Entre 2010 et 2012, Pierre Pellicer, alors basé à Bangkok, a effectué plusieurs voyages en divers confins du sud-est asiatique. Objectif Zomia, ce vaste espace de jungles et de montagnes qui a longtemps échappé à l’emprise des États et des gouvernements de la région. Une quête passant par le Cambodge, le Laos et les Philippines. Carnet de pérégrinations.
Zomia : espace périphérique de refuge et d’insoumission. Vaste zone de contreforts montagneux et de jungles, hors empires et civilisations. Ensemble hétérogène de peuples des hauteurs, fugitifs, autonomes : le négatif de l’État tel qu’il s’impose dans le sud-est asiatique.
Le concept de Zomia a été développé dans The art of not being governed, brillante contre-histoire de la région s’inscrivant dans le sillage de travaux anthropologiques sur les rapports sociétés/État, tels ceux de Pierre Clastres.
Pour son auteur, James C. Scott, les centaines de communautés qui peuplent les montagnes de Zomia ont depuis deux mille ans organisé leurs sociétés avec un souci constant, celui d’échapper aux nuisances de l’État : à ses décideurs, ses hiérarchies et institutions ; à sa logique : esclavage, religion, conscription, impôts ; aux famines et épidémies périodiques liées à la vie en plaine et à la monoculture du riz.
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