Ainsi, certains compléments d’infos publiés car comportant des informations permettant à tout à chacun de se faire un avis plus avisé concernant le groupe et sa démarche artistique, nous amènent à présenter nos excuses à leurs fans et au groupe. Quant aux organisateurs de la tournée, si leur communiqué a l’avantage de reposer les choses, la mauvaise fois, les accusations à l’emporte pièce et les parallèles du niveau d’une cour de maternelle dont ils usent et abusent ne nous donnent pas l’envie de les y associer.
Mais clairement nous devons reconnaître un manque de recherche, une erreur d’analyse et une certaine précipitation coupable concernant Death In June et son univers. A trop crier au loup on finit par être inaudible et perdre toute crédibilité. On ne nous y reprendra plus. Mea Culpa
Pour autant, si DIJ est l’objet depuis de nombreuses années de polémiques, qu’ à plusieurs reprises ses concerts ont été annulés et que le groupe a même été black-listé en Allemagne par le passé, c’est bien parce que son concept est difficilement abordable et qu’il joue avec une symbolique faisant référence à l’un des passages les plus traumatisant de l’histoire européenne moderne.
Il est alors plutôt sain selon nous que celui-ci provoque des réactions et cela devrait même contenter le groupe lui-même sachant que sa démarche conceptuelle vise à mettre l’être humain face à ses contradictions. Forcément, en questionnant les facettes obscures de l’être humain en utilisant l’effet miroir, on s’expose à la critique et à des réactions à la hauteur des symboles que l’on manipule. Dans la vie, on récolte ce que l’on sème. En jouant avec la symbolique nazie et en ayant des textes se rapportant au IIIe Reich, que ce soit par provocation, fascination ou par volonté de faire réfléchir/réagir (rayez la ou les mentions fausses), quoi de plus normal que certaines personnes puissent se sentir attaquées dans leurs valeurs quand celles-ci se trouvent à l’opposé de ce que ces symboles portent historiquement ?
Certain-e-s, et notamment les organisateurs de la tournée ont crié à la censure, au musellage de la liberté d’expression et de la liberté artistique. On a échappé à la citation de Voltaire ou aux références à Chomsky. Mais mieux, on a eu droit à un retournement total des valeurs où celles et ceux qui ont voulu s’opposer aux concerts du groupe ont été assimilés à des fascistes. Dans un parallèle plein de mauvaise foi, de colère (à raison peut-être) et de rancœur, certains défenseurs du groupe et les organisateurs ont volontairement oublié les valeurs politiques bien différentes qui animent, par exemple, le collectif du site La Horde et la réactionnaire C. Boutin dans son combat contre le Hellfest.
Il est assez amusant qu’en défendant DIJ les mêmes qui reprochent les conclusions hâtives et les raccourcis faciles s’en donnent à cœur joie dans ce même exercice de style. On voit toujours mieux la paille dans l’œil de son voisin que la poutre que l’on a dans le sien. Rien de tel alors pour qu’un dialogue de sourd et une polémique stérile suive son court. Pour notre part, polémique il n’y a plus, notre jugement a été hâtif, c’est notre côté obscur, l’erreur est humaine.
Collectif Article 31
NB : Notre collectif est bien l’auteur de l’article repris du site La Horde et publié le 20 octobre sur Rebellyon, nous avions homis de le signer. Nous en assumons la responsabilité et il ne serait en être tenu rigueur au site Rebellyon, à ses contributeurs et animateurs. Nos excuses à eux et elles également pour le préjudice.
L’article du 20 Octobre :
Alors que DIJ était programmé dans la salle de concert Le Petit Bain à Paris le 30 Octobre prochain (le lendemain du passage du groupe à Lyon), son directeur Esteban Ricardo, après réflexion et ne partageant pas les valeurs mises en avant par le groupe, a pris la sage décision d’annulé leur concert. Cette annulation faisant suite à la mobilisation lancée par La Horde, dont nous reprenons ici le communiqué légèrement modifié.
Mardi 29 Octobre 2013 au Ninkasi Kao aura lieu un concert de Death In June, groupe de la scéne « Dark folk » aux relents nazis.
Voici effectivement une trentaine d’années que Douglas Pearce et ses acolytes s’emploient à créer une esthétique mélangeant symbolique nazie et paganiste : Le nom du groupe est en effet une allusion à la nuit des long couteaux (29-3 juin 1934), leur logo est une Totenkopf (le logo des SS) à peine trafiquée et sur l’album « Brown book », ils reprennent l’hymne nazi tel quel (le Horst Wessel Lied). Sur une de leurs pochettes de disques, on peut trouver une croix gammée faite de têtes de Doberman ou sur une autre encore, le mot « Heil », allusion au salut nazi. Le soleil noir (symbole païen très répandu dans l’extrême droite radicale) figure également en bonne place sur scène… On pourrait encore allonger la liste. Le groupe se défend pourtant de cautionner une quelconque idéologie raciste ou nazie : pour faire avaler cette mauvaise soupe, Douglas Pearce revendique ouvertement son homosexualité, comme si cela devait l’absoudre de toute sympathie pour les idées brunes.
Pour autant il n’y a pas débat, il n’y a qu’à constater les faits et poser une simple question : Quelles idées peuvent émerger dans un jeune cerveau – même si en 2013 les amateurs du début du groupe doivent plutôt tourner autour de 45/50 ans – qui entendrait ces paroles : « Déjà pleins d’espoir par millions ils regardent la croix gammée » ? (DIJ- Brown Book – Horst-Wessel-Lied) Quel est l’intérêt artistique de reprendre un chant nazi sinon celui de lui donner du crédit ? Death In June s’amuse à brouiller les pistes et malgré leurs airs de penseurs brillants, les membres du groupe sont bien de sombres imbéciles adeptes d’idéologies fascisantes. Même si DIJ ne semble avoir aucune connexion avec des groupes politiques d’extrême droite, on ne peut pas minimiser leur rôle dans la normalisation insidieuse de la haine néo-nazie.
A ceux et celles qui objecteront que le leader de DIJ fût membre du groupe punk Crisis proche en son temps de l’Anti-Nazi League anglaise rappelons quelques vérités. Concernant Crisis, il ne faudrait pas oublier que les membres du groupe ont tous basculé du côté obscur de la force, puisque Tony Wakeford ira jusqu’à adhérer au BNP (mouvement il est vrai qu’il a quitté par la suite). Quant à Douglas Pearce, qui est derrière DIJ, il ira au-delà de la mode de l’époque, et collaborera plusieurs fois avec Boyd Rice, qui se plaît à poser en uniforme nazi et qui ne cache pas son penchant pour certains totalitarismes, sans parler de son machisme outrancier comme sur cette photo :
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