« Une société qui fonde la liberté sexuelle sur le consentement, ce qui
justifie aux yeux de tous la surenchère spectaculaire du crime sexuel, met
en échec ses propres principes lorsqu’elle fragilise la force de ce
consentement. Lorsque je dis « oui » et que c’est pour me prostituer, ou
lorsque je dis « oui » et que c’est pour du sexe sans lendemain, je ne
choisirais pas, mais je subirais. D’autres viendront me dire que je suis
« objectivement » [...], traitée comme un objet, niée dans mon individualité,
et que donc mon consentement peut-être aboli rétroactivement. » [M,
Iacub.Qu’avez-vous fait de la révolution sexuelle ? p.62]
● Préambule
Sont incluses dans la dénomination/féminisation du terme pute, les hommes et trans qui exercent aussi cette activité, qui n’est pas uniquement féminine. Le fait de parler de « putes » plutôt que de prostituées ou de travailleuses du sexe, est une façon de privilégier la réappropriation /annulation d’un stigmate à l’idée sous-tendue que nous serions des personnes passives (prostituées) ou des travailleuses comme les autres (travailleuses du sexe). Dans mon cas, la réappropriation de l’insulte est une tentative d’en casser le caractère
stigmatisant, mais aussi en partie de m’inscrire dans une possible communauté de parcours... De ne pas me dissocier de personnes qui exerceraient cette activité dans d’autres conditions, aussi, tout en ayant parfaitement conscience de la fragilité et la superficialité d’un commun espéré sur des parcours, des pratiques qui dessinent des quotidiens si dissemblables par ailleurs. Le fait de se reconnaître « pute », et de considérer l’activité qu’on exerce comme relevant de ce champ multiple de la prostitution pourrait être selon moi le point de départ minimal d’une rencontre.
● Prostitution choisie/ subie
Il y a l’épouvantail présent dans tous les esprits, amplifié par les médias
de situations qui relèvent d’une prostitution subie, et de l’exploitation, qui
concerne sans aucun doute un grand nombre de personnes, françaises ou
étrangères, qu’elles et eux fonctionnent ou pas avec un mac, sous pressions de réseaux mafieux, dans le cadre d’une communauté qui parfois exige le
remboursement du prix exorbitant d’un voyage, ou pour obtenir de la came. Il
s’agit de formes d’exploitations à combattre, mais avec les personnes et non pas en chevalier blanc venu les sauver, et encore une fois en ne coupant pas cette situation de la critique nécessaire de la société qui la produit. Ce qui amènerait une lutte et une réflexion plus générale contre l’exploitation, la fermeture des frontières, et la mainmise des profiteurs de tous poils sur des personnes mises en situation de faiblesse par le système capitaliste.
A côté de cette forme d’exploitation, il y a aussi des personnes qui ont
choisi d’exercer cette activité. Choisi pour autant que le fait d’exercer une activité rétribuée quelle qu’elle soit dans le contexte économique ou social qui est le notre puisse venir d’une volonté des individues et ne pas être dicté de toute façon par la nécessité de se loger, avoir à bouffer... Des travailleuses « indépendantes » : sans mac, qui choisissent plus ou moins les horaires, les lieux mais en tout cas leur rythme de travail, en tentant de créer avec d’autres des solidarités qui les rendent moins vulnérables. Contrairement aux fantasmes répandus, cette situation de prostitution « choisie » concerne de nombreuses personnes, toutes nationalités confondues.
