Une nouvelle fois on descend dans la rue.
Nous nous sommes contentéEs de bien peu, finalement : un ou deux bars gay friendly « parce que les pédés, ils savent faire la fête ! » devenus tellement hype qu’ils n’accueillent plus que des bourgeoisEs en quête de frissons, quelques élus pédés, des sous-droits, une série lesbienne à la télé… De quoi se sentir acceptéEs et intégréEs : travail, famille, patrie travestis en promesses de mariage, enfants et reconnaissance sociale.
Ne marchons pas sur notre fierté !
Où est passée notre révolte, perdue dans les chars commerciaux de la Pride ? On est bien loin de Stonewall ! Là où les slogans ne suffisaient plus, c’est contre la violence et l’oppression policière que la rue a été prise par les folles et autres dégénérées à Stonewall en 1969. Elles ont pris leurs « droits », sans attendre qu’Ils les leurs donnent. Cinq jours d’émeutes, contre les violences policières et pour la visibilité queer et homosexuelle, l’homosexualité étant interdite et réprimée par la loi. Il ne faudrait pas oublier que c’est ce joyeux bordel qui est aujourd’hui commémoré par la Pride. Commémoré, c’est à dire accepté comme déjà mort, et rappelé par cette marche funèbre tristement gaie, normative, capitaliste, anti-insurrectionnelle et bienpensante. « Aimez-vous les uns les autres », « faites l’amour et pas la guerre »... on l’a aussi entendu dans nos rangs. Non, quitte à faire l’amour, autant faire la guerre. A Stonewall, Elles vendaient leur cul, pas leur voix !
Les LGBT ne sont pas des bulletins dans les urnes !
Les politico-charognards ont vu en nous des potentialités marketing, un nouveau marché fructueux… Mais jamais rien de plus que des rapports de producteurEs à consommateurEs. Rien d’autre qu’un racolage commercial et politique. Comme si les éluE PS font mieux que les autres : Collomb et la préfecture expulsent à tours de bras, répriment les putes et d’autres sales gueules.
On vient de sortir des élections : Hollande a été élu, ce qui devrait amener - selon son programme - à l’adoption et au mariage homosexuel. On ne veut pas nier que pour certaines personnes, ce changement est important. Mais pour nous c’est pas une victoire. Le problème n’est pas tant de d’accepter le mariage qu’Ils nous promettent, mais bien plutôt de s’en contenter. Notre vison d’un monde libre ne se limite pas a des miettes de liberté. Notre combat est une critique radicale contre ce monde et toutes ses normes. Les oppressions et l’homophobie ne disparaîtront pas avec une loi, c’est une construction culturelle et sociale qu’il faut abattre. Et il ne faut pas oublier que derrière tous ces beaux discours politiciens, le but est avant tout de récupérer des votes. On le voit bien d’ailleurs : les promesses ont été faites aux gays et aux lesbiennes qui sont autant d’électeurEs potentielles alors que les droits des personnes trans’ ont été complètement oubliés. En effet, minoritaires et invisibles, ces dernières n’ont pas assez de poids dans les urnes pour être prises en compte.
Nous, on ne lutte pas seulement contre l’homophobie ou pour l’égalité, mais contre toutes les normes et les formes de domination. C’est pour ça qu’on ne s’arrêtera pas à ces promesses, et qu’on continuera à faire vibrer nos cœurs de rage.
A bas la société fric des hétéros-flics !
Ne pas se cacher dans les illusions du vote, ou les promesses d’un Grand Soir révolutionnaire à venir. C’est dans le présent que nous luttons, et par nos propres moyens- sans médiateurE, ni déléguéE ou chefE pour nous commander. Si nous marchons cette année, ce sera avec des cailloux dans les poches.
LES LOIS CHANGENT, LES NORMES RESTENT... LA CAGE EST DANS VOS YEUX !
Pour y aller : Lycée du Parc, 1 Boulevard Anatole France, 69006 Lyon
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