Débat : réformiste ou abolitionniste ?

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Je souhaite ouvrir le débat en posant l’hypothèse suivante :
bien souvent, en voulant « améliorer une situation » à court terme, on en vient à renforcer ce que l’on aimerait voir disparaître à terme...

Exemples :

- Les luttes pour que les immigrés obtiennent des papiers s’opposent à la revendication d’un monde sans frontière, ni papiers, ni fichages, et en sollicitant le système institutionnel bureaucratique, légitimant son action.

- Militer pour une agriculture biologique commerciale revient à encourager l’agriculture propriétariste et productiviste (à l’inverse de la permaculture, de l’ensemançage des espaces publics...).

- Vouloir que les entreprises appliquent une égalité de traitement envers les femmes et les hommes tend à rendre plus supportable et donc plus durable l’univers pathogène, aliénant et dangereux du « monde du travail » et du salariat.

- Militer pour une fac publique, gratuite et laïque c’est dans la foulée s’opposer à la déscolarisation de la société (Cf « Une société sans école » d’Ivan Illich), et entretenir la sélection par le conformisme (domination, calibrage du fond et de la forme, discipline, notes, stress, diplômes, etc.).

- Apporter une assistance caritative aux sans-abris via des associations fonctionnant avec des bénévoles, permet à l’État de ne pas se remettre en question et de poursuivre ses politiques génératrices de misères. (Les associations caritatives sont les rustines de la baudruche étatique.)

- Chercher à instaurer un « revenu inconditionnel minimum » (= une allocation mensuelle versée à tous les citoyens sans condition) revient à bétonner notre dépendance vis-à-vis de l’État et, par là même, à réduire notre capacité d’êtres humains à assurer notre propre survie. Les États riches ont tout intérêt à nous nourrir sous perfusion (de gré ou de force), à apaiser la société et à justifier leurs actions en se rendant indispensables. Ce n’est pas à la machine étatique que nous devons être branchés en permanence, mais à la Terre !!

- En cherchant à gagner des combats sur le terrain judiciaire (ex : Déboulonneurs, Faucheurs volontaires), on en vient à légitimer l’institution judiciaire qui, à mes yeux, ressemble fortement à une machine à sous de casino : bien que le résultat puisse nous être potentiellement favorable, c’est globalement (et statistiquement) toujours l’État qui gagne. Lorsque la justice disculpe un militant nous crions victoire et lorsqu’elle en condamne un autre nous insultons le juge.

- Etc, etc, etc...

Ces incohérences ont pour origine le décalage entre d’un côté une volonté d’amélioration sectorisée et sur le court terme, et de l’autre une volonté de changement global et sur le plus long terme. Ces deux visions antagonistes disposent, toutes deux, de solides arguments en leur faveur. Alors que la première s’attache à élaborer et prescrire des médicaments pour diminuer la douleur, la seconde cherche à guérir la pathologie à sa racine. (Ces deux approches ne sont pas sans engendrer un réel clivage au sein des milieux « militants » ; clivage qui ne manque pas de les affaiblir et de minimiser leur impact.)

Notons par ailleurs, que ce clivage ne cesse de s’agrandir ! D’un côté l’activisme de masse (les luttes réformistes en faveur d’une amélioration à court terme) se borne de plus en plus à la protection des « acquis sociaux » (= conservatisme sans audace reposant sur la législation en vigueur). De l’autre, de plus en plus de jeunes désabusés osent un raisonnement émancipateur des divers cadres de la domination (travail, famille, patrie, école, technologie, etc.)

Pourtant elles n’ont pas le même poids en terme d’adhésion : la balance penche quasi systématiquement en faveur de l’action à court terme.

Pourquoi ?

- Parce que notre espérance de vie est relativement courte et que nous désirons voir/vivre les changements pour lesquels nous nous battons. Par conséquent, nous préférons nous fixer des objectifs « atteignables » et « rester réalistes ».

- Par peur d’un réel changement (et si c’était pire ? quelle sera ma place ? ...)

