Lyon : rassemblement « démocratie directe maintenant » (24/05)

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Un rassemblement pour la véritable démocratie maintenant sur le modèle de ce qui se passe en Espagne a vu le jour à Lyon depuis samedi.
Tous les jours à 19h quelques centaines de personnes se réunissent place Bellecour pour des prises de paroles ouvertes et tenter de s’organiser.
Petite analyse sans prétention.

Scepticisme

Mardi 24 mai 2011, 19h place Bellecour. Une grosse centaine de personnes (peut être deux cents) se sont installées en rond vers la statue au centre de la place sous la menace d’un ultimatum policier. Situation hallucinante !
En effet la police a annoncé au groupe qu’elle interviendrait à 20h30 pour évacuer la place et empêcher que l’AG puisse se dérouler. Les flics sont immédiatement associés à une milice du capital. Le numéro de l’asso Témoins sort et est affiché pour que les gens présents puissent le noter. L’Assemblée est calme et déterminée. Il est finalement décidé qu’on ne partirait que si les flics nous virent manu militari. A 21h30 ils ne sont finalement pas intervenu.
La parole tourne, amplifiée par un petit haut parleur.
J’ai l’impression de faire un bon en arrière est d’assister à mes première AG étudiantes...

Au début je suis relativement sceptique sur le fond et sur la forme. Beaucoup d’intervenant-es insistent sur le coté « non-partisan » du mouvement. Beaucoup de monde pense qu’il faut donner une bonne image du rassemblement. Il faut séduire la presse ! Beaucoup de monde insiste sur l’aspect non violent et citoyen de ce qui se construit.
Bref ça pue un peu le coté étudiant-gnangnan ou la bonne parole attac-ienne, le réformisme soce-dem teinté d’une pointe de keynésianisme...
Mais je continue d’écouter et surtout d’observer cette assemblée vu que la vulgarisation de la macro-économie ne me passionne pas dans ce cadre-là.

Premier constat il n’y a pas là que des professionnels militants ou activistes. A vrai dire les militants ne doivent pas représenter un tiers de l’Assemblée. C’est surtout des nouvelles têtes. La population est relativement mixte en ce qui concerne les sexes, de même pour l’age. Par contre pour l’instant cette Assemblée est très largement blanche. La diversité caractéristique de la France n’est pas encore représentée.
Pour autant un des aspects extrêmement nouveau de cette Assemblée c’est qu’elle n’est ni corporatiste, ni même syndicale.
Il s’agit d’une agora populaire. Le seul déterminent commun est l’envie de se parler et de s’organiser.
Il y a un coté non « professionnel » de l’assemblée qui risque de déranger pas mal de militant-es actif-ves depuis longtemps.
A ces gens là je leur dis :
Rappelez vous comment vous étiez vous même lors de votre premier engagement politique ! Naïf, enthousiaste, probablement modéré.
Combien de militant-es radicaux-cales ont commencé leur engagement chez les Jeunes Vert, avec Ras l’Front ou encore avec un syndicat lycéen avant de développer une approche plus critique et radicale de notre société ?
Bref je me fais violence pour essayer de rester ouvert et objectif et ne pas commencer à pouffer, sur de mon expérience politique, confit de mes certitudes politiques et organisationnelles.

Et quand on commence à écouter ce que les gens disent vraiment et bien c’est en fait un discours franchement politisé et plutôt radical qui émerge de cette assemblée. Tant d’ailleurs sur le fond que sur la forme.
Comme cette Assemblée est nouvelle, elle cherche ses modalités pour fonctionner de manière démocratique. Ce qui est intéressant c’est que l’autogestion est la notion qui s’impose d’elle-même comme modèle de gestion de l’Assemblée et comme modèle politique tout court.
Ainsi un certain nombre de temps a été passé pour discuter des modalités de fonctionnement de l’assemblée. (modérateur vs bureau, question du temps de parole, du vote, etc...).
N’en déplaise au camarade de la JCML [1] la forme est aussi importante que le fond en politique.
A été acté que tous les soirs, trois nouveaux modérateurs tirés au hasard sur une liste rempliraient leur mandat puis le soir suivant trois autres, etc...
Une des autres particularités de cette assemblée c’est le souci et la qualité de l’écoute de celui ou celle qui prend la parole. Cette AG a duré presque trois heures et les participant-es sont resté-es globalement attentif-ves à toutes les interventions.
Ce qui semble sortir pour l’instant de ces rassemblements c’est l’énorme besoin de se parler. Et quand les gens commencent à se parler il en sort des choses pas mal intéressantes.

