Le Planning Familial du Rhône travaille depuis sa création à la défense du droit à l’avortement en France et à l’étranger. Chaque année, nous recevons à notre Centre de Planification plus de 500 femmes dont le motif initial est une demande d’interruption de grossesse. Chacune d’entre elle, mineure ou majeure, est accompagnée pour permettre d’accéder au mieux à sa demande. En France, ce sont environ 220 000 avortements qui sont pratiqués chaque année.
Les lois actuelles et leur mise en pratique sur les territoires ne permettent pas aujourd’hui la mise en pratique effective et égalitaire du droit à l’IVG pour toutes les personnes qui en font la demande, y compris lorsque la demande est faite dans les délais légaux. Dans les conditions actuelles, beaucoup de femmes sont aujourd’hui contraintes à avoir recours à des méthodes non conformes à leur choix initial, à être redirigées hors du département, ou encore à l’étranger lorsque le droit français ne leur permet pas d’avoir recours à l’IVG sur le territoire national. Plus de quarante ans après le vote de la loi Veil, le droit à l’avortement reste en réalité un parcours jalonné d’obstacles et trop nombreux sont encore les discours qui présentent l’avortement comme un drame dont on ne se remet pas, un traumatisme systématique. Ces discours sont des slogans éloignés de ce que vivent la grande majorité des femmes, ils ont pour but de culpabiliser les femmes.
Le récent rapport d’information sur l’accès à l’interruption volontaire de grossesse réalisé par Mesdames les députées Marie-Noëlle Battistel et Cécile Muschotti permet de rendre compte de certaines de ces réalités et, nous l’espérons, permettra d’alimenter les discussions autour de la proposition de loi.
La proposition de loi telle que déposée aujourd’hui reste pour nous perfectible et insuffisante. Il n’y est par exemple pas fait mention de l’allongement des délais pour l’IVG médicamenteuse hors des hôpitaux, mis en pratique pendant la période du confinement et arrêté le 10 juillet malgré le soutien majoritaire des professionnel-le-s concerné-e-s et des associations spécialisées.
Pour défendre la liberté de choix de la part des personnes concernées, et la poursuite des discussions autour des différents leviers de « garantie de l’accès à l’IVG pour toutes », nous soutenons et appelons au soutien de la proposition de loi déposée, sur le site dédié « IVG pour toutes » ou à ce lien directement. Nous appelons également au partage de cet appel à soutien et de cette information jusqu’à présent peu médiatisée.
Nos corps, nos choix, notre liberté, hier comme aujourd’hui, en France comme ailleurs, nous continuons la lutte.
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