Chacun d’entre nous constate un peu plus chaque jour que la confiance entre la société et l’appareil judiciaire (police, magistrat, huissier…) est mise à mal, que cette confiance est rompue : contrôles policiers incessants dans certains quartiers en direction toujours des même jeunes, contrôles d’identité au faciès, tutoiement systématique…. Erreurs judiciaires en cascade, incarcération quasiment systématique, difficultés à faire reconnaître ses droits dans la justice civile ou aux prud’hommes. Renforcement des dispositifs sécuritaires, création de nouveaux délits liés directement à la crise sociale et à l’appauvrissement d’une partie de notre société, alourdissement des peines…
À tout cela s’ajoute une méconnaissance de l’appareil judiciaire qui fait que lorsque nous y sommes confrontés on ne comprend pas toujours ce qui se passe, ne serait-ce qu’au niveau de la langue. On a parfois l’impression qu’un monde se parle à lui-même et juge les autres.
Depuis la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 la justice est rendue au nom du peuple français. De même, la lente constitution des États nous a fait passer d’une justice de négociation à une justice d’autorité, dans laquelle « la justice sans la force est impuissante ».
En définitive la question à laquelle nous sommes confrontés est bien celle de savoir « qu’est ce qu’on fait quand on rend la justice ? », est-ce bien la justice qui est rendue ? ou est-ce une injustice supplémentaire qui vient alourdir nos quotidiens ?
"Juger c’est de toute évidence ne pas comprendre,
puisque si l’on comprenait on ne pourrait pas juger".
André Malraux, Les conquérants.
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Samedi 17 Mai 2008 à partir de 13h à la Maison des Passages
44, rue St Georges – 69005 Lyon (Métro D/Vieux Lyon)
www.maison-des-passages.com
Axès Libre, CIRDEL, L’EPI de Vaulx-en-Velin, GENEPI, La Maison des Passages, Paroles de Femmes, l’OIP et Raddho Diaspora
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