Grave répression à Barcelone ce week-end

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Évènements graves dans la rue San Pere Més Baix, ce week-end à Barcelone.

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Les faits se sont déroulés le samedi 4 février 2006, vers 6h30 du matin,
devant le théatre occupé de la rue San Pere Més Baix, dans le quartier
de Santa Catarina.

Le théatre occupé de l’Anarkopena cultural organisait une nième fête. Les voisins s’étant plaint, la police a toute la soirée trainée dans les alentours. A noter que ce squat n’a quasiment aucun lien avec « le mouvement » des squats politisés de Barcelone, il était notamment réputé pour être un lieu de commerce et pour entretenir des relations ambigües avec la police (beaucoup allant même jusqu’à dire qu’il y avait un ou des infiltrés à l’intérieur). Depuis plusieurs mois, tous les week-ends s’y déroulaient d’énormes raves, alors même que le moindre nouveau squat dans ciutat vella (le centre de Barcelone) était durement réprimé...

La guardia urbana (police municipale), qui était présente dans le
quartier depuis environ 22 heures, s’est mise à 5 heures du matin à
agresser des personnes qui étaient dans la rue. Après avoir frappé
brutalement plusieurs personnes et tiré à trois reprises avec des balles
réelles. Ils arrêtèrent finalement arbitrairement 9 personnes.

Selon la première version du maire Joan Clos et des médias officiels, un
policier fut blessé par un pot de fleur lancé depuis un balcon du
théâtre. Ils soutiennent à présent une nouvelle version des faits. Dans
cette version, modifiée 14 heures plus tard, il ne s’agirait pas d’un
pot de fleur mais d’une pierre lancée depuis la rue par plusieurs
personnes.

Selon des témoins occulaires, un des détenus fut menotté aux pieds et
aux mains et tabassé au milieu de la rue par huit policiers (agents de
la guardia urbana et des mossos d’esquadra). Jusqu’à 19h30 le même jour,
ce jeune homme était porté disparu et la police n’a donné aucune nouvelle
sur son lieu de détention ou son état de santé.

Ce samedi après-midi, les mossos d’esquadra (police catalane) se sont
emparés du quartier Santa Catarina, y créant un véritable état policier.
Commença alors une véritable chasse aux sorcières dans des centres
sociaux (squats ouverts) du quartier (n’ayant pourtant rien à voir
avec le théâtre), la police arrêtant arbitrairement des personnes au
look supposé « squat ».

D’autre part, ni le groupe de soutien, ni l’avocat, ni les familles
n’ont reçu de nouvelles des détenuEs avant samedi 22 heures. À l’heure
actuelle, il reste encore une jeune fille disparue ; ses parents ont
porté plainte.

Les informations que nous avons sur la situation de trois personnes
détenues sont extrêmement graves. Une d’elles a de graves contusions à la
tête, une autre un oeil au beurre noir et un bras bandé. La personne se
trouvant dans les pires conditions fut frappée brutalement par de
nombreux policiers et traînée au point d’avoir une rasta arrachée. Elle
a également un bras dans le plâtre et un autre bandé. Les violences
furent si graves qu’ils furent hospitalisés mais, même après leur
passage à l’hôpital, les violences continuèrent impunément, couvertes
par le silence entourant ce qu’ils ont subi.

Gardons à l’esprit que, très probablement, certaines de ces personnes
seront emprisonnées et que la situation peut encore s’aggraver.

Traduction du texte
du collectif de soutien du 5 février au soir

Le samedi 4 février au matin la police a arrêté de manière violente et
arbitraire 9 personnes dans la rue San Pere Més Baix, dans la Ciutat
Vella. Mais les manières de faire illégales de la police et des
instances judiciaires rendent de toutes façons impossible de confirmer
le nombre réel de personnes arrêtées, leur identité ou leur état de
santé.

Ces personnes ont été frappées et violemment maltraitées aussi bien au
moment de leur arrestation que durant leur détention dans les locaux de
la police ou leurs transferts. Les personnes détenues sont victimes
d’une tentative de manipulation de la part de la police qui porte de
très graves accusations envers elles, accusation que ces personnes
rejettent en bloc.

Tout cela n’est pas le fruit du hasard. L’escalade de violence
qu’instiguent les différents corps de police depuis longtemps, et plus
concrètement depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le civisme, de la
tolérance zéro et la mise en place définitive des mossos d’esquadra
s’acharne de manière très claire sur certains collectifs et certaines
zones comme les quartiers du Raval, de la Ciutat Vella, Santa Catarina,
Sants, Berga, Arenys, etc ; zones dans lesquelles les intérêts
spéculatifs de la Mairie se heurtent aux réalités sociales des gens
vivant sur place. Et sa réponse au conflit généré par le manque
d’alternatives sociales est la répression sauvage à travers des
agissements disproportionnés comme ceux de ce samedi. Ils cherchent à
rendre quelqu’un coupable de la réalité de conflit qu’ils ont eux-mêmes
instaurée.

Nous exigeons la libération sans charge des personnes détenues et la
fin des mauvais traitements et tortures infligées en tout impunité par
les corps de police.

Liberté pour les détenuEs du 4 février !

P.-S.

On peut avoir des informations sur Indymedia-Barcelone

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