Par exemple :
- A été voté l’appel féministe de la place del Sol.
- L’organisation tous les soirs d’une AG place Bellecour et l’installation d’un campement permanent.
- A été voté le principe de tracter aux sorties des usines, facs, lycées, marchés, métros pour appeler à cette Assemblée lyonnaise.
- A été voté de répondre à l’appel émanant d’Espagne contre le G8 de Deauville.
- A été voté l’appel à une assemblée constituante.
(d’autres mesures on été voté mais je n’ai pas pris de notes)

- A été discuté le principe de l’autogestion du mouvement (méfiance envers toutes tentatives de leaderships)
- A été soulevé la question des transgenres, transsexuelles, homos, lesbiennes. La question du racisme et de la xénophobie. Le mouvement réaffirme la totale égalité entre tous les êtres humains
- A été évoqué la sortie du capitalisme. Au minimum sa régulation.
- Le FMI, la BM et l’OMC sont des ennemies du bien être des populations.
- Le droit d’habiter et de vivre où on veut et comme on veut.
- Plus largement c’est un véritable besoin de liberté qui se fait sentir.
- A été évoqué l’abolition de l’argent.
- La réquisition des logements vides.
- La taxation des riches.
etc... je n’ai pas tout retenu, c’est un véritable catalogue à la Prévert.

Après deux heures relativement chiantes mais comme disait l’autre « la Révolution n’est pas un diner de gala » je me dis que finalement c’est pas si mal pour commencer.
En général le moindre mouvement social en France commence par des revendications minables, balisées par des syndicats tout aussi minables et terrorisés à l’idée de « perdre le contrôle ».
En général quand les conditions permettent la radicalisation, il faut plusieurs semaines d’AG avant de voir quelques trucs intéressant émerger.
Là en seulement trois AG (avec quand même le « balisage » espagnole, tunisien, égyptien, libyen,etc...) le niveau de détermination et de radicalité est quand même bien nouveau.
Il ne s’agit pas d’une assemblée qui expose les malheurs économiques des uns et des autres (même si bien sur c’est une préoccupation pour toutes et tous) mais bien des aspirations politiques. Comment on vit ensemble ? Sur quelles bases ? Comment on partage les richesses ? Comment on travaille ? Comment on assure la liberté de chacun chacune de disposer de son corps comme il elle l’entend, etc...


Et les libertaires dans tous ça ?

Une assemblée populaire
Aucune sympathie pour les autorités, flics, syndicats et partis
Une volonté autogestionnaire
Un fort besoin de liberté totale et absolue
Une position claire sur les questions d’égalités entre les genres
Une envie de rebattre les cartes sociales et économiques...

N’est-ce pas ce que nous désirons ?

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Notes

[1un militant bien connu de la JCML et de la FSE a insisté sur le fait qu’on s’en foutait de l’organisation des AG et que l’important c’était d’être dans le politique tout de suite

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  • Le 27 mai 2011 à 22:57, par Sylvain

    Bonjour à tous,

    Voici un petit aperçu de ce qui se passe place Bellecour, à Lyon :
    http://www.youtube.com/watch?v=beuQDZo5U7Y

    N’hésitez pas à faire tourner la vidéo !

  • Le 27 mai 2011 à 16:31, par Tryph

    je me suis peut être mal fait comprendre. je voulais pas dire qu’il fallait que le concert de soutient se face à Bellecour ou qu’on refuse de se rencontrer en se battant quel soutient est le plus légitime, loin de là. ce que j’ai voulu dire, c’est que je ne me sens pas obligé d’aller aux Terreaux pour me sentir concerné par le sort du peuple Syrien, ou tout autre peuple.

    après l’organisation d’un concert, c’est très bien, je soutiens aussi l’action.
    d’ailleurs j’ai entendu des gens en parler sur Bellecour, dire qu’ils allaient y aller et éventuellement revenir plus tard.

