Grève et rassemblement des salariés d’ADOMA mardi 21 mars : le mouvement prend de l’ampleur

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Adoma SNI, plus que jamais créateur de Sous-France, les salariés des Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile
toujours en résistance

Pour la 3e fois en l’espace de 2 semaines, les salariés du Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile Adoma du Rhône se mobilisent. Le mouvement s’élargit désormais au niveau régional vu le contexte problématique également sur les établissements de l’Isère et de la Savoie.

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Le 8 décembre 2016, les salariés du Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile du Rhône Adoma regroupant les sites de Givors, Saint-Genis-Laval et Fontaines Sur Saône, réunis par leurs directeurs respectifs refusent de travailler sur le projet d’établissement envisagé pour les trois prochaines années par la direction d’Adoma pour répondre à la législation en vigueur. Les salariés souhaitent alerter leurs directeurs et plus globalement la direction générale d’Adoma SNI sur leur souffrance et la souffrance des résidents. Ils ont pour cela rédigé une lettre collective destinée à la direction de la SNI/Adoma.
En effet, la réforme de l’asile mise en place par le gouvernement au mois de novembre 2015 a accéléré les procédures de demandes d’asile et donc augmenté la fréquence des entrées et sorties des résidents dans les Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile, entraînant un surcroît de travail pour l’ensemble des salariés. A cela s’ajoute le démantèlement de la “jungle” de Calais à l’automne 2016 avec une répartition “inorganisée” des résidents de la jungle dans les CADA et autres Centres d’Hébergement d’Urgence pour Demandeurs d’Asile, entraînant des déplacements massifs de demandeurs d’asile d’un établissement à un autre, aux quatre coins de France, sans cohérence avec les situations respectives des uns et des autres, et entraînant à nouveau un surcroît de travail et une déstabilisation des résidents.
Par ailleurs, la santé des demandeurs d’asile s’avère de plus en plus précaire et les pathologies de plus en plus lourdes, entraînant là-encore un suivi social plus important de la part des travailleurs sociaux, mais également stress, anxiété, culpabilité par rapport à la difficulté à effectuer un suivi digne et de qualité et aux risques suicidaires et passages à l’acte de plus en plus fréquents des résidents.
Au-delà des phénomènes de stress post-traumatiques des résidents liés à leur vécu dans leur pays d’origine ou leur parcours d’exil, force est de constater qu’ils développent également aujourd’hui des phénomène de stress traumatique lié à leur hébergement en CADA du fait de conditions d’hébergement non adaptées, que ce soit au niveau des locaux (promiscuité, espace vital réduit, manque d’intimité, manque d’isolation sonore, présence permanente de cafards...), qu’au niveau du suivi (changements réguliers de référents dûs à des arrêts maladie de plus en plus fréquents de salariés en burn-out et partiellement remplacés, présence limitée d’un psychologue ne permettant pas un suivi de qualité des résidents, manque de qualification dans le domaine de la santé et des salariés pour prendre en charge convenablement des situations de handicap lourd et autres pathologies importantes tels que cancers, leucémies, maladies cardio-vasculaires...).
Tous ces éléments affectent fortement la santé des résidents et des salariés, victimes de tensions et dépressions récurrentes liés aux conditions de travail. Il y a eu sur l’année 2016, sur le Cada du Rhône SNI Adoma, six situations de burn-out (épuisements professionnels) alors qu’il n’y en avait pas eu sur les neuf années précédentes.
Depuis le 8 décembre, la situation a empiré. Non remplacement des arrêts maladie, suppression de postes se poursuivent et s’accentuent.
Pour répondre à ces situations, la direction d’Adoma, ex-Sonacotra, société d’économie mixte aujourd’hui adossée à la SNI, qui a réalisé 32 Millions de bénéfices en 2016, décide de... supprimer des postes de travailleur sociaux, de ne remplacer que partiellement les arrêts maladie, de ne pas remplacer les salariés en formation, d’augmenter les taux d’encadrement des résidents.
Les salariés du Cada du Rhône, après avoir fait grève le 7 mars en lien avec le mouvement national du secteur du soclal et de la santé, mais également jeudi 9 mars avec un rassemblement devant la direction départementale, estimant n’avoir toujours pas de réponse satisfaisante et de solutions concrètes aux problématiques évoquées de la part de la direction de la SNI Adoma qui nie toute souffrance et burn out, ajoutant encore plus de violence à ces situations, appellent à nouveau à la grève, cette fois au niveau régional, vu le contexte aussi problématique sur les établissements de l’Isère et de la Savoie. et à un nouveau rassemblement
Mardi 21 mars
devant la Direction Régionale d’Adoma
144 Rue Garibaldi
69006 LYON
à 14h 00

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Leurs revendications demeurent :
· Le remplacement systématique des collègues en arrêts maladie,
Le recrutement d’un IS supplémentaire à temps plein sur chaque site , en plus bien sûr des remplacements de postes supprimés ces dernières semaines,
Le recrutement ou une présence plus importante d’un psychologue ou infirmier sur les sites à même de déceler et prendre en charge les pathologies, notamment psychologiques (stress post-traumatique, etc...) systématiques du public accueilli,
Audit sur asile en interne à Adoma,
L’augmentation générale des salaires suite aux bénéfices importants réalisés par Adoma l’année dernière (32 Millions d’Euros)

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P.-S.

Bienvenue à toutes et tous
Mardi 21 mars à 14 h devant la Direction Régionale d’Adoma, 144 rue Garibaldi,
69006 LYON

mardi 21 mars 2017

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