C’est mon cas. Je suis travailleuse du sexe « escort », c’est-à-dire que j’ai une annonce qui me permet de rencontrer mes clients, de façon intermittente, entre autres. Quand j’ai du temps pour cela, en me donnant un certain nombre de critères qui permettent de sélectionner les clients. Je ne considère pas qu’un travail quel qu’il soit puisse être émancipateur en lui-même. Je ne pense pas qu’une activité exercée avec sous-jacente une contrainte économique, même si son choix est déterminée par des intérêts réels, ou la volonté de creuser plus des réflexions préexistantes, ce qui est mon cas pour la prostitution, soit émancipateur. Ou en tout cas pas en soi. S’il arrive qu’on y picore des choses qui nous permettent d’avancer sur des cheminements personnels, c’est sans doute des éléments qu’on aurait très bien pu trouver ailleurs, sans qu’il nous en coûte autant. Je ne suis pas arrivée par hasard dans cette activité, et même si je n’ aime pas trop les étiquettes, c’est bien un cheminement politique à la croisée de réflexions plus générales et globales et qui ont trait autant à l’anarchisme qu’au féminisme qui m’a amenée là. D’autres personnes, copines, amies, compagnes de route, ou inconnues rencontrées au détour de voyages sont également dans ces réflexions.
Que le lecteur ou la lectrice qui viendrait ici chercher des vérités toutes
faites ou un positionnement spectaculaire, éloge trépidant d’une prostitution
émancipatrice, passe son chemin. Je ne ferais pas ici l’éloge du Travail. Venant
de là, voilà où j’en suis concernant ce que pourrait être des pistes à nous de
réflexions sur ce thème de la ré-ouverture des maisons closes.
● Humanisme et sécurité intérieure
Il y a quelques mois, Chantal Brunel, députée UMP de Seine-Saint-Denis, publiait une tribune dans le Monde pour annoncer la possible réouverture
des maisons closes, fermées officiellement depuis 1946, et en pratique depuis le début des années 1960. Brunel faisait coup double avec -au passage- un coup de pub sur le bouquin qu’elle venait de sortir concernant les violences faites aux femmes. Du réchauffé du côté des femmes politiques : on se souvient notamment de Michèle Barzach (1990), Françoise de Panafieu (2001) et Christine Boutin (2009) qui avaient elles aussi créé l’événement en lançant l’idée à leurs époques respectives.. Cette fois, Chantal Brunel justifie sa proposition par le soi-disant échec de la Loi sur la Sécurité Intérieure ou LSI de 2003 concernant la prostitution. La députée déclare avoir voté cette loi en 2003 pensant que cela diminuerait le nombre de prostituées et propose que « soit mis à l’étude un cadre qui permettrait une réouverture minutieusement contrôlée des maisons closes (protection médicale, judiciaire, financière, cadre juridique…), tout en contrôlant par ailleurs l’achat de services sexuels ». Deux de ses petites copines de l’UMP, Elie Aboud et Véronique Vasseur examineraient favorablement, depuis le 25 mars la question des bordels. Inutile de préciser que Brunel étaye ses motivations par des arguments humanistes : mettre les putes « à l’abri des agressions de la rue ». En arrière plan, l’idée que notre place en tant que prostituées mais aussi en tant que filles ne serait pas dans la rue mais dans des établissements où l’état se chargerait de notre sécurité... et nous ressert une fois de plus le coup de l’état protecteur, qui veillerait à notre bien être.... Bien malgré nous.
● Les répercussions de la Lsi
En France, la prostitution n’est pas illégale. Mais, dans les faits, la loi sur
la sécurité intérieure (LSI) de 2003 qui complétait la réglementation sur le
proxénétisme [1] et réintroduisait le délit de racolage passif [2] a été une
catastrophe pour les putes. Le délit de racolage passif, contrairement à ce que
Me Brunel veut bien laisser croire, a parfaitement rempli ses objectifs en matière d’urbanisme. Les putes de rues ont été comme plein d’autres populations pauvres dérangeantes, virées des centres villes, par des flics trop contents de pouvoir compter leur arrestation/mise en garde à vue deux fois dans leurs quotas (dans les rubriques « affaire ouverte » et « affaire résolue »). Trop facile. Il ne faut jamais grand chose aux flics pour justifier, procéder à une arrestation, ou à une mise en garde à vue (GAV). Dans le cas des putes, le fait d’avoir plusieurs préservatifs sur soi (la base) caractérise le racolage passif. Les personnes qui bossent dans les bois [3] avec des camionnettes ont été aussi concernées par cette augmentation de la répression et de tout ce qui va avec (pv, garde à vues, perquiz.) Certaines des putes contraintes de s’éloigner des villes pour se mettre à l’abri des flics ont été réduites à se payer des mecs pour assurer leur sécurité. Ce n’était pas forcément le cas pour celles qui avaient l’habitude de bosser à plusieurs (en « ville ») en veillant les unes sur les autres. D’autre part, la redéfinition et l’élargissement du délit de proxénétisme a eu aussi d’énormes répercussions sur nos conditions de vie dans et hors boulot. Sont considérés pêle-mêle comment relevant de ce délit
des faits aussi différents que louer un appartement/camionnette à une pute qui s’en sert de lieu de boulot, d’habiter sous le même toit sans pouvoir justifier de ressources suffisantes (enfants/conjointes), de l’aider dans la fabrication de son site Web (en étant rémunéré ou pas).
