Encore des assassinats près de Oaxaca

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Ce jeudi 20 mai, à San Juan Copala, un couple de militants politiques mexicains, qui agissent effectivement pour l’amélioration des conditions de vie au sein de la population autochtone, a été assassiné !

Timothy Alejandro Ramirez (44 ans), un des responsables de la municipalité qui s’est déclarée « autonome » de San Juan Copala [1], près de Oaxaca au Mexique, vient d’être assassiné ainsi que son épouse Cleriberta Castro (35 ans). Cela s’est passé ce jeudi 20 mai dans l’après-midi au rez-de-chaussée de leur domicile. Selon des témoins, deux personnes ont pris des renseignements chez un commerçant où le couple avait l’habitude de se fournir en sacs de maïs, avant que des coups de feu soient entendus. Les assaillants ont pris la fuite. C’est à bord d’un camion de trois tonnes sans marque distinctive, appartenant apparemment à un riche commerçant très peu connu, qu’un commando de quatre mercenaires à la solde du gouvernement de l’état a pu accomplir ce forfait. Alejandro Ramirez a reçu des coups de machette à hauteur du menton et il a été abattu de deux balles en peine tête. Sa femme, Cleriberta Castro, a été aussi assassinée par des balles en pleine tête.

Le transporteur Alejandro Ramirez était la référence principale de la Communauté Triqui, un militant infatigable pour le renforcement de l’autonomie des autochtones dans la région, un responsable intègre du Mouvement d’Unification et de la Lutte Triqui Indépendante (MULTI).
La perte de cette personne très aimée de la population est énorme pour la municipalité autonome de San Juan Copala.

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Jyri Jaakkola

Déjà le 27 avril, un convoi humanitaire de militants et d’observateurs internationaux des droits de l’homme a été assiégé et pris dans une embuscade par un groupe de paramilitaires sur le chemin de la communauté de San Juan Copala. L’attentat a tué Jyri Jaakkola (33 ans), militant des droits de l’homme finlandais, et Bety Cariño (37 ans), militante mexicaine en soutien aux groupes de femmes communautaires et aux radios libres.

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Bety Cariño

Il convient de le répéter, on ne peut comprendre ni expliquer le système capitaliste sans le concept de guerre. La guerre est la forme essentielle de reproduction de l’actuel système de domination ; la guerre est consubstantielle à la phase actuelle de conquête et de reconquête néocoloniale des territoires et des lieux socialisés. Les communautés, quartiers et personnes qui forment la Commune autonome de San Juan Copala ont subi durant les derniers mois une escalade d’assauts violents.

Ce responsable de la commune autonome et sa femme, Alejandro Ramirez et Cleriberta Castro, le 20 mai 2010, ainsi que deux des membres de la caravane, Jyri Jaakkola et Alberta Cariño, le 27 avril, s’ajoutent aux 17 personnes assassinées par les paramilitaires, rien qu’entre novembre 2009 et fin avril 2010. C’est un véritable état de siège dans lequel demeure San Juan Copala, sans eau potable, sans courant électrique, sans libre accès à la communauté, sans que les barrages imposés par la voie des armes permettent l’entrée de vivres, avec le harcèlement et l’agression constante des balles des paramilitaires, en toute complicité du gouvernement.

La population en colère réclame les droits des personnes autochtones, mais aussi justice et paix par rapport à la violence extrême qui règne dans la région et exige que ces lâches assassinats ne restent pas impunis !

P.-S.

Voir aussi : Oaxaca 2006

Notes

[1Les habitants de San Juan Copala, localité de la région triqui, dans l’ouest de l’État de l’Oaxaca, ont créé en janvier 2007 une « municipalité autonome », marquant ainsi leur décision de s’autogérer, face à un gouvernement qui les a marginalisés, méprisés et spoliés depuis des décennies.

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