Peux-tu commencer par nous donner ta définition de l’éco-féminisme ?
L’écoféminisme est un courant de pensée et un mouvement social qui explore les rencontres et les synergies possibles entre écologisme et féminisme. A partir de ce dialogue, il propose de partager et de renforcer la richesse conceptuelle et politique de ces deux mouvements, afin que l’analyse des problèmes que chacun rencontre de manière séparée gagne en profondeur et en clarté. C’est une philosophie et une pratique défendant l’idée que le modèle économique et culturel occidental s’est développé en tournant le dos aux bases matérielles et relationnelles qui soutiennent la vie.
Comme le signalent Vandana Shiva et Maria Mies, le modèle de Progrès de l’Occident s’est constitué et se maintient grâce à la colonisation des femmes, des peuples “étrangers” et de leurs terres ainsi que de la nature. L’écoféminisme nous permet de mieux nous comprendre en tant qu’espèce et de donner de l’importance matérielle, politique et symbolique aux relations de l’être humain avec la nature et avec les autres êtres humains, relations qui constituent la base pour pouvoir maintenir la condition humaine.Tu défends un écoféminisme « critique et constructiviste ». Quelles sont ses caractéristiques spécifiques ?
A partir du point de vue écoféministe constructiviste, on pose que l’étroite relation existant entre femmes et nature provient d’une construction sociale. C’est par l’assignation de rôles et de fonctions qui engendrent la division sexuelle du travail, la répartition du pouvoir et la propriété dans les sociétés patriarcales, que se développe cette conscience particulière des femmes pour les processus de soutien de la vie.
Le rôle des femmes dans la défense de la nature est important parce que ce sont elles qui s’occupent, presque partout, de l’approvisionnement matériel et énergétique. Non que cette tâche leur plaise particulièrement par « prédisposition génétique », mais parce que ce sont elles qui sont obligées de garantir les conditions matérielles de subsistance. Cet écoféminisme dénonce la subordination de l’écologie et des relations entre les personnes à l’économie ainsi que l’obsession de celle-ci pour la croissance.Dans les pays hispanophones, on remarque dans les dernières années un grand développement de ce qu’on appelle “l’économie féministe”. De quoi s’agit-il et quelles sont ses relations avec l’éco-féminisme ?
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>Rencontre avec Victor Cachard : « Histoire du sabotage Tome 2 »
FLA invite Victor Cachard qui présentera le Tome 2 de son « Histoire du sabotage - Neutraliser le système techno-industriel » SAMEDI 8 FEVRIER 2025 à 19 h à la Maison de l’écologie, 4 rue Bodin, Lyon 1er.
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