« La force : c’est si naturel » suivi de « Argent trop cher »

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Compilation de deux textes qui traitent d’une part de la notion de violence et de non-violence sur ces deux seuls termes, puis contre le pouvoir de l’argent et celui qu’il exerce sur la mentalité de la valeur des choses et des êtres.

La force : c’est si naturel

Un nouveau jour, plutôt une vieille présence, qu’on a oubliée, mise dans un coin de sa tête, mais qui reviendra vous réveiller.

L’HOMME N’A PAS TROUVE SA VIOLENCE

La violence est naturelle. Elle fait le monde. Elle est créatrice du monde. Sans violence, la génèse même ne serait pas. L’Homme ne serait pas, mais !

Comme l’Homme est malicieux ! Violence exprime la force, ni plus ni moins. Lui l’Homme, invente la faiblesse. Comme il est malicieux. Hormis sa valeur intrasèque, où l’Homme voit de la faiblesse dans la nature ? Là où il le prétend, ne sont que forces qui s’exercent. Des rapports de force, alors dit l’Homme. Quelle malice ! Il revient avec un élément dominant, un élément dominé. Il abuse l’Homme ! Faire ainsi usage de la manifestation des forces naturelles pour les dévoyer dans son domaine. Bien sur, cela arrange l’Homme, la nature n’a pas inventé de règne, mais puisqu’il peut s’arroger le droit de règner, il dira "le règne des animaux". L’Homme gouverneur ! Comme il est sournois ! Où voit-il une plante, un animal lui emboiter le pas ? La violence, ce nom qu’il donne à la force, est le vice, le droit de prendre par la force. L’Homme commet alors la faute. La nature ne viole pas, la nature s’efforce à être la nature. Elle ne prend pas, elle transforme. Le vent couche un arbre, poursuit son action, et laisse à la terre son ouvrage. Il n’a violé aucune loi naturelle. Oh l’Homme ne l’entend pas de cette oreille ! Pour lui le vent est coupable. L’Homme se déclare gouverneur des lois des Hommes. La perversité est proclamée ! Violer, violenter ? L’Homme voit le mélange désordonné de cette foi de lois. Il tranche. Violenter c’est faire la guerre. Violer c’est maîtriser. L’Homme est cependant subtile. Il dissimule dans ces deux verbes le mot force. Ne peuvent violenter ou violer que les détenteurs de la force, les maîtres de la guerre.

La nature ne fait pas la guerre. LA NATURE A TROUVE SA FORCE, l’Homme n’a pas trouvé la sienne. Sa force, entendez l’Homme dire, sa force en interrogeant, condescendant qu’il est. La nature détruit tout sur son passage, assure l’Homme. Elle ruine un paysage. Elle engloutit. Elle engouffre. L’Homme brandit le spectre de la peur. Lui, l’Homme il entre en vainqueur dans les villes, les met à feu et à sang, des cités interdites, des cités séculaires, il les efface de la surface du globe. Où voit-il l’Homme de tels lieux que la nature a marqué pour l’éternité de son action ? La nature fait des cicatrices ; elle ne fait pas de ruines. L’Homme dit, il élève ! L’Homme constructeur ! La nature elle crée. Elle dévoile des terres océaniques pour le repos des migrateurs, elle éclot des volcans qui fertilisent le sol. Où l’Homme affirme une destruction générée par la nature ? L’Homme est habile ! L’Homme est habilité ! A s’approprier la terre, à ensemmencer la terre. La nature elle ne se conduit pas comme habilitée ! Là où l’Homme prend pied, là où l’Homme plante des pieds de végétaux, la nature oeuvre encore et encore. L’Homme maudit la nature. L’Homme météorologue ! Comment, la nature innonde les terres ? La nature ensevelit les cultures ? La nature fait s’écrouler les maisons ? Lui l’Homme, détruit des forêts, assèche des vallées, pollue les nappes phréatiques, appauvrit les sols, éradique les espèces, exproprie les habitants. Quoi dit l’Homme ! La nature a tué les dinosaures, rouspète t-il. D’où ignore t-il les conditions de son apparition terrestre ? Sans la nature universelle, l’Homme serait encore dans le néant du cosmos. Il doit à la force des éléments d’être hypocrite. L’Homme sait tout ! L’Homme savant. Quelle manipulation est-ce là encore ? La nature ne peut rien savoir, dit-il, puisque personne ne s’exprime en son nom. L’homme magnifie sa capacité sensorielle, sa parole et ses prophéties. Où estime t-il que la nature manque de langage ? Son corps lui-même à l’Homme, lui parle t-il avec des termes pour lui dire, dors, mange, couvre toi ? La nature n’a pas besoin d’articuler ces choses, les articulations sont toutes dans sa force. L’Homme articule. L’Homme grand parleur ! Or voila, pas une seule de ses articulations de la bouche ne désengagent l’Homme de son débat sur la violence et la non-violence.