  • Le 27 mai 2011 à 09:14, par chris

    bonjour, Pour répondre ,je me dis que si chacun reste dans son coin en disant c’est à lui de venir à nous on est pas sorti de l’auberge !! Je parlais du peuple syrien car il y avait une action prévue depuis plusieurs jours....Et puis n’oublions pas que la bas des gens se font tuer tous les jours, pour eux aussi leur libération !!!!A un moment ,il y a des priorités....Ce qui n’empeche pas les débats .La ’reprise ’ tous les soirs de la place Bellecour est par contre un geste très symbolique pour tous ceux qui ont vécu la répression pendant les évènements d’octobre .

  • Le 26 mai 2011 à 16:08, par Tryph

    effectivement c’est capital mais le peuple Syrien n’est pas le seul à se faire massacrer ou même simplement à souffrir.
    le peuple Syrien a été cité parmi bien d’autres.
    ceci dit, mais cette dernière phrase n’engage que moi, le soutient peut venir aussi bien de Bellecour que des Terreaux.

  • Le 26 mai 2011 à 15:51, par chris

    Je me demandais si REAL YA LYON appelait à soutenir le peuple syrien ce soir place des terreaux ?Ils se font massacrer la bas et l’union des peuples semble capital non !

  • Le 26 mai 2011 à 14:46, par Elliah

    Salut à tous.

    A toi qui a écrit cet article et aux autres bien-pensants.
    Vous avez compris, tout compris, le sens de votre vie et de votre présence sur terre.
    Vos certitudes vous suivent partout où vous allez. Rien ne doit vous sembler étrange et nouveau, magique et merveilleux.
    Comprenons alors que le travail est long pour retrouver le chemin de nos rêves. Prenez en soin s’il vous plait.
    En ce qui me concerne (militant depuis de longues années), je trouve enfin un mouvement, peut-être un peu naïf par moment, mais qui sait se défaire de toute prétention. Un mouvement qui n’a ni drapeau, ni frontière. C’est ce que nous voulions tous. A nous maintenant d’en faire ce que nous voulons. Soyons certain que tout est possible et n’oublions jamais qu’une petite poignée de personnes motivées peuvent tout changer.

  • Le 26 mai 2011 à 10:49, par ptitlouis

    Ci joins l’appel de Thorens-Glières.(14.05.2011)
    Si celui-ci s’adresse plus aux politiques/candidats, et bien que certains mots utilisés peuvent gêner, il a le mérite de rappeler l’essentiel qui nous fédère aux cours de nos luttes.
    A nous de nous en saisir. (et de le faire évoluer …)
    APPEL DE THORENS-GLIERES le 14 mai 2011
    Le 8 mars 2004 treize vétérans des mouvements de Résistance et des forces combattantes de la France libre lançaient un « Appel aux jeunes générations » dénonçant notamment « la remise en cause du socle des conquêtes sociales de la Libération ». Cette tendance régressive s’accélère dramatiquement.
    Nombre de citoyennes et citoyens s’en indignent.
    Partout la prise de conscience que les valeurs, toujours actuelles, incarnées en 1944 dans le programme du Conseil National de la Résistance ouvrent l’espoir qu’un mieux-vivre ensemble est possible. Il est aujourd’hui concevable de définir un nouveau "programme de la Résistance" pour notre siècle.
    Au lieu de cela, le débat public qui s’annonce avec les élections de 2012 semble privilégier les manœuvres politiciennes au service d’intérêts particuliers sans traiter :
    - des causes politiques des injustices sociales,
    - des raisons des dérégulations internationales,
    - des origines des déséquilibres écologiques croissants.
    Comme en 2004, nous souhaitons que tous les citoyens, tous les partis, tous les syndicats, toutes les associations participent à l’élaboration d’un Projet de Société du 21e siècle en repartant du programme du CNR « Les jours heureux » adopté le 15 mars 1944.
    Ce programme politique constitue toujours un repère essentiel de l’identité républicaine française.
    Avec l’association « Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui » nous appelons tous les partis politiques, toutes les candidates et candidats à un mandat public dans le cadre des élections présidentielle et législatives de 2012 à prendre 3 engagements qui mettront réellement en application la devise républicaine « Liberté Egalité Fraternité ».
    Premièrement, afin de garantir l’égalité :
    Lancer immédiatement le travail législatif et réglementaire qui permettra de reconstituer les services publics et institutions créés à la Libération pour aller vers une véritable démocratie économique et sociale. Possible en 1944, cette démarche l’est d’autant plus aujourd’hui alors que le pays n’a cessé de s’enrichir depuis. Droit à la santé pour tous, droit à une retraite, droit à l’éducation, droit au travail, droit à la culture demeurent les seuls véritables garants de l’égalité républicaine. Une égalité qui n’a de sens que dans le respect du droit des étrangers.
    Deuxièmement, afin de garantir la liberté :
    - Approfondir la forme républicaine du gouvernement afin de séparer clairement les pouvoirs et renforcer la démocratie parlementaire au détriment de notre régime présidentiel personnalisé.
    - Développer de nouvelles pratiques de la démocratie dans laquelle l’action de la société civile sera reconnue et restaurer les conditions du principe d’ailleurs défini à l’article 2 de la constitution actuelle : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
    - garantir la qualité du débat démocratique et la fiabilité des contre-pouvoirs, en assurant à nouveau la séparation des médias et des puissances d’argent comme en 1944.
    Troisièmement, afin de garantir la fraternité :
    - Travailler les coopérations avec les peuples et les pays, en refusant l’actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.
    - Favoriser résolument des solutions soutenables pour les équilibres écologiques, dans les limites de développement compatibles avec la survie humaine.
    - Ecarter de la marchandisation totale les besoins vitaux de l’être humain comme l’eau, la nourriture et l’énergie.
    Ces 3 axes de débats devront aboutir à une démarche souveraine d’ « Assemblée constituante » vers de nouvelles pratiques républicaines
    Il est temps de bien vivre ensemble, dans la haute-nécessité de l’épanouissement du plus grand nombre et d’offrir une perspective d’avenir prometteur aux jeunes générations.
    Plus que jamais, comme le proclamait en 2004 l’Appel des Résistants aux jeunes générations, à ceux et celles qui font ce siècle qui commence, nous voulons dire avec affection :
    « Créer c’est résister. Résister c’est créer ».