Ces dispositifs qui sont censés ne pas porter atteinte ou pénaliser les putes elles-même, les fragilisent sous prétexte de protection. Je me demande, si
ce qui est visé par la redéfinition de cette loi, ne serait pas entre autre le fait pour des putes de s’organiser entre-elles et de tendre vers l’autonomie. Elle pose dans les faits, en tout cas, des difficultés supplémentaires au fait d’être insérées socialement, avec une vie affective (sentimentale) des enfants. Un des exemples les plus frappant en est que des poursuites légales sont possibles pour des putes qui se feraient tourner des listes noires de clients-violents, violeurs, mauvais payeurs, en arguant qu’il s’agit de « constitution de fichiers illégaux » et de « proxénétisme d’entraide »- ce qui est une vaste hypocrisie et un frein considérable à la transmission d’informations qui empêcheraient des connards d’arnaquer plusieurs filles, de leur faire des plans hallucinants et de s’en sortir toujours bien...
Nous sommes quelques unes à vouloir le choix de mettre en oeuvre nos propres modalités de fonctionnement pour répondre à nos problèmes.
Sans paternalisme de l’état ni médiateurs qui vont parler en notre nom pour en fait légitimer leur position privilégiée. Nous sommes les mieux placées pour
nous donner les moyens matériels, humains, nous permettant de poursuivre notre activité dans les conditions qui conviennent- le mieux possible à chacune. Nous voulons lutter contre l’état, et une de ses logiques : gratifier celles et ceux qui adoptent le « bon » comportement, le comportement raisonnable qui répondrait à ce qu’il définit comme bon pour nous, et réprime dès qu’on s’éloigne de ce fonctionnement.
● A propos des maisons closes
Tandis qu’une majorité des « françaises » seraient -selon un sondage CSA- favorables à la réouverture de ces établissements, les premières concernées
y sont farouchement opposées. Certaines se souviennent des anciennes "maisons d’abattages", où elles étaient soumises à des cadences infernales (100 clients par jour). La situation des putes dans des pays frontaliers comme la Suisse, qui a adopté une politique "réglementariste" concernant la prostitution, ne fait pas plus envie. Les travailleuses du sexe "nationales" sont tenues de bosser dans ces établissements. Elles louent leur chambre, avec deux type de calcul du prix/jour, soit en pourcentage de leur recette de la journée, soit à prix fixe. Elles ont récupéré au passage donc un patron, à qui elles louent cher un espace de travail. Tout ça dans une ambiance hyper concurrentielle et standardisée, avec une forte spécificité de chaque lieu (services proposés) à laquelle les putes sont plus ou moins tenues de s’adapter. Alors que la loi suisse permet de créer des lieux qui seraient tenus par les putes elles-même, ils sont apparemment très peu nombreux, voire inexistants. Certaines d’entre nous ont testé les bars « à hôtesses », qui sont eux aussi des espaces délimités soumis aux contrôles tant vantés par Me Brunel et les résultats ne sont pas probants. Un retour au salariat dont on est un certain nombre à vouloir s’échapper : présence d’un patron, mec souvent, qui règne sur une équipe de filles, récupère un max de blé [4] quand