- Par manque d’une compréhension claire des thématiques (origines, faits, enjeux, alternatives, etc.)

- Parce que visualiser une amélioration à court terme d’une situation est bien plus facile qu’imaginer un changement radical et global. (Notons ici que l’école nous a appris à raisonner de manière sectorisée / spécialisée et n’encourage guère les raisonnements globaux et encore moins la créativité).

- L’action plus immédiate est plus palpable et moins abstraite. Nous avons besoin de réel !

Il me semble que ce soit la large prédominance de l’activisme à court terme qui empêche réellement l’humanité d’être plus en paix avec elle-même, de sortir du marasme engendré par sa Révolution néolithique et d’en abolir ses multiples facettes (sédentarisation, travail, propriété, urbanité, guerre, patriarcat, colonialisme, racisme, frontières, etc).

Beaucoup pensent qu’il est possible de combiner action à court terme et réflexion à long terme. Pourtant nous l’avons vu, elles semblent plus antagonistes que complémentaires, et le réformisme renforce bien souvent ce que nous aimerions abolir.

Comment se positionner ?
Le débat est ouvert !

Jeanne-Adeline de la Tour Crépie

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  • Le 9 septembre 2011 à 23:53, par fleury

    Moi aussi j’ai trouvé que c’était un bon débat . Celui ci peut se poursuivre oralement. Pour cela il suffit de venir à la reunion publique que tiendra le CCI (courant communiste international)le samedi 17 septembre à 17h, au CCO 39 rue G.Courteline à Villeurbanne

    Le théme sera : Un monde s’effondre, un monde plus humain est à construire

    Voici une petite intro qui présente le sujet qui seras discuté et qui à mon sens va dans le sens de ce que nous avons débattu ici

    intro :

    La crise économique s’aggrave partout dans le monde.
    Fleurons du capitalisme, il y a encore pas longtemps, les pays d’Europe et les USA ne sont plus que des pays lourdement endettés, incapables de rembourser leurs dettes, ni même, parfois, les intérêts de celles-ci.

    Les gouvernants n’ont pas d’autre choix que de mettre en place des plans d’austérité toujours plus draconiens, précipitant des pans entiers de la population dans la misère la plus totale.

    En Afrique, c’est la famine et les maladies qui sème la mort tous les jours.

    Ce cycle infernal est sans fin. La bourgeoisie et ses Etats n’ont pas de solution pour changer le cours des choses.

    Alors : se résigner ? NON. S’indigner ? OUI mais pour construire un autre monde, pas l’adapter à une quelconque sauce démocratique qui ne changera rien à notre vie.

    Le combat des indignés en Espagne est riche d’enseignements dans ce sens.

    A bientôt
    Fleury

  • Le 2 septembre 2011 à 17:41, par Dimitri

    Tres bon débat. dommage que j’arrive un poil tard...
    La question de la « transition » est à mon avis quelque chose de fréquent dans les luttes. Et beaucoup de personnes (moi y compris) se sont et se demandent quel est le meilleur vecteur de lutte. Moi j’opposais révolutionnaires et réformistes, ce qui revient à peu pres au meme ici. Ma conclusion, et c’est ce que je crois depuis, c’est que c’est une question qui n’a pas de réponses, et que le débat mene simplement à divisé encore plus les gens qui veulent du changement.
    Je pence que toute nouvelle société, meme apres une révolution radicale et rapide, est avant tout construite sur l’ancienne. Cela peut etre sur les ruines ou non, il est impossible de faire un « reset » général, effacé le souvenir de l’ancien régime de touts les cerveaux.

    De plus, imaginer un système idéal est complètement inutile et démago (qui croirait savoir ce que veut le peuple ou les individus ?) et faire un débat dessus est depuis longtemps ce que l’on appelle un « débat à troll » en langage forum (un débat qui ne mène à rien à part s’énerver.) Bref, même après une révolution, la société restera a construire et elle sera en perpétuel changement, pour le bien comme pour le pire.

