Un soulèvement de grande ampleur a éclaté au Kazakhstan en réaction à l’augmentation du coût de la vie et à la violence du gouvernement. Les manifestant.es se sont emparé.es de bâtiments gouvernementaux dans de nombreuses régions du pays, notamment à Almaty, la ville la plus peuplée, où ils ont temporairement occupé l’aéroport et incendié le parlement. Au moment où nous publions ces lignes (le 6 janvier, ndt), la police a repris le centre-ville d’Almaty, tuant au moins des dizaines de personnes, tandis que des troupes de Russie et du Belarus arrivent pour prêter main forte à la répression des manifestations. Les personnes qui subissent cette répression méritent que l’on prête attention aux raisons pour lesquelles elles se sont soulevées. Dans le reportage suivant, nous présentons un entretien avec un.e expatrié.e kazakh.e qui explore ce qui a poussé les gens à se révolter au Kazakhstan, et les implications de ce soulèvement pour la région dans son ensemble.
Ce qui se passe actuellement au Kazakhstan n’est jamais arrivé ici auparavant.
Toute la nuit, il y a eu des explosions, des violences policières contre les gens, et certaines personnes ont brûlé des voitures, incluant des voitures de police. Maintenant les gens marchent dans les rues principales et quelque chose se passe près de l’Akimat (le bâtiment du parlement).Le dernier message que nous avons reçu de notre camarade au Kazakhstan, une anarcha-féministe d’Almaty, peu avant 16 heures (heure du Kazakhstan oriental) le 5 janvier, avant que nous ne perdions contact.
#Kazakhstan Armed security forces are in Almaty. There are also armoured personnel carriers, armoured vehicles, and military trucks. Local police reported that dozens of protesters had been killed. pic.twitter.com/h1vzkKdmjV
— Hanna Liubakova (@HannaLiubakova) January 6, 2022
Nous devons comprendre le soulèvement au Kazakhstan dans un contexte mondial. Il ne s’agit pas simplement d’une réaction à un régime autoritaire. Les manifestant.es kazakh.es réagissent à la même hausse du coût de la vie que celle que les gens dénoncent dans le monde entier depuis des années. Le Kazakhstan n’est pas le premier endroit où une augmentation du coût du carburant a déclenché une vague de protestations - la même chose s’est produite en France, en Équateur et ailleurs dans le monde, sous un large éventail d’administrations et de formes de gouvernement.
Ce qui est significatif dans ce soulèvement particulier n’est donc pas qu’il soit sans précédent, mais qu’il implique des personnes confrontées aux mêmes défis que nous, où que nous vivions.
L’urgence avec laquelle la Russie intervient pour aider à réprimer le soulèvement est également significative. L’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une alliance militaire composée de la Russie, de l’Arménie, du Belarus, du Kazakhstan, du Kirghizstan et du Tadjikistan - dont la Russie est le chef de file - s’est engagée à envoyer des forces au Kazakstan. C’est la première fois que l’OTSC déploie des troupes pour soutenir une nation membre ; elle avait refusé d’aider l’Arménie en 2021, lors de son conflit avec l’Azerbaïdjan.
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