Des anarcha-féministes démissionnent de la Fédération Anarchiste

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Du 18 au 20 mai avait lieu le Congrès de la Fédération Anarchiste.

Nous avons décidé de nous y rendre, nous, deux femmes anarcha-féministes, pour y lire nos lettres de démissions.

Pour moi, parce que suite au contre article sur Roger Dadoun que j’ai publié sur Indymedia, j’ai subi un lynchage collectif sur la liste fédérale, révélant encore une fois l’anti-féminisme au sein de cette organisation.

Pour moi, parce que c’était inadmissible d’être complice du lynchage d’une femme de l’organisation parce qu’elle avait osé parler en dehors du cercle clos de la liste fédérale et parce que les pressions, les ordres et les leçons de morale que nous recevions montraient que d’anarchiste il n’y avait que le nom de l’orga.

La suite à lire sur : http://nantes.indymedia.org/article/27663

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  • Le 3 juin 2013 à 15:47, par zora la rousse

    Bien je crois qu’on va pouvoir arrêter assez vite de faire « haro sur une orga » (ou une autre), ce qui est encore un moyen de se dire « c’est eux (l’orga d’à côté, concurrente de la notre, celle qu’est pas bien quoi ;-) ) ».

    Eh bien non. Non non et non...le problème nous concerne tous (et toutes). Historiquement, le mouvement anar a toujours eu du mal (comme l’ensemble du mouvement syndicaliste et du mouvement socialiste), à rencontrer le féminisme.
    Il y a toujours eu des « pour » (exemple : Joseph Déjacque répondant à Proudhon)...mais aussi des « anti » (exemple caricatural : Pierre-Joseph Proudhon).

    La faute à notre « père fondateur » (sic) ? Peut-être.
    Mais maintenant, c’est nous qui faisons les choses. Donc c’est à nous de décider de ce qu’on fait de l’héritage.
    A la FA comme ailleurs, mais ni plus ni moins.

    Et pour moi, le « cas » « article de Roger Dadoun » questionne non seulement ce problème de rencontre difficile, mais aussi une ambivalence actuelle dans nos mouvements, autour du statut de la « parole d’autorité » (parce que honnêtement, Dadoun, « personne n’y comprend rien », mais comme il y a de longue date une aura autour, on fait passer dans le journal de la FA... enfin presque personne n’y comprend rien. Une anarcha-féministe a bien compris, par delà le langage quelque peu esotérique sauce lacano-freudienne, ce dont il s’agissait très prosaïquement...je salue son esprit critique en passant).

    Ceci étant dit, je suis dans une rubrique qui s’intitule « complément d’infos », et n’ai aucunement l’intention de la détourner de son usage normal. Elle sera donc abondamment fournie en compléments d’infos utiles au débat :

    1) « D’une librairie à l’autre », par Anne-Laure, anarcha-féministe lyonnaise des années 1990 tombée dans les oubliettes de l’histoire du mouvement anar lyonnais depuis.

    2) Juste en dessous, sur la même page (merci Philippe Coutant, camarade Nantais), le récit de S., concernant ces mêmes événements survenus dans la FA lyonnaise d’alors (logée à la plume noire à l’époque - si bien que les groupes FA lyonnais actuels n’en sont que les très lointains descendants, et qu’il ne faut pas présumer de leurs attitudes vis à vis du féminisme à partir de faits vieux d’il y a plus de dix ans, mais juger sur pièces contemporaines, et locales ;-) ).

    3) Encore en dessous sur la même page (merci une nouvelle fois à Philippe Coutant), le lien vers l’histoire malheureuse du féminisme et de sa rencontre ratée avec l’autre librairie anar lyonnaise durant les années 1990 : la gryffe.

    Bref. Dans les années 1990, à Lyon, on en garde un très mauvais souvenir collectif, de la tentative de rencontre entre féminisme et anarchisme, à Lyon.
    Le mouvement anar parisien contemporain (au moins la FA) semble sur la voie de créer de nouveaux mauvais souvenirs. C’est bien dommage.
    Mais rien n’oblige les lyonnais.es des années 2010 à se comporter comme cela s’est passé auparavant, ou ailleurs...

    La connaissance du passé (et du présent situé ailleurs), peut probablement nous aider à réfléchir à comment construire, à cet égard, un autre futur, ici et maintenant.

    Bien à vous,

    Zora la rousse, racaille 2 France et folle alliée.