il n’essaye pas de s’arroger un « droit de cuissage ». La seule partie de l’argent qui va « sans intermédiaire » du client à la fille est dans certains endroits afférent à ce qui peut se passer dans les « salons ». Et encore, puisque pour aller en « salon » le client est sensé acheter une bouteille de champagne, qui selon le tarif ouvre, par convention tacite, des durées « d’ intimité » différentes, et sur laquelle le gérant prend encore plus de marge que sur les verres. En théorie, les hôtesses seraient « libres » de choisir leurs horaires de travail, les clients avec qui elles vont passer du temps (ou pas), où (comptoir, salle, salon), et sur quelles modalités ( tout ce qui concerne le contrat, implicite et explicite. Ce qu’elles vont accepter ou pas d’un client, à quel moment. En « public » ou dans le salon). En pratique les « codes de fonctionnement » d’une partie des bars sont défavorables aux personnes qui arriveraient quand elles veulent, ce qui pousse les hôtesses à faire le pied de grue pendant des heures au comptoir, et tout ça sans savoir combien d’argent elles vont faire dans la soirée. Comme une bonne partie du bizness repose sur l’attractivité des « belles de nuit » que les clients font picoler pour tenter d’obtenir « des faveurs », ces dernières ont la pression pour revenir bosser régulièrement. Pour accepter des pratiques qui ne lui conviennent pas, par exemple, se laisser toucher quand elle est au bar, accepter un/des salons.
Dans les pauses, ça cause de la manière de se vendre, avec tout ce que cela comporte de relations de pouvoir entre "filles", et aussi de conformité à une certaine image de La Femme qui marche, s’habille, parle et boit d’une certaine
manière... Comme dans tout cadre salarié, l’ambiance est souvent délétère entre des personnes qui ne se sont pas choisies, qui là en plus changent régulièrement d’espace de boulot, qui peuvent avoir des statuts différents dans le bar (une partie ayant des contrats fixant les heures de boulot et une autre étant occasionnelles), qui n’ont pas les mêmes pratiques ni les mêmes envies, et sont mises en concurrence par les clients, qui n’attendent que la confirmation de leur toute-puissance dans cet univers féminin. Si l’usine est la taule, au bar on a affaire aussi à une taulière/tenancière/patronne... Rien de nouveau donc, avec comme dans plein d’autres lieux de travail des portes fermées à clé, des caméras....
Tout cela sur fond de descentes fréquentes de flics qui viennent rappeler
que cet espace, comme tous les autres, est « sous contrôle ». Ces chiens en
profitent pour tenir à jour leur fichier en prenant les identités des filles présentes. Et comme c’est une occasion pour eux de faire « sentir » leur pouvoir, ils en profitent aussi pour afficher leur plus grand mépris sur fond de sarcasmes auprès de celles-nous, qu’il faudrait considérer comme tout en bas de l’échelle sociale.
Volonté de fichage également présente, très visiblement, lors des assises de la prostitution 2010 à Paris, où une petite dizaine de civils attendaient les personnes à la sortie, histoire de bien repérer, noter les tronches des personnes qui étaient là, compléter leur vision d’un « qui fait quoi » général [5].