    Donc, quoi qu’il arrive, il est impossible de prédire l’Histoire. On peut anticipé, c’est tout. C’est pourquoi, si on veut changer les choses, il faut de tout : du révolutionnaire comme du réformiste. Miser tout sur une méthode qu’une autre c’est mettre tout ses œufs dans le même panier et revient à croire qu’on est le seul avec ses copains à connaître LA solution.
    Vivre alternativement comme dit Zora est pour moi loin d’etre une solution viable si on part du principe qu’elle doit etre unique : pour créer est clans sociaux clivés à mort, il n’y a pas mieux ! imaginons des « zones » ou l’on vit alternativement. C’est bien, mais si elles croissent dans un système dans le but de le manger tout cru, elle explosera une fois son but atteint : il ne faut pas oublier qu’une réaction par rapport à une chose (ici la société capitaliste) est en premier lieu construite par rapport à cette chose. Gonfler en ignorant le système c’est le meilleur moyen d’oublier de quel système on vient, et à quel point (négatif ou positif) on en dépend.
    Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut pas de système alternatifs. Simplement qu’ils soient ouverts et qu’ils admettent leurs caractère exclusif et relatif par rapport au milieu dans le quel ils évoluent.
    Je rejoint Fleury dans son analyse : Historiquement, il n’y a pas de séparation entre les deux et cela doit être conservé, le pluralisme des combats militant rend plus fort.

  • Le 6 août 2011 à 17:38, par Yann

    ASZ tu aurais un exemple concret à nous donner ?

  • Le 6 août 2011 à 11:51, par ASZ

    Militer pour une agri­culture bio­lo­gi­que com­mer­ciale revient à encou­ra­ger l’agri­culture pro­prié­ta­riste et pro­duc­ti­viste (à l’inverse de la per­ma­culture, de l’ense­man­çage des espa­ces publics...). > Faux, ici A n’implique pas nécessairement B

  • Le 27 juillet 2011 à 05:57, par fleury

    Réformisme ou abolitionnisme ? Y a-t-il une séparation entre les deux ?
    Quand on regarde l’histoire, que ça soit la Commune de Paris, la révolution de 1905,1917 en Russie, la révolution de 1919 en Allemagne, le départ de ces révolutions c’est fait sur la base des conditions de vie. Condition de vie qui devenait de plus en plus dur, insuportable, lié a la guerre. L’analyse de l’histoire montre ce lien entre ce battre contre la dégradation des conditions de vie et l’abolition du capitalisme. Est-ce que sa peut se répéter ? Moi je dirais oui ! Les masses en lutte existe !. On l’a vu en Egypte, en Tunisie, en Espagne ect… ces regroupements se sont fait sur la base de la dégradation des conditions de vie. De plus dans ces mouvements tout un questionnement a jailli (voir les slogans notamment en Espagne) sur le capitalisme, la révolution ect… Je pense que c’est les prémisses d’un mouvement qui peut aller en se développant. C’est pour ça que je ne suis pas d’accord avec toi Zora quand tu dis :

    ‘il faut donc prendre le problème autrement, et renoncer tout autant au réformisme (à part quelques actions d’urgence si elles sont à portée sans demander trop d’énergie) qu’aux idées « traditionnelles » de révolutions de masse (pour ça il faudrait qu’il existe des masses suffisamment conscientes… !).’

  • Le 26 juillet 2011 à 23:07, par Zora

    Excellent article qui pose bien le paradoxe.
    Pour enfoncer le clou en faveur des options abolitionnistes/radicales, j’ajoute que les meilleures actions réformistes et les meilleures luttes sociales ne pourront jamais changer le monde (c’est-à-dire le faire évoluer vers une organisation réellement progressiste, sans Etat, capitalisme, propriété, etc.), par définition.
    Puisque les réformismes ne changent rien au fond, les « sociétés » actuelles ne peuvent pas changer globalement, et elles reproduiront toujours, ici ou ailleurs, demain ou dans 20 ans, sous une forme ou une autre, les effets néfastes qui auront été temporairement réduits ou éliminés par les diverses luttes.

