Mais que fait la Police ?

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Vaulx-en-Velin

Un point sur la situation d’une oubliée de la rénovation urbaine à Vaux-en-Velin. Et un ras-le-bol difficile à contenir face aux mépris de la mairie et aux actions du bailleur « social » !

Mais que fait la Police ? Non, je ne parle pas des tuniques bleues, qu’elles soient nationales ou municipales, il ne s’agit pas exactement de maintien de l’ordre bête et discipliné à grands coups de gaz, de balles en caoutchouc ou de matraque … mais de vraie Police, celle qui se montre utile, pas tant répressive que constructive. Dans le domaine de la rénovation urbaine, avec tous ces immeubles qui poussent comme des champignons, on en aurait pourtant bien besoin ! La Police non pas comme un métier mais en tant que fonction, en tant que pouvoir régulateur, en tant que responsabilité, de ses mandataires envers le Peuple.
Si vous ne comprenez pas de quoi je parle c’est parce qu’il n’est pas question de Code Pénal ici, pas de gyrophare, pas de fourgon … Je me réfère au Code de la Construction et de l’Habitat, censé régir le logement urbain. Selon ce texte, qui regroupe l’essentiel de la législation sur le logement, en cas de litige ou de non-respect des règles, le maire peut (doit) exercer un pouvoir de police sur son territoire.

On ne peut pas dire que, depuis au moins 2016, la mairie de Vaulx-en-Velin n’a pas été tenue au courant des difficultés, des lenteurs du processus de relogement autant que de la profonde détresse qu’il génère ! Souvenez-vous … ils ont « envahi » le Conseil Municipal, fin 2016, ces « locataires en colère », puis le maire par intérim de l’époque, Mr Dussurgey, s’était rendu sur place avec toutes les équipes chargées de relogement pour le bailleur Est Métropole Habitat, et les agents du Grand Projet de Ville Vaulx-en-Velin, employés par la Métropole. Un grand moment, une belle réunion, les services municipaux avaient ramassé les ordures qui entouraient le chantier le matin même. Ceux qui se sont exprimés alors, le maire, la directrice de EMH (Mme Klein), le chargé de relogement (Mr Fabris), se sont tous voulus très rassurants en vantant les vertus de la patience. « Tout vient à point … »

A la réunion suivante, on a eu droit aux croissants, gâteaux, café, thé … fruits frais. Les mamas et autres morts de faim sont repartis avec des Thermos vides à la fin, ça peut servir et c’était offert de bon cœur. Ça se passe comme ça, chez Est Métropole Habitat ! A Vaulx-en-Velin … On avait de la pâtisserie plein la bouche, salle Victor Jara, c’était fin, goûteux … style Opéra, Mille-feuilles, mini-éclairs au chocolat … le sucre fondait dans la gorge, donnant une sensation de plaisir, de satiété, tandis que des élus municipaux (Mme Syre, en première ligne) assis à côté des représentants du bailleur nous assuraient que le processus suivait son cours, il fallait, avant tout, avoir confiance. Ne pas réclamer l’impossible (car, bien sûr, ils n’étaient pas tenus au miracle), éviter les protestations inutiles, faire preuve de bienveillance et de participation. Donc c’était il y a deux ans et quelques mois.

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Pour ceux qui n’auraient pas lu ma chronique du 13/10/18 (disponible sur la page Facebook « Vaulx Quéjame »), il sera un peu difficile de comprendre de quoi je parle mais, par respect de la pudeur d’autrui, je me dois de rester assez laconique … tout en me montrant précis, effroyablement précis et en gardant le pire pour moi.
Depuis décembre, le rat de la cuisine ne donne plus de nouvelles, il aurait disparu, on le suppose mort quelque part dans le salon, impraticable du fait des cartons qui occupent tout l’espace. Elle ne semble plus beaucoup s’en préoccuper, sans doute parce que depuis le début de la vague de froid, la cuisine est devenue un frigo dont on colmate la porte afin de garder la chaleur de la maison.
Ils ne sont que deux familles dans l’immeuble, le chauffage collectif a dû être débranché pour éviter une prolifération de microbes dans l’eau (dans des réservoirs trop grands elle stagne et cela donne le temps aux bactéries de se développer). Elle croyait (encore) déménager rapidement, puis, c’est vrai qu’il faut reconnaître qu’il ne reste plus trop d’espace disponible dans la cuisine … donc elle a refusé qu’on y installe un radiateur électrique (offert par EMH), et c’était ce jour-là ou jamais, si elle avait été plus docile, cette fois encore … Désormais, la cuisine affiche à peine un ou deux degrés au-dessus de la température extérieure. Heureusement, une amie de la famille prépare à manger et lui en rapporte tous les jours, elle n’aurait de toute façon pas le cœur à cuisiner.