    http://www.citoyens-resistants.fr/

  • Le 25 mai 2011 à 19:48, par Dim

    Pourquoi faudrait-il abordé tout mouvement qui « n’a pas les mêmes têtes que d’habitude » par du scepticisme ? Quand je vois 200personnes se rassemblé pour faire quelque chose, à la vue des millions d’autres qui ne font rien, je salue, même si c’est « gnan gnan », au moins, il se passe quelque chose ! Alors merde au scepticisme entre militant-e-s, on est déjà pas beaucoup à se bouger le cul, si c’est pour donné des leçons entre nous, c’est pas la peine.

    En tout cas, merci pour le retour de l’ag et sur une analyse positive (le début de l’article m’a fait partir en boule direct)

  • Le 25 mai 2011 à 17:05, par Tryph

    je suis parti à minuit, il restait une cinquantaine de personnes.

    concernant le manifeste espagnol et le manifeste féministe, il faut bien garder en tête qu’ils n’ont été adopté que comme base de discussion, rien de plus.
    autrement dit, ce n’est pas une ligne de conduite rigide qu’il faut tenir et défendre avec les termes exactes qui y figurent. c’est simplement une liste de sujets à discuter, et c’est justement en discutant que chacun pourra faire part de ses réticences et de ses gènes envers certain termes et qu’on pourra ensuite (peut être) établir notre propre manifeste.

    partant de là, je ne pense pas qu’il soit opportun de distribuer ces manifestes (espagnol et féministe). on peut dans un premier temps tracter pour récupérer du monde sans forcément faire part de résolution. quelqu’un a rappelé hier que faut pas forcément se précipiter, je suis d’accord avec ça. d’abord on réfléchi, ensuite se met d’accord pour des idées à promouvoir.

    mais ce soir, si on s’en tient à ce qui a été voté hier, on doit former des groupes de réflexion plus restreints (afin d’éviter que tout le monde s’éparpille en sautant du coq à l’âne) dont on mettra le travail en commun ensuite en plénière. rien n’empêche à a qui que ce soit de faire ses propositions de sujets a réfléchir. on a le temps...

