Le cortège s’est formé place Bellecour pour ensuite remonter la rue de la République jusqu’à l’Opéra. Le cortège a su se diriger dans les rues de la presqu’île en évitant les fourgonnettes de police pour arriver sur les quais de Saône côté Vieux Lyon, au rythme de slogans qui dénonçaient la présence de l’extrême-droite identitaire dans le quartier du Vieux-Lyon. Fachos, machos, on vous brisera les os ! Nous avons ensuite traversé la presqu’île et le Rhône pour descendre les quais jusqu’à la rue de l’Université, puis le cortège, refusant de suivre le guidage des flics qui ont tabassé nos adelphes à Paris lors de la marche de nuit du 7 mars et gazé la manif du 8 mars de Nantes, s’est esquivé dans les rues de la Guillotière Sud tout en chantant « tout le monde/toutes les meufs détestent la police » et « flics violeurs, assassins » avant de se disperser vers Saxe Gambetta où un important dispositif policier était en place.
Dans la rue, de nombreux.ses passant.x.s se sont autorisé•x•s à nous faire des commentaires sexistes et discriminants, sur notre physique ou nos convictions. Cependant aucune altercation n’est à déplorer grâce à la détermination et à la solidarité des personnes du cortège qui ont réagi collectivement aux interpellations des passant.x.s relous. Il faut aussi signaler que d’autres ont eu des réactions très positives, bien que parfois maladroites.
Si près de 80 individu•x•es très mobiles se sont retrouvé•x•es spontanément à Bellecour le soir du 14 mars pour participer à une manif sauvage qui voulait donner de la visibilité à la lutte féministe, c’était aussi et surtout pour dénoncer & rappeler les violences faites à nos adelphes non-binaires, à nos sœurs, cis et trans, à nos frères trans, aux personnes non blanches, dont la parole et les expériences particulières de racisme-sexisme sont toujours niées et invisibilisées par les white fem qui construisent leur lutte sur leur privilège de race et sur la domination des personnes non blanches et qui s’appuient sur leur prétendu féminisme pour justifier des actes et propos racistes.
Pour dénoncer les violences faites aux personnes musulmanes, aux travailleur.ses du sexe que l’Etat prétend protéger en pénalisant leurs clientxs, ce qui ne fait que renforcer des conditions de travail et de vie précaires, invisibilisé•x•es et réprimé•x•es dans les mouvements féministes dominants.
Pour affirmer notre pouvoir et notre détermination.
Nous tenions à la non-mixité car les personnes n’étant pas des mecs cisgenres dyadiques subissent des formes différentes de l’oppression patriarcale et des violences sexistes. Ces manifestations sont l’occasion pour les personnes concerné.x.s par ces oppressions souvent croisées, de porter leur voix.
Or trop souvent des personnes non-concernées, bien que nous les encouragions à essayer d’être de bons alliés, s’accaparent des rôles importants dans l’organisation de ces événements. Nous n’avons pas besoin d’eux pour nous organiser, ni pour jouer nos gardes du corps et encore moins pour parler à notre place !
Cette sauvage fut un espace d’empouvoirement comme il en existe peu pour les personnes comme nous. La violence et l’illégalité sont des registres d’action dont on nous a dépossédé.x.s, par conséquent le caractère illégal de cette manifestation, combiné à sa non-mixité, en ont fait un moment précieux.
On ne se taira plus jamais.
On rendra coup pour coup.
NOS CRIS
Y’en a assez, assez, assez de cette société qui ne respecte pas les trans, les queers, les racisé.e.s !
Ta main sur mon cul, mon poing dans ta gueule !
Violeurs partout, justice nulle part
Justice sexiste, justice raciste
So so so solidarité avec les femmes (nos sœurs) du monde entier ! / sans papiers / voilées
Nous sommes fort.x.s, nous sommes fier.x.s, féministes et radicalxs et en colère !
Mur par mur, pierre par pierre, nous détruirons toutes les frontières
C’est pas le corona qui nous tuera, c’est l’Etat et le patriarcat
Liberté pour nos sœurs emprisonnées
Transphobie, putophobie, islamophobie, on oublie pas on pardonne pas
Pas de racisme dans notre féminisme
Pas de fachos dans nos fiertés, pas de fachos dans nos quartiers
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