    De plus, en vivant dans nos systèmes, chaque personne qui milite de manière réformiste dans un ou plusieurs secteurs, va, de part l’imbrication des choses et l’impossibilité de s’extraire de nos systèmes actuels, participer à des effets néfastes dans d’autres secteurs. Et donc au final, chaque militant réformiste, inconsciemment, annule (empêche) par sa vie incrustée dans nos systèmes les avancées produites ailleurs par d’autres militants qui agissent dans d’autres secteurs.
    Exemple, un militant pro-animaux végétarien verra ses actions inefficaces et « annulées » par la vie concrète d’un militant anticapitaliste non végétarien. Etc.

    On pourrait toujours espérer des prises de conscience et une addition des luttes chez chaque personne, et, avec l’augmentation des militants prenant en compte toutes les luttes, de déboucher un jour sur une transformation complète.
    Mais c’est illusoire car impossible. En effet, chaque lutte est énorme et demande des quantités énormes de militants, de temps et d’énergie pour espérer obtenir un jour des résultats (temporaires !). Et, vu la pourriture de nos systèmes qui génèrent des problèmes innombrables, toujours nouveaux, qui se déplacent et évoluent, le nombre de luttes à prendre en compte est énorme lui aussi.
    Donc, espérer avancer par ce biais là est impossible, c’est trop énorme et tout serait toujours à recommencer au grés des crises, guerres, et autres problèmes inévitablement générés par ce système néfaste.

    Il faut donc prendre le problème autrement, et renoncer tout autant au réformisme (à part quelques actions d’urgence si elles sont à portée sans demander trop d’énergie) qu’aux idées « traditionnelles » de révolutions de masse (pour ça il faudrait qu’il existe des masses suffisamment conscientes… !).
    C’est donc aux individus conscients de se regrouper pour vivre ensemble, autant que faire se peut dans nos systèmes, autrement, sous d’autres règles communes (partage, démocratie, égalité, non-violence, et.).
    Si ce nombre, croit, ils pourront d’une part aller plus loin dans la mise en pratique de leurs idées (en ayant plus de marges de manœuvres face à l’Etat et aux marchés), et d’autre part plus facilement faire pression pour des réformismes utiles et accessibles.
    Si ce nombre croit encore, il devient alors possible d’instaurer d’autres relations sociales, politiques et économiques, dans des pans de plus en plus grand de la planète, et donc d’inventer une autre société au fur et à mesure.

    C’est simple et il n’y a pas d’autres solutions. Il suffit que des personnes le veulent, et s’en rendent capables….
    Mais évidemment, c’est plus difficile et ça demande plus d’engagement dans la durée que de lutter dans tels et tels secteurs. C’est pourquoi les réformismes hélas continueront sans doute à occuper les gens et à les illusionner…

  • Le 26 juillet 2011 à 18:09, par fleury

    Réformiste ou abolitionniste ?
    N’y a-t-il pas en lien entre les deux ? Pour ma part quand on regarde l’histoire, toutes les luttes révolutionnaires : La commune de Paris , 1905, 1917 en Russie, 1919 en Allemagne on eu pour base l’amélioration des conditions d’existence. Après il y a eu une dynamique qui a porté la lutte sur le terrain politique, qui a fait que la question de renverser l’ordre établi a été posée. Donc pour ma part la révolution ne c’est jamais fait en soit, mais la racine, la base c’est fait à partir de revendication. Donc je pense, qu’il n’y a pas forcément une séparation , mais en lien entre les deux.

  • Le 26 juillet 2011 à 02:20, par nono

    vraie question en effet. Peut-être que l’approche réformiste peut servir de tremplin. Ma petite expérience témoigne de ce cheminement. Je crois que je n’aurai jamais (ou alors beaucoup plus tardivement) remis en cause l’existence des frontières sans mon implication dans un réseau d’aide aux sans-papiers... aider une personne, ouvrir sa tête au monde, discuter avec autrui... puis le réformisme est-il suffisant ? l’abolationnisme serait une meilleure voie ? voici le cheminement de ma pensée.

