En novembre 2007, Marie fait la fête avec des ami-e-s dans un bar près des Terreaux pour la fin des exams. L’ambiance est animée, tout le monde picole pas mal. En fin de soirée, les amis de Marie s’en vont tandis qu’elle décide de rester, elle connaît les serveurs et fait la fermeture avec eux. Marie a beaucoup bu, et elle se sent très fatiguée comme si quelqu’un avait mis de la drogue dans son verre. Quoiqu’il en soit, vers 5h du matin, elle ne tient plus debout et ne peut pas rentrer chez elle. Les serveurs essayent de contacter ses amis, en vain. Une patrouille de police passe dans le coin, les serveurs l’arrêtent et lui demandent s’ils peuvent s’occuper de Marie. Les deux flics emmènent alors Marie dans la voiture, et la ramènent chez elle. Marie n’est pas en état de marcher seule.
Arrivés dans l’immeuble, les flics qui soutiennent Marie croisent Grégory, un voisin et ami de Marie qui leur demande ce qui se passe. Les policiers expliquent qu’ils ramènent Marie chez elle, et qu’ils veulent bien de l’aide. Grégory leur indique donc où Marie habite, puis part travailler en laissant le groupe devant la porte.
Lorsque Marie se réveille le lendemain en début d’après-midi, elle est à moitié nue sur son lit (elle n’a pas pu se déshabiller seule), les préservatifs qui étaient dans sa table de nuit ont disparu et des douleurs localisées lui font comprendre qu’elle a été violée.
Elle ne se souvient strictement de rien, et c’est en parlant avec son voisin, sa concierge et les serveurs du bar qu’elle comprend l’histoire.
Elle appelle le commissariat : on lui dit de venir sur place. Lorsqu’elle arrive et donne son identité, on lui sort « oui, vous êtes dans le fichier, pour abus d’alcool ». Rien d’autre.
Marie n’est pas allée faire de consultation médicale, ce qui signifie que sa plainte sera sans doute rapidement classée sans suite. De toutes façons, entre les plaintes pour viol qui n’aboutissent quasiment jamais (on est sommée de présenter preuve sur preuve, comme si c’était la victime qui était présumée coupable), et les plaintes contre les flics qui sont systématiquement classées sans suite (quand elles n’aboutissent pas à une procédure pour « diffamation » contre celles et ceux qui ont été victimes de violences policières), le recours à la justice ne doit pas laisser d’illusions…
Reste une rage tenace, une envie et un besoin de trouver les personnes avec qui se défendre. Parler en confiance, se retrouver, voir qu’on est pas seules, est une première étape pour se battre, ensemble.
Ni oubli ni pardon.
Contre la police, la solidarité est une arme : 06-43-08-50-32
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