  • Le 25 mai 2011 à 17:04, par tutssi

    Rapport de l’assemblée populaire de Toulouse du 24 mai 2011

    Ce soir, nous étions un peu plus nombreux qu’hier. J

    Je donne approximativement le chiffre de 300 personnes. A la différence de la veille, le mouvement s’étend sociologiquement. La parole n’est pas prise que par des militants aguerris ou des espagnols venus en soutien mais par des personnes qui n’ont pas l’habitude de participer à des structures déjà établies, voire institutionnalisées par la pratique du pouvoir (syndicats, partis politiques, collectifs autogérés....). Le mouvement s’agrège aussi d’une diversité culturelle et sociale (immigrés issus des diverses vagues d’immigration depuis l’après guerre). Cette participation est liée au fait que les personnes présentes ressentent un sursaut politique qui passe tout d’abord par une prise de parole libre et respectée.

    A l’ouverture de l’assemblée, nous lisons les communiqués des autres assemblées populaires en France et en Europe :

    o

    le communiqué de Paris-Bastille
    o

    le communique de Lisbonne
    o

    le communiqué de Barcelone

    Concernant le communiqué de Paris, des critiques s’élèvent sur les termes de « répartition des richesses » et de « formation d’une assemblée constituante ». Ici, les réflexions portent plus sur les modes d’acquisition des richesses (devons-nous continuer à produire et consommer des richesses par le système de répartition de quelque nature qu’il soit ?) et nous ne souhaitons pas reproduire les structures politiques actuelle (ici, on rejette assez le principe représentatif).

    Nous sommes assez convaincu par les communiqués de Barcelone et de Lisbonne qui parle plutôt d’organisation de commissions internationales destinées à informer l’ensemble des mouvements de l’avancée de nos idées et de nos modes d’actions pour que l’ensemble contribue à l’intégralité des mouvements engagés en Europe.

    Lors de l’assemblée populaire, des membres de partis politiques (Front de Gauche – NPA) appellent à ce que les personnes présentes participent à la manifestation contre le racisme qui doit être organisée samedi prochain.

    Nous nous opposons pour différentes raisons à cette demande de ralliement. Tout d’abord, nous invoquons le fait que les partis veulent récupérer l’assemblée pour amplifier leurs mouvements politiques. Ensuite, nous estimons que de se réunir en assemblée, de se remettre en question chaque jour est une action beaucoup plus pertinente que de faire une manifestation un mouvement institutionnalisé et balisé : « C’est ici que je manifeste contre le racisme ! Dit un des participants de l’assemblée . Je n’ai pas besoin de faire une manifestaiton. Je parle à tout le monde et tout le monde me parle. Lutter contre le racisme, c’est se remettre à se parler tous ensemble ». Enfin, nous estimons que notre mouvement s’insère dans une critique du régime actuel que les partis politiques alimentent, voire légitiment (cf. le refus de laisser des professionnels de la politique de créer notre opinion, de l’organiser etc....cf cp d’hier).

    De grandes discussions ont lieu autour de la notion de démocratie. Tout d’abord, on invoque l’idée que la démocratie, c’est les massacres au rwanda, les guerres en afghanistan, le scandale strauss-kahn, etc.....Mais on invoque aussi l’idée que la démocratie est un mot que l’on doit se réapproprier et que l’oligarchie se l’est appropriée depuis trop longtemps ce qui créé une certaine confusion terminologique. Cependant, on invoque aussi que la « révolution de 1789 » est la créatrice du système actuel et qu’il faut d’abord avoir une réflexion globale sur l’organisation du pouvoir avant de parler de démocratie.

    Nous passons alors aux débats locaux. La première question est de savoir comment faire du lien entre nos réunions publiques, les mouvements actuels et les personnes touchées par la crise, la corruption etc...... Nous estimons que nous devons faire l’effort que les politiques ne réalisent pas depuis très longtemps à savoir de réconcilier les classes les plus touchées par la politique gouvernementale avec les autres classes. Nous sommes tous des travailleurs et les divisions opérées doivent anéanties et nous soumettons la proposition de constituer d’autres assemblées populaires qu’à la place du capitole, notamment à Arnaud BERNARD, Baguatelle ou encore les Trois cocus – quartiers populaires de TOULOUSE). Nous devons aussi apporter le soutien aux différentes contestations en cours (GPS, CREA, Taxis qui manifestent demain, soutien aux fonctionnaires chargés de gérer le canal dont la gestion est en voie d’être privatisée.......

