Les sentiers de la Gloire - Projection/débat à la Plume Noire, le 10 novembre

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A la veille des commémorations de la grande boucherie de 14-18, un petit hommage à tous les déserteurs !

Le 10 Novembre à 20h30 les militants de la CGA organisent une projection débat autour du film :

Les sentiers de la Gloire de Stanley Kubrick (84 mn, N&B) avec Kirk Douglas.

Suivie d’un débat sur l’antimilitarisme animé par les militant-es de la CGA.

à La Plume Noire
19 rue Pierre Blanc
69001 Lyon

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L’histoire (source : wikipedia.org)

En 1916, tandis que la guerre s’est enlisée depuis longtemps dans les tranchées, l’état-major français décide une offensive quasiment impossible sur la « colline aux fourmis ». Repoussé par le feu ennemi, le 701e régiment, commandé par le colonel Dax, doit se replier.

Le général Mireau, chef de l’offensive, demande alors de traduire en conseil de guerre le régiment pour « lâcheté ». Malgré l’opposition de Dax, trois hommes tirés au sort seront condamnés à mort et exécutés.

Dax avait entre-temps soumis au général Broulard, chef de l’état-major, les preuves que le général Mireau avait fait tirer sur sa propre armée pendant l’attaque. Broulard révoque celui-ci et propose son poste à Dax en croyant que celui-ci avait agi par simple ambition. Dax refuse.

Le contexte historique

Ce film s’inspire de plusieurs faits réels. Pendant la Première Guerre mondiale, environ 2 500 soldats français ont été condamnés à mort par les conseils de guerre, dont un peu plus de 600 furent réellement fusillés « pour l’exemple » par l’armée pour des motifs divers (abandon de poste, mutilations volontaires, refus d’obéissance, etc.), les autres ayant vu leur peine commuée en travaux forcés.

Stanley Kubrick s’appuie entre autres sur l’affaire des caporaux de Souain où le général Réveilhac aurait fait tirer sur son propre régiment refusant de sortir des tranchées lors d’un assaut impossible, avant de faire exécuter quatre soldats en mars 1915, qui seront réhabilités en 1934. La justice militaire était devenue une justice d’exception depuis des décrets d’août et septembre 1914 : le sursis, le recours en révision, les circonstances atténuantes et le droit de grâce étaient supprimés.

L’épisode du soldat sur une civière qu’on ranime pour le fusiller s’inspire lui d’un autre cas, celui véridique du sous-lieutenant Jean Julien Marius Chapelant exécuté le 11 octobre 1914 après une parodie de procès. Gravement blessé aux jambes depuis plusieurs jours, incapable de tenir debout, épuisé moralement et physiquement, le sous-lieutenant Chapelant avait alors été ficelé sur son brancard et celui-ci posé le long d’un arbre pour qu’on puisse le fusiller. Inhumé au cimetière d’Ampuis où il est né, sa tombe a été honorée par l’Union des mutilés et anciens combattants qui y ont apposé une plaque de marbre portant l’inscription suivante : « Les anciens combattants à leur frère d’armes Jean Julien Marius Chapelant, martyr des cours martiales ».

Le film de guerre n’est pas isolé dans l’œuvre de Kubrick. Fear and Desire (1953), son premier long métrage, était déjà un film de guerre, et de Barry Lyndon (1975) à Full Metal Jacket (1987) en passant par Dr Folamour (1964) ou Spartacus (1960), ses films sont nombreux à mettre en scène des soldats.

C’est un film de guerre mais surtout un film contre l’armée. Il dénonce des rapports sociaux profondément viciés, et la résistance désespérée que leur offrira un individu, le colonel Dax. L’opposition, à la différence du film de guerre classique, ne passe donc pas entre deux camps mais entre les supérieurs et les soldats d’un même camp, les uns jouant leur promotion, les autres leur vie. Ce thème sera repris en 1970 par Francesco Rosi dans Les Hommes contre.

L’accueil

À sa sortie, le film est apprécié aux États-Unis car, au premier degré, la cible explicite est l’armée française. Mais il est chahuté en Belgique lors de sa présentation le 21 février 1958, et suscite de violentes réactions dans les rangs des anciens combattants français et belges. Le film, retiré de l’affiche, ne ressortira que quelques semaines plus tard, une fois l’agitation calmée. Il est soumis à une forte pression française, et interdit en Suisse.

En effet, la France, préoccupée par les événements de la guerre d’Algérie craint le parallèle qui peut être établi entre ces faits anciens et l’actualité. En Algérie, l’armée dispose de pouvoirs très étendus. Le film est interdit dans les salles françaises. Les cinéphiles iront le voir en groupe en Belgique. Finalement, le film ne trouvera son autorisation de sortie en France que dix-huit ans plus tard, en 1975.

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