  • Le 28 mai 2013 à 11:13, par Fablyon

    @ Zipa :

    Bon alors, je vais essayer de faire une réponse mesurée et posée, pour éviter que l’on aille la tordre encore un peu pour lui faire dire ce que je n’ai pas dit.

    J’ai juste apporté des « compléments d’information ». Point. Ça n’a aucun autre but que d’apporter ces compléments. L’auteure de la lettre et des articles réponses fait aussi passer ses articles, c’est une bonne chose, et comme les liens donnés dans l’article ci dessus (ou par une simple recherche internet) permettaient facilement à qui cela intéresse de tomber sur les réflexions de l’auteure, je n’ai pas cru bon de les remettre, mea culpa.

    Je crois qu’il est un peu facile de confondre position de quelques personnes au sein de la FA, et position de la FA. Après tout, moi qui ait été y’a quelques années virée d’un mouvement antifa parce que j’apprécie les mecs plus que de raison selon ces messieurs (ben ouais y’avais pas de femmes dans ce mouvement là... alors qu’il était affiché féministe et queer hein ...) , j’évite de condamner dans son ensemble les antifa en les présupposant homophobes (mot à la mode).

    Reste que oui, comme je l’ai dit, ce texte n’avait pas à être publié comme cela, il aurait a minima dû l’être avec une mention de type « tribune libre » ou je ne sais quoi, au mieux ne pas l’être. Mais une fois la crétinerie faite, il serait un peu simple, pour moi, de vouloir trancher par un simple « c’est tous des cons alors qu’ils crèvent ». Là c’est juste mon point de vue.

    Les débats ont eu lieu, sur des listes internes (outil malsain au possible, car par l’écrit on cherche toujours à prendre le dessus, en allant toujours le plus loin possible, et c’est si facile de taper sur ce qu’on ne voit pas), mais aussi dans les groupes (et sur Lyon je peux en attester... même si le débat se poursuit d’ailleurs). Seulement, la question soulevée ne se traite pas, qu’on le veuille ou non, en deux coups de cuillère à pot. Elle est complexe, touche à bien des aliénations, et ne va pas sans un besoin de se remettre en question collectivement (surtout pour les hommes, j’en conviens largement), que ce soit pour les attitudes (là hommes) que pour les positionnements.

    Sur les questions « simples » (même si humainement complexes), ce fut « facile » : revoir le comité de rédaction du ML Hors série (qui n’est pas le même que celui du ML ou du ML gratuit au passage), l’étoffer, le rendre plus efficace, plus divers aussi. Ça c’est fait.

    Mais sur la question de fond : comment un texte comme celui a pu passer, sans que ça ne soulève plus de problème que ça, et que ça prenne un temps assez certain pour qu’il y ait réaction, là c’est une autre paire de manches.

    On peut se dire que la FA n’est pas transformable, que les mecs sont trop bornées pour cela, que la plupart des nanas sont trop aliénées pour comprendre les choses et gueuler je vous emmerde et se tirer. Oui, c’est une possibilité, une liberté, et elle est totale. Certains la prennent, et c’est tant mieux.

    Et d’autres estiment que rester, continuer le travail de fond mis en place depuis quelques temps, avec les erreurs et manquements, chercher à briser les « nœuds de pouvoir » qui naissent dans toute organisation, fut elle affichée comme libertaire, et c’est le cas aussi ailleurs qu’a la FA on le sait tous, chercher à faire vivre un vivre ensemble cohérent, réellement horizontal, etc... C’est aussi un choix, une liberté.

    On peut se placer en censeur d’un des deux choix, oui, et dire c’est bien ou c’est mal. Je m’en garde parce que justement je pense que dans les deux démarches, y’a du bon. Et si moi je décide de rester, c’est parce qu’une des démarches me séduit plus, point. Sans autre jugement de valeur.

    Sur la suite des événements, je ne suis pas médium, on verra bien ce qu’il en est.

    Et sur le second texte réponse, il y a une erreur sur le positionnement du journal (qui n’est pas un organe officiel, pour le Hors Série), pour moi.

    Voilà, je ne cherche même pas à clarifier une position quelle qu’elle soit, au final.

    Mais je trouve un peu limite de dire que je serais « une mouche du coche » qui chercherait à minimiser le droit à s’indigner (mot à la mode là aussi) et que je ferais du « circuler y’a rien à voir » alors que tout est là pour voir...

