Parce que nous sommes aussi concerné-es (précaires que nous sommes !), nous avons décidé d’être présent-es lors du procès des quinze faucheurs volontaires à Clermont Ferrand ce vendredi 16 septembre 2005. (Voir les articles de Rebellyon à partir du dernier du 13/09)

Concerné-es parce qu’il y a dans nos assiettes, concerné-es par « Notre Terre » et ce qu’on en fait ou pas, concerné-es parce qu’aussi nous nous battons au quotidien pour changer notre sort et faisons souvent face à la justice...

Le voyage commence par la rencontre entre militant-es des collectifs AC ! Rhône et Clermont-Ferrand lors d’une soirée de partage et d’échanges d’expériences. Au menu :

• • les luttes récentes des chômeurs : RMIstes-vendangeurs, problèmes du logement, les réquisitions collectives et individuelles, l’accès aux fluides...
  • la reconquête de friches en milieu rural, les projets de bio-construction, l’expérience locale du Haut Forez...

D’un grand intérêt, tous ces échanges ont duré tard dans la nuit avec également la rencontre de personnes venant des Cévennes et travaillant depuis plusieurs années sur le développement de la bio-construction et les énergies renouvelables.

Le bar associatif aura eu raison de nous (!) et c’est vers neuf heures que nous sommes arrivé-es au Palais de justice de Clermont-Ferrand.

 Près de 150 personnes venues d’un peu partout présentes devant les grilles, le passage furtif de quelques élu-es et durant toute la journée des débats étaient organisés dans la ville.

 En début d’après midi, les inculpé-es sortent avec la sentence : le procureur réclame un mois de prison ferme.

 Meristem Therapeutics demande en parallèle la bagatelle de 230 000 euros de dommages et intérêts pour la destruction de 0,42 ha de maïs thérapeutique après un savant calcul incluant :

• • les coûts d’exploitation,
  • la quantité de lipase perdue,
  • ... et le prix du gardiennage du champ !

Le jugement sera rendu le 4 novembre prochain.

 Plus tard, une centaine de personnes se rendront sur une action collective en direction des élu-es locaux.

 Une fois n’est pas coutume mais cela a tendance à le devenir : lors d’audiences telles que celle-ci, l’accès à la salle n’est pas public, la police veille, aucun débat n’est retranscrit à l’extérieur (alors que cela serait possible par voie de hauts-parleurs ).

C’est ce que nous avons retenu de ce court séjour à Clermont Ferrand.

Un « touriste ».