans les années 1970.
- 11 h 40 : Bérengère Kolly, La femme libre et les soeurs saint-simonienne ; la formulation d’une utopie féministe et sororale dans et par la presse.
- 12 h : Débat.
- 12 h 30 : Repas.
- 14 h : Foued Nasri, L’expérience de Cosmopolis (1982-1984) ou l’histoire des déplacements des réseaux militants lyonnais au tournant des années 1980.
- 14 h 20 : Laurence Corroy, La presse lycéenne : un espace public repensé entre désir d’action émancipatoire et négociation nécessaire.
- 14 h 40 : Débat.
- 15 h 10 : Xavier Riondet : Subjectivisations politiques dans la revue Les cahiers pédagogiques entre 1963 – 1989.
- 15 h 30 : Pierre Sommermeyer, Itinéraire d’un militant, de la ronéo chinoise au web2.
- 16 h : Débat.
Samedi 21 Janvier - Médias alternatifs dans le monde
A la Mairie du Premier Arrondissement
- 10 h : Jean-Michel Rampon, Un registre multidimensionnel : médias alternatifs anglo-saxons et présentations de soi collectives sur internet.
- 10 h 20 : Edgar C. Mbanza, Mutations de la communication sociale en Afrique : les médias alternatifs « formels » en question.
- 10 h 40 : Raffaello Ares Doro, La presse alternative dans l’Italie des années soixante-dix. Le cas du quotidien Lotta Continua.
- 11 h : Débat.
- 11 h 30 : Andrea Lanza, La presse de « l’autonomia creativa » entre ancienne révolution et utopie nouvelle (Italie 1975 – 1979).
- 11 h 50 : Lou Marin, 40 ans de Graswurzelrevolution (1972 - 2012), publication de l’anarchisme non-violent en langue allemande.
- 12 h 10 : Débat.
- 12 h 30 : Repas.
Pratiques, espaces, objets
- 14 h : Joëlle Le Marec, La presse alternative : sciences et société.
- 14 h 20 : Pierre Valentin, Le journal Actuel, ses lecteurs et le mouvement contre-culturel français, 1965-1975.
- 14 h 40 : Thierry Lefebvre, Interférences (1975 – 1981).
- 15 h : Débat
- 15 h 30 : Flavie Holzinger, Le Monde Diplomatique, un modèle « grand public » de presse alternative.
- 15 h 50 : Manus McGrogan, Explosif, éclectique, éphémères : Tout ! Au carrefour des radicalismes 1970-1971
- 16 h 10 : Vincent Chambarlhac, Se retourner sur un imaginaire défait, les Révoltes logiques.
- 16 h 30 : Dominique Mureau : Si votre journal ne vous plaît plus, faîtes le vous-même !
- 17 h : Débat
Présentation
Depuis sa naissance la presse a joué un rôle fondamental dans la vie des sociétés. Elle est rattachée tout à la fois à un idéal de fonctionnement démocratique et aux pratiques de propagande et de gestion des opinions.
L’histoire de la presse papier, puis de la presse en ligne, est liée à ce qui a été décrit par Habermas comme le développement d’un espace public en Europe à partir de la fin du XVIIe siècle. Au sein de cet espace public médiatique, ont émergé des formes de contestation parfois radicales des ordres établis.
C’est une presse souvent qualifiée d’« alternative », de « progressiste » ou d’« utopiste » qui nous intéresse ici dans la mesure où elle porte des valeurs d’émancipation et s’oppose aux mouvements réactionnaires des XXe et XXIe siècles, même si ceux-ci ont également généré une presse s’opposant et/ou contestant l’ordre démocratique ou bien d’autres régimes politiques en place. Nous nous intéressons à la multitude des productions imprimées qui ont attaqué sans relâche la pensée dominante, dénoncé les autoritarismes, rendu compte des multiples expérimentations dans l’engagement quotidien : anti-militarisme, anti-autoritarisme, vie communautaire, féminisme, libération sexuelle, syndicalisme révolutionnaire, écologie, non-violence, solidarité internationale et « contre-culture ». Cette presse anti-autoritaire a contribué activement à la création et multiplication d’espaces critiques originaux.
A partir de ce constat nous pouvons néanmoins développer un questionnement critique et nous demander si elle ne contribue pas aussi au maintien des statu quo idéologiques, ou si elle ne risque pas dans ses modes d’organisation de reproduire des effets de fermeture et des rapports de domination contre lesquels elle lutte.
Ces publications, tantôt restées confidentielles, tantôt devenues des revues ayant pignon sur rue, ont généré des formes d’organisation, des rapports à l’écriture, des esthétiques, qui ont pu incarner des visions du monde. Les recherches graphiques associées ont bouleversé les formes mais aussi les contenus. En outre, les technologies domestiques ont permis de développer des productions non industrielles avec une efficacité remarquable : ronéo, photocopieuse puis imprimantes.
Chercheur-e-s académiques et militant-e-s étudient ces phénomènes, mais exploitent également les fonds patrimoniaux dans des musées, centres d’archives, centres associatifs. C’est cette histoire et ces pratiques associatives et institutionnelles de recherche, de collecte, d’exploitation, et de réinvention que nous cherchons à questionner dans le colloque. Nous voudrions comprendre également en quoi cette presse a contribué à la mise en circulation d’une culture émancipatrice et d’un imaginaire utopique, à son éventuelle reprise plus large dans la société.
Nous nous intéressons au caractère non exclusivement marginal de ces pratiques d’expression qui sont également développées au sein des institutions et dont la description historique dépend aujourd’hui d’institutions patrimoniales et culturelles.
L’enjeu est également pratique : comment faire en sorte que les centres de documentation alternatifs et les institutions publiques (et/ou privées), dédiées à maintenir vivants cette production et les savoirs qu’elle implique, puissent chacun avec leurs propres moyens, selon leur sensibilité, et en toute autonomie enrichir la documentation de cet important volet de la création culturelle et politique ?
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