Environ 150 personnes se sont donc rassemblées, ce mercredi 15 mars rue Dunoir (Lyon 3°), contre la reprise des expulsions pour dettes de loyer à la fin de la trève hivernale, et pour la construction urgente de logements pour tous..
De larges banderoles affichent la couleur : « Huissiers dehors ! ». On dénombre notamment des militant’es de la CNL (confédération nationale du logement), de l’AVDL (association villeurbannaise pour le droit au logement), du Réseau d’alerte et de solidarité Vénissian, de l’ALPIL (association lyonnaise pour l’insertion par le logement), du Citoyen, de Construire autour du NON de Gauche (Comité Rhône-Sud)... Egalement présentes, des personnes et des familles directement visées par une mesure d’expulsion imminente.
A celleux-ci, s’est agglomérée la ribambelle de partis politiques « de gauche », et un joli drapeau rouge monochrome flotte dans l’air : PCF, LCR, PS, ainsi que les Verts... Parmi eux, une poignée d’élu’es est venue signifier au mouvement de protestation, sa compassion pour cette juste cause. Une certaine légitimité paraît leur être inspirée par l’arrêté anti-expulsion pris hier par le maire René Balme à Grigny [2] (présent ce soir) et André Gérin à Vénissieux (qui zélé, a assorti l’arrêté dans sa ville d’une veille sur les coupures de gaz, d’électricité, d’eau, et de la mise à disposition d’un numéro vert)... quand bien même sait-on, ce voeux bien pieux : cette décision prise d’autorité par une commune est en effet systématiquement invalidée par le conseil constitutionnel, en vertu de quoi, M. Balme en a quasiment appelé à la souveraineté municipale (tout ça nous prouve bien, Nicolas...) !
50.000 demandes de logement en attente dans l’agglo...
... C’est sur ce piteux état de fait, que des prises de parole successives au micro permettent à chacun’e de s’exprimer. On retiendra surtout les allocutions des assos, qui dénoncent en bloc les expulsions locatives, les hausses de loyers et des charges (jusqu’à 30 %). Partant du principe que « l’expulsion est une violence », on entend ainsi fustiger la mauvaise foi qui incrimine le surendettement sans en considérer les causes : manque de ressources lié à la maladie, au précariat des salaires de misère. Avec l’amendement Ollier récemment déposé, qui s’attaque à la loi SRU (solidarité renouvellement urbain), c’est un nouveau « verrou qui saute » [3].
Dans ces conditions, les revendications sont la construction de 100.000 logements sociaux supplémentaires sur l’agglo lyonnaise, notamment à Lyon ou le ratio de 20 % n’est toujours pas atteint. Un moratoire sur cette question est également réclamé au Sénat.
En revanche, on ne relaiera pas ici, les interventions circonstanciées des politiciens qui, pour leur bonheur, ont eu voix au chapitre. Tout au plus, la « réquisition des logements vacants » déclamée par l’entreprenante LCR peut-elle retenir notre attention. Toutefois, il est utile de signaler que l’oraison du PS a été couverte de quolibets et de huées : le parti a en effet voté l’augmentation de 7 % des loyers aux conseils d’administration des HLM. Une paille, si l’on en croit le malheureux encarté qui s’est accroché au micro sans se démonter malgré le brouhaha, ne trouvant qu’à redire qu’il « n’est pas député ».
Téléchargez ici la version imprimable de la pétition à signer et à faire signer, en faveur du droit au logement. Elle sera remise en Préfecture à l’occasion du rassemblement du 7 juin prochain.
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