Le 23/03 à Lyon, c’est l’esprit de subversion

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Récit de la matinée du 23 mars et de la tentative de montée à Paris.

La montée à Paris pour une manifestation monstre était l’enjeu de la journée. La SNCF, obstinée et réactionnaire pour l’occasion, ayant refusé de laisser monter gratuitement les manifestants à Paris, le Parti Socialiste, conscient des enjeux de 2007 et soucieux de se mettre les anti-CPE dans la poche, a payé 380 places de train. Les politicards s’entendent bien entre eux, et c’est donc malgré le refus d’une AG interfac de monter à Paris si tout le monde ne peut pas monter que les politiciens étudiants, LO et LCR en tête, se sont partagés les billets.

Jeudi matin, c’est dès 6h30 que des courageux se sont réunis place Carnot, face à Perrache. Entre 7h00 et 7h30 les personnes ayant récupéré des billets sont partis sur Paris, laissant un nombre important de personnes sur la place. Peu après 8h00, c’est un milliers d’étudiants, lycéens, travailleurs et précaire qui est entré dans la gare Perrache au pas de charge, décidé à en découdre avec la SNCF jusqu’a l’obtention de trains pour tous et gratuits. Mais nous sommes rapidement bloqués à l’entrée de la gare sur la passerelle par quelques rangs de CRS. Attendant une hypothétique réponse positive de la SNCF, les manifestant-es sont peu à peu encerclé-es par les CRS qui sont arrivés en masse au pied de la passerelle après qu’un petit groupe a tenté de rejoindre les quais par l’exterieur. Atteindre les quais n’aurait servi à rien, la SNCF ne veut pas mettre de train et à déplacé ceux allant sur Paris vers la gare de la Part-dieu. Après une heure à crier des slogans contre, en vrac, le CPE, les flics, les patrons, l’État et la SNCF, nous quittons la gare de Perrache pour nous regouper place Carnot. Pendant l’action une personne à visiblement été interpellée mais son identité nous reste inconnue.

La décision est rapidement prise. Grisé-es par notre nombre qui augmente et énervé-es par les CRS et l’absence de train, nous partons en courant vers le périph à la sortie de Perrache. Nous nous installons rapidement sur les voies et bloquons rapidement les voitures. C’est 1 200 personnes qui s’installent face aux voitures pendant environ ½ heure. Mais le périph’ est un lieu sensible et c’est un dispositif de CRS démesuré qui nous est envoyé. Après quelques altercations, et la poursuite par les CRS de quelques copains s’étant écartés, nous sommes encerclé-es par la force de répression. Après quelques sommations, la police nous charge. Boucliers de CRS contre épaules de manifestants, les flics nous repoussent et nous enserrent. Quelques coups de matraques fusent puis c’est la lacrymo en bombe qui nous asphyxie. Sous la charge et la lacrymo nous quittons les voies ; des copains déjà plus loin jettent ce qu’ils trouvent sur la flicaille. Nous nous redirigeons vers la place Carnot en échangeant les sérums physiologiques, les bouteilles d’eau et les citrons pour imbiber les écharpes.

Sur la place nous sommes déjà 2 000, énervé-es et déterminé-es. Après un temps de repos, nous repartons vers le lycée Récamier pour en faire sortir les lycéens. L’arrivée sur les quais des CRS qui nous avaient gazé-es peu avant nous fait repartir. Mais, et il n’y comprirent rien, c’est vers eux que nous nous sommes partis. Passé-es entre les camions des chiens de gardes du capital, nous rejoignons les quais du Rhône où nous manifestons jusqu’à la Guillotière. C’est là que nous traversons le Rhône. Arrivé-es de l’autre côté du fleuve, nous nous rassemblons rapidement, nous sommes entre 2 000 et 3 000 ! Les plus pacifistes s’écartent et les autres montent une barricade au bout du pont pour bloquer la centaine de CRS qui progressent en formation vers nous. Le chantier du carrefour nous fournit de quoi bloquer la police : grilles, plots et blocs de ciment. Ce qui est trop petit pour servir à la barricade vole pour retomber sur les CRS. Après quelques minutes, c’est les CRS qui nous envoient leur lacrymos. Nous fuyons vers lyon II et Lyon III sur les quais en montant barricade et obstacles sur notre chemin. C’est d’ailleurs ce que fera cette manifestation sauvage jusqu’à son arrivée et sa dissolution (rapide en raison de la présence agressive des flics) place Guichard.

Face à la racaille du patronnat, des politiciens et des flics, c’est l’expression spontanée de notre contestation qui s’est montré ce matin. Plus de S.O., plus de cadres pour nos luttes, vive la spontanéité.

Union, Action, Autogestion !
La lutte continue cette après-midi à 14h00 place Bellecour.

L.M.

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