    Nous enchaînons sur l’organisation du mouvement à Toulouse. On propose la création de groupes de travail sur différentes problématiques : économie, droits civils et politiques, lien social....Sur ce, on constate qu’il est difficile actuellement de faire tenir les personnes. Une personne rappelle alors que les mouvements ont toujours demandé des sacrifices.....Il propose que pour avancer, il faut peut être arrêter tout.....continuer à discuter, réfléchir ensemble et de stopper toute participation au profit de l’appropriation des richesses par l’oligarchie, notamment par le travail. ON avance l’idée qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un droit particulier pour s’arrêter de travailler ou de manifester dans la rue.....contrairement au balisement et l’institutionnalisation des grèves et manifestations. Malgré des réactions, il n’est pas acté ce type d’actions. En effet, de nombreuses personnes présentes ne peuvent se permettre une telle action, faute de créations de solidarités concrètes et quotidiennes. Toutefois, on souhaite que cette action s’inscrive plus tard.....pour relancer l’ensemble des mouvements sociaux qui ont échoués depuis dix ans.

    A la clôture de l’assemblée, nous sommes entourées de la bac....de rg. Une personne prend alors le micro et dit ces mots : « Bonsoir, la police est présente et je félicite l’ensemble de l’assemblée car nous avons réussi à les inquiéter. Messieurs de la police nationale, l’assemblée vous passe le bonjour de manière unanime. Dans les différents mouvements, des structures sont mises en place pour éviter les arrestations, les condamnations etc....Je vous propose que dès demain nous nommions des avocats chargés de notre défense, qu’un point d’information de nos droits en garde à vue soit diffusé et que des formations pour résister à toutes formes de violences policières soient rapidement organisées. ». L’assemblée acquièse, le comité d’auto-défense juridique a été commissionné ce soir pour organiser une « legal-team », un participant informe demain les participants de leurs droits en garde à vue et un avocat sera proposé à la prochaine assemblée.

    Nous actons que demain soir, chaque personne amène de quoi manger, boire etc....pour organiser un repas de la solidarité et continuer le débat le plus tard possible. Dès jeudi, un campement sera mis en place.

    Dès demain, une rotation des particpants est organisé pour tenir la place en journée, des commissions se réuniront sur les différents thèmes : animation, communication, logistique, économie, droit.....

    On s’organise pour la diffusion de tracts et nous nous engageons à prendre chacun avec soi deux personnes pour demain soir.

    LA LUTTE CONTINUE§

  • Le 25 mai 2011 à 16:04, par T

    Et finalement, ça c’est fini vers quelle heure ? Je suis parti avant la fin (vers 22h15) et toujours pas de flics...

    Concernant les tracts, qu’est-ce qu’on diffuse ? Des initiatives perso ? Le manifeste espagnol (adopté lundi comme base de discussion mais nous sommes nombreux à ne pas nous reconnaître sur certains points comme développement durable, consommateurs malheureux, consommation de biens nécessaires, etc.) ? Le manifeste de l’assemblée de Paris ??? Est-ce que ça a été discuté ou voté (je suis arrivé à 21h) ??

    De plus, un carnet a circulé pour s’inscrire dans des groupes de quartier pour coordonner le tractage/affichage. Des référents par quartier ont-ils été nommés ? Quand est-ce qu’on passe à l’action ?? Un truc pas mal ce soir serait peut-être d’aller faire un tour sur les quais de Rhône (par exemple) pour sensibiliser des gens et les faire venir aux rassemblements : je trouve qu’on est pas assez nombreux pour décider de revendications plus précises que le manifeste espagnol, au risque que la diversité des opinions de la société ne soit pas respecté et qu’on aboutisse à des revendication très radicales, qui ne me déplaisent pas, mais feront peur aux personnes non militantes... Et la force du mouvement espagnol c’est d’avoir d’abord rassemblé du monde et ensuite d’avoir discuté de pistes politiques précises.

    Enfin, mention spéciale au slammeur qui a fait plus qu’égayer notre repas

    T

  • Le 25 mai 2011 à 15:43, par Viatique

    L’occupation s’est terminée à quelle heure ?
    Est ce que les « hommes en bleu » sont venus faire leur petit numéro de lundi soir ?

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