  • Le 24 juillet 2011 à 09:23, par fleury

    Moi aussi je trouve que ce texte ‘réformisme ou abolitionniste ?’ pose une vraie question.
    Je suis d’accord, qu’il y a souvent une opposition entre ceux qui pensent que c’est en luttant pour des réformes que la société peut avancer, s’améliorer et d’autres qui pensent que seul la révolution peut en finir avec les injustices. Et je suis d’accord avec toi (si j’ai bien compris) que ces souvent la nouvelle génération , qui se questionne sur un changement radical. je pense que c’est un peu normal. Car pour ma part, ce qui guide la nouvelle génération c’est le futur et vu l’état du monde capitaliste (tant sur le plan économique, conflits guerriers et environnemental) le futur fait peur ! Et la nouvelle génération n’a pas envi de ce futur. Et l’envi de changer ce système par la révolution me parait justifié. Ceci dit, n’y a-t-il que la nouvelle génération qui se pose ce genre de question. Je dirais non ! Ce questionnement dans quel système vie ton ? Quel est sa perpective ?reforme ou révolution ? fait petit à petit son chemin et touche de plus en plus toutes les générations. D’ailleurs on l’a vu dans certaines luttes . Par exemple la luttes contre la ’réforme’ des retraites normalement n’aurait pas du voir nombres de jeunes dans la rue et pourtant c’est ce qui c’est passé. La raison à mon avis était lié au futur que réserve le capitalisme à travers cette ‘réforme’ a savoir être exploité jusqu ‘a la mort. A mon avis en participant a ces luttes qui pose la question du futur ils apportent aussi la réflexion et le questionnement a l’ancienne génération, qui l’amène a réfléchir sur ce futur, développant ainsi une solidarité entre génération qui peut permettre de briser le conflit générationnel que tu souligne

  • Le 22 juillet 2011 à 11:17, par citomaniaque

    Ce qui rend ce débat court terme/long terme si compliqué c’est qu’au delà des concepts, il y a des gens. Les sans papiers ne peuvent attendre que les frontières disparaissent, pas plus que la planète ne peut attendre que nous mettions fin à notre civilisation productiviste, etc.

    Si les actions locales et globales semblent s’opposer comme tu le montre dans ton exposé, tout l’enjeu du mouvement révolutionnaire est de les articuler. Car on ne peut mobiliser autour d’un projet entièrement abstrait. Ou alors il s’agit d’une foi, type léninisme marxisme à l’ancienne.
    Qui rejoindrai un mouvement qui ne réglerai pas les « petits » problèmes étant à sa portée car remettant tout à la st glinglin des lendemains qui chantent ?

    le syndicalisme révolutionnaire du début du siècle a tenté d’articuler ces deux exigences. La chartes d’Amiens présente la double besogne du syndicalisme : « d’une part il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste, et d’autre part, il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale. »

  • Le 22 juillet 2011 à 10:49

    article très utile dans la perspective de ce qui se prépare à plus ou moins long terme :,une dégradation telle des conditions de vie pour le plus grand nombre que nécessairement se posera le problème de la ’légitimité’ meme du capitalisme qui pour survivre doit de plus en plus ’ponctionner’ ses peuples.Cependant,je pense que les luttes successives peuvent dans le meme temps apporter une expérience :quelles sont les compromis acceptables ou non,pourquoi telle revendication n’a pas abouti,pourquoi les syndicats deviennent ils si peu représentatifs etc....Cette expérience apportera une réflexion globale ou alors je suis irréaliste !!Mais c’est vrai que cela peut paraitre long.Pourtant qui aurait imaginé ces révoltes successives dans le monde arabe.(je dis volontairement révoltes car le système n’est pas encore remis en cause ).

  • Le 22 juillet 2011 à 09:02, par Zog-Zog

    « Le nouvel esprit du capitalisme » d’Eve Chiapello et Luc Boltanski traite ce problème en profondeur, à savoir pourquoi la critique, qu’elle soit à visée réformiste ou révolutionnaire, se trouve désarmée face aux justifications du capitalisme. Un peu indigeste à lire mais tellement instructif !

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