Les vrais chiffres de la contamination radioactive : confisqués par les Etats !

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Etats, instituts, associations... tiennent tous un discours rassurant à propos de la contamination de l’air en éléments radioactifs. Mais qu’en est-il vraiment ? La CRIIRAD a publié un communiqué « Colère et Indignation » le 23 mars pour révéler que les résultats du niveau de contamination qui sont tout à fait mesurables et mesurés, sont confisqués par les autorités des différents Etats signataires du TICE, l’AIEA et l’OMS. Explications.

Depuis plus de 10 jours, la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI rejette des produits radioactifs dans l’atmosphère et ces rejets ne sont ni maîtrisés ni quantifiés. Des stations de mesures réparties sur l’ensemble de notre planète enregistrent les niveaux de radioactivité de l’air, suivent pas à pas l’évolution de la radioactivité dans l’espace et dans le temps mais dressent une chape de plomb sur ces résultats.

Seuls des résultats sur les débits de dose ou les taux d’émissions de rayonnements bêta et gamma sont librement accessibles à l’heure d’aujourd’hui et ces résultats ne permettent pas d’évaluer le niveau de risque induit par la radioactivité. C’est le cas pour les balises de l’IRSN implantées à Saint-Pierre et Miquelon, en Martinique et en Guadeloupe.

L’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires, à priori seule institution disposant des moyens nécessaires pour mesurer les niveaux de contamination dans l’air, par le biais d’un réseau mondial de stations de mesures, a d’abord renvoyé la CRIIRAD à s’adresser aux autorités françaises pour connaître la quantification des produits radioactifs présents dans les masses d’air contaminé par les rejets radioactifs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Puis l’OTICE lache le morceau et informe le labo de la CRIIRAD que « les données collectées par le réseau des stations du STP ne peuvent être communiquées qu’aux correspondants (centres de données nationaux) désignés par les Etats Signataires du TICE. L’organisme destinataire de ces données pour la France est le Commissariat à l’Energie Atomique ».

La CRIIRAD se précipite donc pour sommer le CEA de leur donner libre accès à l’information, mais clui-ci refuse catégoriquement : aucune donnée ne lui sera communiquée.

« Les données sont donc uniquement transmises à des points de contact nationaux nommés par les Etats qui en font une analyse dans l’objectif du Traité, à savoir détecter tout essai nucléaire qui aurait été mené en contradiction avec l’engagement des États ayant ratifié le TICE. ».

Seulement depuis l’accident de Fukushima, et à la demande des États signataires du TICE, les données sur l’activité des radionucléides sont transmises à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) et à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Peut-être ceux-ci seront-ils plus loquasses ?! Peut-être cela fait-il d’ailleurs partie de leurs prérogatives ??? Leur mission !!

Que n’est ni ! Ni l’AIEA, ni l’OMS n’ont rendu publics ces résultats.

Sommes-nous naïfs ? L’AIEA a en charge la promotion des activités nucléaires civiles et l’OMS normalement en charge de la santé publique a signé avec l’AIEA, dès 1959, un accord disposant que les deux agences « agiront en coopération étroite et se consulteront régulièrement ». Rien n’émanera de ces organismes pro-nuk et tout sera fait pour maintenir le secret jusqu’à ce que les autorités trouvent un bon moyen de faire avaler la pillule aux populations.

Cette situation, gravissime en temps normal, devient totalement intolérable étant donnée la situation d’urgence radiologique dans laquelle est plongée une partie du globe avec plus ou moins d’intensité.

La CRIIRAD précise qui plus est que ce réseau de mesure est financé par l’argent public : les Etats, France compris cotisent à hauteur de 55 700 000 € pour faire fonctionner ces stations de mesure et les citoyens américains respirent depuis le 17 mars dernier les particules radioactives rejetées par les réacteurs nucléaires et les piscines de stockage de combustible irradié de la centrale de FUKUSHIMA DAIICHI sans que leur soient communiqués la moindre donnée sur les risques encourues !

La CRIIRAD va adresser, aux ambassades d’Amérique du Nord et du Canada des demandes officielles pour que soient rapidement publiés les résultats que détiennent avec certitude les exploitants d’installations nucléaires, civiles et militaires.

Surtout, elle invite chaque citoyen, chaque association, chaque scientifique, chaque élu… à se mobiliser pour obtenir la levée du secret sur les niveaux de contamination de l’air. Elle informe qu’une pétition sera prochainement mise en ligne pour collecter des signatures sur la France et invite chacun à relayer d’ores-et déjà la mobilisation à l’étranger et intervenir auprès des autorités de son pays pour dénoncer la situation.

Car contre nucléaire la première des choses à exiger c’est la levée du secret, secret qui ne sert qu’à cacher et mettre à couvert les vrais responsables, et occulter les vrais termes du débat.

En solidarité avec les populations japonaises ! En lutte contre le nucléaire !

Merci à la CRIIRAD, Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité, à qui je n’est pas demandé d’autorisation pour retranscrire son communiqué.

Communiqué « colère et indignation » consultable directement par ce lien : http://www.criirad.org/actualites/d…

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  • Le 31 mars 2011 à 12:54, par reveric

    et puis on va en plus d’en respirer en bouffer légalement de la contamination :
    .../...en temps normal c’est zero contamination dans l’assiette .
    Mais en cas de catastrophe nucléaire des dérogations sont prévues !
    Durant l’année qui suit un accident nucléaire on peut faire avaler des aliments ne dépassant pas 1 Becquerel par kilos de plutonium ou du césium dans le limite de 1000 bq/kilo. Cette norme suite au étude sur le désastre d’Hiroshima et l’avis d’expert internationaux en 1990 aurait du divisé par 5 la dose maximal qu’une personne peut absorber encaisser dans l’année.
    Bruxelle contrairement au USA n’a pas revu depuis d’un iota ses normes. Il était juste question de soumettre un vague toilettage de cette norme cette année au menu du conseil des ministre Européens mais pas à celui de nos Eurodéputés. En effet tout ce qui touche à la radioprotection relève d’un traité (Euratom) signé en 1957 et dans lequel le parlement n’a pas voix au chapitre.

    Le Canard Enchaînée du mercredi 30 Mars 2011

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