La nature continue son bras de fer avec lui, et il répète la même ineptie. La nature ne cesse pourtant de lui dire : QUE LA FORCE SOIT.

Texte de Jean-Jacques Agier le 21 Novembre 2011 au petit matin privé de sommeil par ce contexte forcené.


Argent trop cher

Rentrons d’emblée dans le corps du délit : l’argent est un système obsolète, ruineux pour la planète et déshumanisant. Il occupe une floppée d’improductifs qui ont d’autres talents. Il prend de la place habitable par le biais d’un marché immobilier astreint à son emploi. Il pollue la biosphère pour des règles de concurrence et les relations humaines en cupidité maladive, par la culture du secret et par la logique mathématicienne de la gestion comptable. Il instaure des sous-ensembles systèmiques de méthodes et d’outils copiées sur son principe tels les bons points à l’école. Il établit des distinctions qui n’existeraient pas sans cela. Il génère la peur et l’envie démesurée. Il est responsable de crimes, d’arnaques, de kidnapping et de suicides.

L’argent est une arme de destruction massive. Alors à la place de ce moyen d’acquisition et de production et pour se débarrasser définitivement des concepts de paiement et d’esclavagisme, il faut une philosophie de la possession des biens vitaux et des plaisirs existentiels.

Cette pratique, ça pourrait être le butinage à l’image de l’insecte butineur qui fait sans intentions un acte coopératif en prélevant « un essentiel » disponible. Libérés du pouvoir fardeau de l’argent, les êtres humains pourraient s’engager à faire une activité nécéssaire de leur choix ou plusieurs et mettre à disposition pour qui le demande les biens de consommation. Chacun irait au gré des butins dispersés, et la plupart du temps, au plus près, n’obéissant plus à des obligations de rentabilité, et la planète y gagnerait.

Ce système est simple même si son application est rendue difficile par la situation actuelle, mais dans l’avenir l’être humain serait en possession de ses biens propres sans être propriétaire de l’outil de production avec tous les soucis que cela entraine. On pourrait être à la fois ruche et pollen dans la société sans perdre ses droits aux quantités désirées ou réelles.

Pour établir ce système, il faut prendre conscience de l’idée non immuable de l’argent et du potentiel extraordinaire des avancées humaines dans tous les domaines où l’impossible est toujours synonyme de moyens.

Le butinage est sans principes de valeur et de remboursement au-delà du système de l’argent. On y donne sans devoir puisque le don sans quotas en est le moteur. N’importe qui donne à n’importe qui, c’est là tout le progrès social de cette pratique qui non seulement satisfaisante pour l’épargne d’énergie, de temps ouvre la voie à l’altruisme authentique, à savoir la disparition progressive des inimitiés.

Cette organisation citoyenne est à bien y réfléchir la structure du village, où les expériences et les talents cohabitent. Dans le même esprit, les villes de l’ouest américain où l’ensemble de la population construisaient un gîte par la cohésion du groupe social allant au-dela du cercle familial. Quand fatalement la question se pose du comment, la réponse devrait automatiquement être que nous avons anciennement pratiqué sur ce modèle de mise en commun des aptitudes sans aller pour autant, jusqu’aux possibles du sentiment de générosité, et plus loin que le jugement envers l’autre qui introduit encore là des valeurs comme le courage ou la fainéantise.

Il y aurait un monde pour le bonheur avec une construction sociale telle, et les bénéfices humains se calculeraient au détour de son application, par la disparition de nos incivilités, de nos mésententes, de nos recherches manquées.

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