Jeudi 11 juillet : la police fête « encore » la CAN à sa manière...

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Comme dimanche dernier, la fête qui suit la victoire des équipes nationales d’Algérie et de Tunisie dans la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) commence avec klaxons et feu d’artifice, pour finir avec des gyrophares, des gazs lacrymogènes, des coups de matraque et des tirs de LBD. Retour sur une fête qui a fini en démonstration des politiques néo-coloniales de la préfecture.

Comme dimanche dernier : Dimanche 7 juillet : la police fête la CAN à sa manière..., et comme lors de la qualification de l’équipe de foot algérienne aux 8e de final de la coupe du monde en 2014, la fête de la victoire de l’équipe nationale d’Algérie et de celle de l’équipe nationale de Tunisie dans la coupe d’Afrique des nations a fini en répression et violence de masse.

A partir de 21h00, les forces de l’ordre sont déjà largement présentes dans le centre ville. Les flics bloquent les quais du Rhône, côté Guillotière bien entendu, et bloquent le pont de la Guillotière pour empêcher toutes et tous d’aller sur la presqu’île. La fête sera possible, mais que dans des quartiers bien spécifiques. Les quartiers commerçants et bourgeois, eux, bien entendu, sont sanctuarisés.

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Et la fête bat son plein dans une bonne ambiance, où pétarades et feu d’artifice accompagnent le concert de klaxon qui transforme tout le quartier entre la place Gabriel Péri et la Fosse aux ours en zone de célébration de la victoire des équipes nationales d’Algérie et de Tunisie.
La fête est gâchée par une agression sexuelle sur une femme qui a souhaité traverser la foule en vélo et a été victime de nombreux attouchements de la part d’un groupe de supporters. (A lire les articles France-Info, et Libération sur les agressions sexuelles durant les célébrations de la coupe du monde de 2018). Mais hormis cet événement intolérable, et qui a créé des tensions entre supporter.rices dont un certain nombre sont intervenu.es pour s’interposer, l’ambiance était bon enfant.

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Vers 22h, un feu d’artifice, qui n’avait rien à envier au 14 juillet a rempli le ciel au dessus de la place Gabriel Péri.

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A 22h40, un mouvement de foule qui se dirigeait vers Saxe Gambetta a rappelé à tous.tes que les flics n’étaient pas loin et que l’espace de fête était bien défini. La flicaille a très rapidement réagi au mouvement à coup de lacrymogènes particulièrement nourris. Vidant la place Gabriel Péri en quelques minutes, poussant les centaines de fêtard.es plus loin.

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Une demi-heure plus tard, la préfecture a dû décréter la fin de la fête. Plusieurs camions de la BAC sont arrivés sur la place Gabriel Péri, déjà moins occupée, histoire de montrer les muscles. Quelques dizaines de minutes plus tard, la manifestation festive qui était repliée à la Fosse aux ours depuis la première vague de gazage a été la cible d’une pluie de lacrymogènes et une charge particulièrement violente de la part de la BAC et des Gendarmes Mobiles. A partir de 23h30 la fête a changé de camp. La BAC est passée en mode chasse. Tout groupe d’individu, spécialement s’il était composé de personnes d’origine nord-africaine, est devenu la cible de tir de LDB et d’un gazage massif dans tout le quartier. Comme d’habitude lors de ce genre d’évènement, une stratégie de reconquête militaire est mise en place. Les compagnies de CRS et GM occupent les places et les cours, pendant que la BAC chasse, tire, agresse, matraque dans les petites rues, sans sommation, sans retenue, gazant les familles, les enfants, toute personne dans les rues étant suspecte, voire coupable.

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Au final, vers minuit, le quartier était « pacifié », il ne restait plus que des silhouettes sombres, armées, éclairées uniquement par la lumière des gyrophares. La politique néo-coloniale des forces de police étant une fois de plus à l’œuvre ce jeudi, selon une optique classique où toute fête et tout rassemblement populaire est une menace à cloisonner dans un premier temps, pour être écrasée par la force dans un second temps.

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P.-S.

Ne pas oublier les conseils en manif ... et en soirée festive dans la rue :
- Conseils de la Caisse de solidarité
- Les « gestes à adopter » de la Medic Action
- Comment protéger ses communications

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