● Le côté pute de la politique institutionnelle
(ou : C’est pas parce qu’on est putes qu’on est forcément subversives... )
Face à l’explosion médiatique de ces dernières semaines, où journaux et associations abolitionnistes s’en donnent à coeur joie, le STRASS (Syndicat du
TRAvail Sexuel), a publié un communiqué le 2 avril 2010, où les membres disent tout à la fois craindre la volonté de contrôle « médical, fiscal et
migratoire » de l’ump dont ils exigent de rencontrer les parlementaires : « Ils
devraient savoir que [...] que nous sommes souvent les meilleures actrices de
prévention, et les mieux placées pour lutter contre la traite des êtres humains »
Le syndicat n’a de cesse, depuis sa création il y a un an, de se positionner
comme interlocuteur privilégié de l’état (délégations reçues...) Et de réclamer
pour les travailleuses du sexe un statut de citoyennes « à part entière » sur le
fondement qu’elles cotisent auprès de l’ursaf, et devraient pouvoir accéder aux mêmes droits sociaux que les autres. Rien de bien étonnant de la part d’une instance qui s’est posée dès sa fondation comme un « syndicat » de
« travailleurs ». Nous ne sommes pas naïves au point de penser que le gain de minima sociaux dont parle le STRASS concernerait tout le monde, et ne se ferait pas en contrepartie d’une vrai restriction de notre marge de liberté. Le fait de demander des droits sociaux ne concernerait qu’une petite partie des
travailleuses. Et pour les personnes sans papiers, si on suit la logique du strass, il faudrait après demander une régularisation par le travail, ce qui a comme un air de déjà vu... On voit depuis quelques années des grèves de travailleurs sans papiers très encadrées par les syndicats et qui n’aboutissent à rien malgré des mois et des mois de « lutte ». Et quand les personnes obtiennent finalement des cartes de travail ce sont des cartes très précaires, de courte durée et dont le renouvellement se fait à la demande du patron, ce qui muselle de fait toute possibilité de révolte. D’autre part ces luttes ne sont pas souvent autonomes au sens où ce sont les syndicats qui en définissent modalités, et prennent tout espace en étant considérés dès le début comme partenaires sociaux et seuls interlocuteurs « légitimes » par l’état. On tourne en rond, l’état légitimise des partenaires sociaux qui le lui rendent bien, et n’existent que grâce à lui. La boucle est bouclée.
● Faire le bordel
Ce qui serait en jeu dans la constitution de solidarités dans ce domaine,
est de l’ordre de la ré-appropriation de nos conditions d’existences, de façon plus générale.. Je ne me sent pas plus de complicité avec une pute qu’avec n’importe qui d’autre qui aurait choisit un taf pour pouvoir jouer le jeu de la consommation et capitaliser individuellement la thune. Par contre il me semble, que ce moyen d’acquérir pas mal d’argent de façon invisible aux yeux de l’état, fait partie des ressources qui peuvent donner les moyens de la débrouille ou de l’organisation de nos vies comme nous la désirons. Qu’on pourrait s’entraîner de façon collective à réduire nos besoins d’argent et que quand la question de la thune vient à apparaître, et s’il se trouve qu’on ne peut pas faire autrement, que ce ne soit plus une question individuelle. On pourrait se demander à quoi pourrait ressembler une mutuelle, ou plutôt des tas de mutuelles, mises en place pourquoi pas au niveau local, pour permettre à certaines d’entre nous de faire des pauses, rattraper le coup quand on a pas fait la thune dont on avait besoin pour payer des factures.... Et que si on a pas dans l’immédiat, la quantité d’argent nécessaire au fait de permettre aux anciennes de ne pas faire de passes pour une dizaine d’euros (ou moins), on peut alors continuer à ouvrir des cantines, lieux accessibles pour
manger, rencontrer des personnes, etc...
Puisque nous ne reconnaissons ni leur police, ni leur justice, et que nous ne
voulons rien attendre de l’état ; puisque nous voulons lier critique de l’enfermement, anti-autoritarisme sans rester passives face aux agressions- l’idée serait choisir des conditions de boulot qui laissent peu de prises pour nous agresser. Une des façons les plus efficaces de se protéger restant de bosser à plusieurs, ré-ouvrons des bordels, pourquoi pas... Mais « nos » bordels, autogérés, sans patrons et entre copines, sur des bases politiques claires. Aussi. Sans devenir des salariées contraintes de reverser une partie de notre fric à l’état, sans rien lâcher de nos convictions politiques.
Mener le bal.
Pour un monde sans état et sans patrons,
libéré des dominations et de l’exploitation.
(mai 2010)
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