Dans le jeu qui oppose la bourgeoisie au prolétariat, s’il y a une chose de sûre c’est qu’année après année ce dernier ne gagne jamais. Et ces derniers temps, avec l’installation du discours sur la crise, les choses ne se sont pas franchement améliorées. Depuis 1996 le magazine économique Challenge, pas franchement connu pour ses orientations marxistes, offre le meilleur indicateur du niveau de branlée que se prend la classe de ceux qui ne possèdent pas les moyens de production dans le match qui l’oppose à ceux qui possèdent le capital productif.
On va commencer avec quelques chiffres.

Les 10% de la population la plus pauvre possèdent en moyenne un patrimoine de 2 000€ en 2015.
Les personnes qui se situent dans la tranche entre 40 % et 50 % de la population possédaient en moyenne 128 500 € de patrimoine en 2015.
Quand on arrive dans les 10 % du haut de la population, le revenu de patrimoine disponible moyen est de 1 254 000 € en 2015 avec un rapport [1] de 623,6 entre les 10% les plus pauvres et les 10 derniers % de la population.
Donc ça c’était pour la situation générale.

Mais pour rentrer dans la liste des 500 plus grandes fortunes de France, le ticket d’entrée est lui à 100 000 000 (millions) d’euros. Les 71 plus riches dépassent eux le 1 000 000 000 (milliard) d’euros avec une vainqueur au patrimoine de 31 200 000 000 d’euros.

La fortune cumulées de ces 500 familles représente 456 000 000 000 (milliard) d’euros, c’est plus que le budget de l’État, de 313 164 000 000 (milliard) d’euros. Les 500 plus grandes fortunes représentent 11,4 % de la richesse globale des habitants (contre 10 % en 2013). Au sein de ce groupe de grands bourgeois, où la moyenne de patrimoine est de 660 000 000 (million) d’euros, là encore, il y a des inégalités : il y a un rapport de 379 fois entre le moins riche du groupe et le plus riche. Les 10 personnes les plus riches en 2013 concentraient entre leurs mains 40 % la fortune cumulée des 500 premiers : en 1996 ils représentaient 25 %, le capital a tendance à se concentrer.

Le rapport entre la moyenne de ce que possèdent les 10 % les plus pauvres au minimum et ce qu’il faut posséder pour entrer dans le groupe des 500 personnes les plus riches est de 50 000. Le patrimoine de ces 500 personnes est donc au minimum 50 000 fois plus élevé que le patrimoine moyen des 10 premiers % des plus pauvres de la population ; la plus riche l’est quant à elle 15 600 000 (million) fois plus que cette moyenne.
Bien sûr, dans cette histoire on triche un peu en faisant correspondre des moyennes de 2015 et des valeurs de 2016 mais on n’avait pas mieux sous la main pour l’instant.

Voilà, voilà, apparemment sous la « dictature socialiste » tout va bien pour le capital et ses détenteurs. Le vol de la richesse a semble-t-il de beaux jours devant lui.

Source INSEE et Challenges