Après avoir été soupçonné d’un vol de cafetière et de 80 euros dans un bar de la ville, Farid se fait arrêter par la police et passe 48 heures en garde à vue. Ce sont 48 heures d’enfer où il subira un véritable passage à tabac, sera privé de ses médicaments (il a une tumeur au cerveau), devra accompagner deux fois les policiers pour des perquisitions où ils détruiront tout chez lui. Sa femme sera aussi invitée à venir témoigner pendant ces deux jours : les flics lui passeront les menottes sur son lieu de travail, alors qu’elle est alors intérimaire dans une chaîne de prêt à porter. En plus de perdre son mari, elle en perd aussi son travail.
A l’issue des ces 48 heures d’humiliation, Farid est présenté devant un juge dans un triste état : traces de coups, fatigues, manque de médicament... Son avocat, comme sa famille dans la salle, ne le reconnaissent pas. Le juge décide d’attendre une expertise psy pour le juger le 3 février et le place en détention préventive à la maison d’arrêt de Corbas. Deux jours plus tard, dans la nuit, la femme de Farid reçoit un coup de fil : « madame votre mari est mort il s’est pendu ». Comment se fait-il que Farid se retrouve seul dans une cellule avec des lacets alors que généralement, même les vêtements sont en papier... ? Comment a t-il pu se pendre à un lit superposé qu’il dépasse d’une tête... ? Pourquoi le procureur et le directeur de la maison d’arrêt ne racontent-ils pas la même histoire à la famille... ?
Une fois de plus les circonstances du décès défendues par l’administration pénitentiaire ne sont pas convaincantes et sont rejetées par la famille et les amis qui crient leur colère. Dans tous les cas, la version du suicide ne convainc pas la famille qui va essayer d’y voir plus clair en luttant face à la justice. Une histoire qui rappelle celle de Fakhradine, autre habitant du quartier des Vernes à Givors, lui aussi déclaré suicidé par l’administration pénitentiaire en 2008. Sa sœur était présente samedi, et elle fera partie du Comité Justice que la famille de Farid a monté à Givors avec l’association « Faites la Lumière en Détention » pour lutter contre toutes ces morts obscures et plus généralement contre les violences policières dont nombreux sont victimes les habitants de Givors.
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