    Donc sans amitiés Zipa, c’est ton choix, pour les autres, prenez ce qu’il y a à prendre.

  • Le 28 mai 2013 à 04:01, par Zipa

    Salut.

    Pour compléter au niveau des infos et répondre : sois tu suis pas ce qui se passe dans ton orga, sois du fais la mouche du coche pour essayer maladroitement de faire comme si il n’y avait pas lieu de s’indigner et masquer le problème qui me semble pourtant assez conéquent. En gros c’est le traditionnel « circulez ya rien à voir ». Merci, on connait, mais malheureusement ce style typique du faux naïf qui cherche à protéger son orga en lui trouvant toutes les excuses fonctionne assez mal vu l’étendue de ce qui est reproché ici. Surtout vu la manière dont a été traitée l’auteur du texte suite à sa publication (comme elle le raconte : sous-entendus malsains, insultes et vexations permanentes sur la liste fédérale) puis pendant le congrès les menaces, etc. Le tout avec un dénis du problème que constitue ce texte publié sur le HS du Monde libertaire et un acharnement sur la « faute » que représenterai sa critique publique. Bon, sinon le « texte de réponse » publié dans le ML (HS) suivant, au texte de Dadoun est aussi une farce puisque cette « réponse » n’a été écrite que pour tenter de faire oublier la mauvaise conscience féministe qui s’est exprimée dans le texte de la camarade démissionnaire qu’on cherche tant à faire oublier et qui a poussé son auteure, ainsi qu’une autre anarcha-féministes et d’autres militants à démissionner en solidarité. Le texte en question : http://simonedesoja.noblogs.org/post/2013/05/06/la-federation-anarchiste-affiche-au-grand-jour-son-discours-masculiniste/ (Rien ne vaut une lecture du texte à l’origine du litige pour comprendre qu’on a a faire à un peu plus qu’une « petite bourde », mais d’un texte masculiniste -théories du style « hystérisation des hommes dans la société »- et justifiant le viol avec une rhétorique freudo-marxiste d’inspiration reichienne -dont Dadoun a le secret-, comme l’explique bien l’auteure).

    Quant à la pseudo-réponse du H.S du M.L suivant elle a aussi connu sa « réponse de réponse » par l’auteure du texte contre Dadoun qui s’en explique : http://simonedesoja.noblogs.org/post/2013/05/07/la-fa-continue-encore-et-toujours-avec-son-discours-masculiniste/

    Donc voilà déjà un peu plus de cartes à saisir pour comprendre l’histoire.

    Désolée, mais pas d’amitiées en retour.

  • Le 27 mai 2013 à 10:21, par Fablyon

    Je ne vais pas me faire le porte parole de la FA, ce n’est que ce que je sais des suites de cela :

    - Le comité de rédaction du ML Hors Série (où ce texte, de Dadoun, qui n’aurait pas du être là de mon point de vue, a été publié) a été renouvelé lors du congrès annuel de la FA du week-end du 18 au 20 mai. C’était de toute façon prévu qu’il en soit ainsi compte tenu de la bourde commise.

    - Dadoun a souvent été critiqué au sein de la FA même : http://fa-ivry.forlogaj.tk/article216/reponse-a-roger-dadoun
    Entre liberté d’expression et censure, on le sait, c’est toujours la merde pour ne pas se planter quelques fois.

    - Un article « réponse » au précédent article est dans le numéro en cours du ML Hors Série (et pour moi ne suffit pas totalement, mais c’est un pas intéressant). De toute façon il convient de se souvenir que Dadoun n’est pas la voix de la FA non plus. D’autres articles sont prévus pour poser le débat, et éclaircir les choses.

    - Il est toujours facile de jeter toute une orga sur la base d’une crétinerie qui aurait du être évitée, et pu l’être si nous n’étions pas que des humains. Mais ce n’est pas nous grandir collectivement (je parle là du « milieu libertaire ») que d’agir ainsi.

    - Je m’étonne malgré tout du ton des lettres de « démission », et le début de l’une d’elle me surprend au delà de ce que je pensais possible (dans le sens : je viens plus pour les drapeaux et les autocollants qu’autre chose) tant elle est éloignée de mes pratiques militantes personnelles. Même si je partage une bonne part de ce qui est soulevé par les « démissionnaires ».

    Voilà, je voulais apporter ce complément d’info, car il me semble important.

    Amitiés

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