La porte d’entrée de l’immeuble ne se verrouille plus du tout depuis le mois de novembre … quelqu’un a retiré la lourde plaque de fer, sous les escaliers, qui barrait le passage vers le vide sanitaire, un grand dédale de couloirs sombres qui court sous tout le bâtiment. Ça pue la merde et la pisse de ce côté mais il ne s’agit pas que d’un toilette improvisé, c’est bien trop grand pour ce seul usage. Je ne vais pas voir, je ne descends pas les escaliers, ça daube et c’est flippant. Elle a eu une altercation avec un mec inconnu qui sortait de cet endroit. Vous savez, c’est une petite femme à la voix forte, du style à ne jamais laisser voir sa peur. Il est parti en maugréant puis, il y a trois semaines environ, en plein après-midi, elle a entendu de violents coups sur sa porte, comme si on allait la défoncer.
Ça a créé une petite secousse dans tout le Mas du Taureau. Puis les choses se sont plus ou moins tassées.
A ces observations rassemblées pêle-mêle, on peut encore ajouter les poubelles qui s’entassent sans être ramassées plus d’une fois par semaine, le courrier qui met onze jours à arriver puis le début des travaux de démolition au chemin du Mont Cindre. Des palissades partout, des travaux, de la poussière … la fin douloureuse d’une longue période de vie, 45 ans de vie d’un quartier, d’une communauté symbolisés par ces immeubles qui menacent de s’engloutir avec elle.
Le relogement ? L’appartement est prêt, ne manque que le compteur de gaz dont elle attend l’installation depuis fin octobre !
Curieusement, on ne lui a envoyé aucune proposition officielle concernant ce logement, alors que tout le monde (parmi l’équipe de relogement de Est Métropole Habitat) sait qu’il a été aménagé pour elle. Bizarrerie administrative, en se fiant aux documents existants, on peut croire que le logement lui a été proposé en février 2018, qu’elle a refusé de signer le bail et a donc formulé un refus, sans raison apparente, vis-à-vis d’une offre pourtant adaptée à ses besoins. Si on n’y prend pas garde, les quiproquos sont vite arrivés !

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En réalité, le 26/10, de la main à la main, on lui a communiqué une offre datée du mois de février, ce qui n’est (heureusement) pas légal car il faut être en mesure de prouver l’envoi d’un recommandé avec AR pour prétendre ensuite qu’une offre a été refusée.
Donc, inutile de s’inquiéter sur ce point mais davantage de vigilance ne nuirait à personne. Donc, à quand la prochaine étape du Parcours Locatif ?

En attendant, le bailleur social réclame près de 2000 euros à notre amie. Ils estiment qu’elle leur est redevable et ne se privent pas pour l’écrire.
En attendant, il existe encore l’Article. 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) :
“Chaque individu a droit au respect de son domicile conçu non pas seulement comme le droit à un espace physique mais aussi comme la jouissance en toute tranquillité dudit espace protégé tant contre les atteintes matérielles et corporelles que contre les atteintes immatérielles ou incorporelles (bruit, émissions, odeurs …).”
En attendant, elle n’a toujours aucune réponse concernant le délai avant l’installation du compteur de gaz, aucune perspective prochaine d’emménagement …
En attendant, il existe encore l’Article. L129-1 du Code de la Construction et de l’Habitation qui rappelle le pouvoir de Police Spéciale du maire en vue de la protection de ses administrés.
En attendant, il a signé le protocole de relogement en 2014 dont il préside le Comité de pilotage.
« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » comme dirait Stan Lee.

Plus sérieusement, dans une société où on oppose systématiquement les droits des plus fragiles à des « devoirs » plus ou moins flous, plus ou moins justifiés, le Contrat Social, s’il existe, ne peut pas se payer que de mots.
Surtout pas après quatre ans de lutte pour obtenir simplement la réalisation d’une promesse, main sur le cœur, contrat signé (le protocole de relogement) à l’appui !

Police ! Police ! Mais que fait la Police ?

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